RENOUARD Le 61



NOTES  sur LE RENOUARD (61)
MESNIL-IMBERT : cette commune fut supprimée en 1802 et réunie à  LE RENOUARD

NOTES sur LE RENOUARD (61)
1 – Promenade Association Le Pays d’Auge.
2 – Pièces justificatives :
3-  Bibliographie.
4 – Carnets de Charles Vasseur.

1 – Promenade Association Le Pays d’Auge.

Michel COTTIN
Octobre 1994

Si l’on suit la charmante rivière de la Monne en remontant vers l’Hostellerie-Faroult, on découvre soudain, à un détour de la route, la pittoresque silhouette d’un bel ensemble de pierre et de bois, mi-manoir, mi-château. Le « Château du Renouard » se découpe à flanc de coteau, isolé, en contrebas de l’église  dans un cadre sauvage, enserré de toutes parts dans la verdure.
Malgré tout son charme, il est rarement cité et l’on peut s’étonner de ne pas le retrouver dans les grands albums de lithographie du XIXe siècle. C’est cependant l’un des intéressants monuments de l’actuelle commune du Renouard [1] – formée de la réunion des deux paroisses de Saint-Pierre du Mesnil-Renouard et du Mesnil-Imbert, dont l’histoire, faute de recherches, reste encore en partie inconnue bien qu’au siècle dernier, l’historien Dallet, lui ait consacré une intéressante monographie. Malheureusement, faute d’esprit critique, en annexant sur ce site des renseignements, glanées çà et là, sans aucun rapport direct avec son sujet, son travail n’est d’aucun secours pour les époques les plus reculées [2], mais fort estimable pour l’époque moderne.
A la fin du Xe siècle, ce territoire était adossé à l’ouest et au sud à l’antique forêt d’Auge et à l’est, au domaine de Crouttes qui à cette époque appartenait au duc Richard Ier ou à des particuliers. Très vraisemblablement, il fut distrait au début du XIe siècle de la paroisse de Crouttes, lorsque certains « mesnils », jadis appendices de domaines importants, accédèrent à l’autonomie [3]. En 1025 [4] , cette scission est consommée, puisque dans sa charte de confirmation des donations faites à l’abbaye de Jumièges, par son père Richard Ier du Mesnillum Renardi [5] ou quelques uns de ses sujets, Richard II le désigne nommément en le distinguant des autres donations assises à Crouttes. L’on sait ainsi qu’un certain Vualterius y possédait la moitié de l’église et seulement un quart de ce masnile quod dicitur Rainuardi [6] tandis que l’abbaye de Jumièges, selon un acte confirmatif de 1172, devait se contenter d’un quart de l’église [7].
Selon une assertion de Lucien Musset, il s’agit très probablement là d’anciens domaines ecclésiastiques ayant appartenu à l’époque carolingienne aux églises ou à des abbayes. Dans un premier temps, les ducs normands les confisquèrent  en fonction de leurs besoins en terre – puis les restituèrent, très partiellement d’ailleurs, puisqu’ils en avaient doté certains membres de leur famille – tels les Montgommery. Ceux-ci possédaient un immense domaine avec, en particulier, une grande partie de la forêt d’Auge et le bourg de Trun dont ils firent don à l’abbaye de Saint-Etienne de Caen. Mais, remarquons-le, ces seigneurs si généreux soient-ils envers les églises ou les abbayes, n’en restituèrent qu’une faible part ayant dû eux-mêmes installer un grand nombre de leurs vassaux sur ces donations ducales.
Au début du XIIe siècle, une partie de cette paroisse, sans doute celle appartenant à Vualterius, est entre les mains d’un représentant de la famille de Bailleul, famille largement possessionnée dans la région, à Bailleul-en-Gouffern [8] et à Villedieu-lès-Bailleul. Mais, rappelons-le, s’agissant d’un nom très répandu en Normandie, il faut toujours être d’une extrême prudence dans l’identification des documents les mentionnant.
Un Rainaud de Bailleul – le prénom est à rapprocher du nom de la paroisse – figure parmi les donateurs ou souscripteurs d’une charte de Roger de Montgommery en faveur de l’abbaye de Saint-Evroult (1082). Une note de Léopold Delisle [9], laisse à entendre qu’il aurait épousé une nommée Aimerie [10], soeur semble-t-il de Roger II de Montgommery, dont il eut un fils, nommé également Rainaud de Bailleul, qui se trouvait ainsi être le petit-neveu du comte Roger de Montgommery. Dans le contexte de la révolte de certains seigneurs normands contre le roi Henri Ier, en 1119, ce Rainaud II s’opposa ouvertement contre le souverain et, dans son Histoire ecclésiastique, Orderic Vital raconte ainsi les circonstances dans lesquelles il y perdit sa forteresse: « … Dans le même temps, les Exmois songèrent à sa révolter. Les habitants de Courci et ceux d’autres places fortes dans le voisinage, apprenant que presque tous les Normands abandonnaient le Roi pour prendre le parti de son neveu, adoptèrent une semblable résolution. En conséquence, le premier de tous, Rainauld de Bailleul se rendit à Falaise, remit au Roi ses serments de fidélité, et refusa orgueilleusement de lui rendre sur sa demande une maison qui appartenait à ce prince dans la terre du Renouard. Alors le Roi lui dit; « Vous êtes venu à ma cour, je ne vous ferai point arrêter, mais vous vous repentirez d’avoir entrepris contre moi une méchante action ». Rainauld s’étant retiré aussitôt, le Roi rassembla son armée, et dès le soir arriva devant la place, presque en même temps que lui. Alors, ce seigneur, voyant qu’il n’était pas assez fort pour supporter un si lourd fardeau, sortit le matin et implorant la clémence du Roi, lui remit sa forteresse. Aussitôt le Roi fit mettre le feu au château qui était en pierre et dans lequel furent brûlées les provisions de vivres et tout ce qui s’y trouvait renfermé. En apprenant ces nouvelles, les garnisons de Courci, de Grandmesnil et de Mont-Pinçon, qui avaient essayé de se révolter restèrent tranquilles, cessèrent aussitôt leurs tentatives malveillantes, de peur d’éprouver un pareil sort, et n’eurent plus désormais l’audace de se soulever contre leur maître ».[11]
Les renseignements que nous pouvons tirer de cette narration, nous montrent bien la puissance à la fois des liens féodaux et des liens lignagers. Dans le premier cas, Rainaud de Bailleul doit fidélité à la cause de son seigneur, les Montgommery-Bellême qui aussi bien en Normandie qu’en Angleterre s’opposent au pouvoir du roi Henri et ont su mobiliser d’autres de leurs vassaux ou de leurs obligés, les Montpinçon, les Courcy et les Grandmesnil. Si l’on y ajoute la reconnaissance de la parenté qui les unit, nous trouvons facilement l’explication de son implication dans ce conflit [12]. A l’occasion nous apprenons qu’il pouvait s’appuyer sur une forteresse de pierre et sur une maison-forte, celle-là même que son suzerain lui réclamait.
Lors de la rédaction du pouillé du diocèse de Lisieux, vers 1350, on n’y retrouva plus qu’un seul patron, Falco de Ballolio [13]
Il existait cependant d’autres possesseurs de fiefs sur cette paroisse du Renouard, car les mentions d’un Roberto de Maisnillo Reinnard [14], d’un Johannus de Maisnillo Renardi [15] et d’un Frogerus de Maisnil-Reinart [16] n’implique nullement qu’il s’agisse de membres de la famille de Bailleul mais laisse à supposer l’existence d’une autre famille portant le nom de sa paroisse éponyme comme le cas est très fréquent en Normandie à cette époque où il n’est pas inhabituel de trouver trois ou quatre fiefs nobles sur une même paroisse.
Grâce à l’Aveu par Dénombrement du Comté de Montgommery rendu au roi par le comte de Montgommery en 1696, nous pouvons tenter de reconstituer les tenures féodales mais on peut supposer que celles-ci n’avaient pas dû beaucoup se transformer depuis le XIIe siècle puisque l’on relève par exemple dans la désignation des droits dus par le fief de Fresné-la-Mère des redevances en « angevinnes », preuve d’une reprise d’un document beaucoup plus ancien, actualisé seulement pour ses tenants. L’on y trouve immédiatement après les droits sur les marchés et les églises, l’aveu de la seigneurie de Rupierre-Maisy et immédiatement après la seigneurie de Bailleul, appartenant alors à Jacob de Bailleul qui « tient nuement dudict Comté, le fief terre et seigneurie de Bailleul pour un fief entier dont le chef est assis en la paroisse de Bailleul et s’estend es paroisses de Survie, Saint-Pierre-de-la-Rivière, Escorches, Trun, Neauphe, et aux environs et duquel fief de Bailleul sont tenus les fiefs terres et seigneuries qui ensuivent, ledit fief de Bailleul contenant cinq fiefs et demi et un huictième;
Fresné-la-Mère….
Tournay
Mesnil-Regnouard.- Item, les héritiers et représentants Messire Gille de Souvray, vivant chevalier à cause de la dame, Françoise de Bailleul son épouse, tiennent un fief entier, nommé le fief du Mesnil-Regnouard et s’estend icelle paroisse et aux environs, à présent possédé par Monseigneur de Louvois »…..
et Trin du Renouard entre les mains des représentants des Bailleul relevait encore du Comté de Montgommery.
Jusqu’à la fin du XVIe siècle, la terre du Renouard resta entre les mains des Bailleul puis, par mariage, passa dans la famille de Souvré. Pour cette histoire plus proche de nous, nous pouvons suivre la monographie de Dallet:
 » Françoise de Bailleul, dame du Renouard, ayant épousé Gilles de Souvré (1582), le Renouard passa dans cette famille. Puis, par le mariage d’Anne de Souvré avec Le Tellier, Marquis de Louvois, ministre de la guerre de Louis XIV, le Renouard appartint à ce dernier. Une petite fille de Louvois ayant épousé un d’Harcourt, le Renouard passa à cette famille qui le vendit en 1752 (trois filles d’Harcourt étant dans l’indivision) à Pierre Charles de Corday, oncle de Charlotte de Corday.
 » Après partage entre ses deux fils (1782), le domaine fut attribué à Philippe-François-Isaac de Corday de Glatigny, né à saint-Germain en 1745 et décédé en 1828. Il avait épousé Marie-Agathe-Dorothée de Montaigüe, née en 1756, décédée au Renouard en 1816.
 » Le château actuel [17], style Louis XVI, a été construit en 1786 par Philippe-François-Isaac de Corday. On ignore l’architecte. Il échut ensuite à son 3e fils, Pierre-Jean-Philippe-Auguste de Corday du Renouard (né en 1779) lequel épousa sa cousine Charlotte, aînée de Corday de Glatigny (née en 1774, décédée au Renouard le 30 septembre 1864).

 » Ils avaient eu trois fils:
 » Pierre-Jules de Corday du Renouard, François-Ismaël et Henri-Dominique.
 » A la mort de leur père, ils se partagèrent le domaine mais petit à petit, Pierre-Jules de Corday, l’aîné, racheta les parts de ses frères. Marié à demoiselle de Vauviers, il habitait le château actuel avec sa mère.
 » A la mort de cette dernière (1864), ayant dû hypothéquer son domaine, il résolut de le vendre.
 » En 1865, M. Coëssier de la Fosse qui était en relation avec Mr. Charlemagne Renouard banquier à Paris, lui indiqua cette propriété. Il l’acheta, la remit en l’état et l’agrandit. Il possédait aussi une autre propriété beaucoup plus étendue à Silly-en-Gouffern « Le Pavillon ». Il avait trois enfants: 1 fils et 2 filles. A sa mort, en 1892, le Renouard revint à sa seconde fille Madame Fromageot puis à Madame Pezé et enfin à Madame Leveillé-Nijerolle. Propriété de Gouffern passa à sa fille aînée, Madame Duroflé, dont les enfants sont actuellement propriétaires. Elle était la mère de Madame de Forceville, l’actuelle propriétaire du Château du Bourg-Saint-Léonard.

Le manoir que nous pouvons encore voir de nos jours – les dernières traces du château de brique du XVIIIe siècle ayant disparu depuis quelques années – A été très fortement remanié à différentes époques  et tout récemment encore au point qu’il est difficile de restituer les diverses étapes de ses transformations.
Un examen des maçonneries visibles, ne permet pas, comme on pu l’écrire certains auteurs, de retrouver dans les substructions de ces bâtiments des traces de la forteresse détruite au XIIe siècle. Pour la partie la plus spectaculaire – le grand logis avec sa tourelle d’escalier – sur la foi d’une inscription ayant autrefois garni l’une des cheminées et portant la date de 1448, il était généralement admis que l’ensemble de la construction remontait à cette époque. En fait, le grand corps quadrangulaire – amputé vers le Nord de quelques mètres – ce qui déséquilibre sa symétrie et son ordonnance générale – remonte au XIVe siècle comme en témoignent les ouvertures retrouvées lors de la dernière campagne de travaux et qui avec leurs arcs surbaissés, sont caractéristiques de cette période.
Au milieu du XVe siècle doivent se rattacher l’édification de la tourelle d’escalier extérieure – qui depuis la fin du XIXe siècle est couronnée d’un lanternon – et le puissant mur de clôture, avec ses portes cavalière et piétonne, greffé d’un côté sur cette maison-forte et de l’autre sur un bâtiment dont il ne subsiste que les murs pignons. Cette courtine devait entourer une cour sans doute elle-même construite de quelques bâtiments.
A l’extrême fin du siècle, ou au début du suivant, l’on ouvrit la façade sur cour de larges baies à meneaux et croisillons et semble-t-il, on greffa de petites échauguettes sur l’angle dont on voit encore les assises à l’intérieur et les arrachements sur l’extérieur.
Au XVIe siècle, peut-être à la suite d’un incendie dont on retrouve les rubéfactions sur un grand nombre de pierre, on remplaça la construction de pierre au sud du porche, par une maison à pans de bois d’un type d’élévation spécial à la région et dont on trouve quelques exemples à Vimoutiers.
La fin du siècle, et le passage du domaine dans la maison de Souvré fut marquée par une grande campagne de transformation du logis qui vit l’implantation de deux puissants massifs de cheminées, de grande qualité.
Au-delà de cette époque, l’ensemble des constructions encore visibles, ne subit plus de transformations jusqu’à la fin du XIXe siècle où, sans doute pour remplacer le mur pignon nord disparu, M. Renouard y fit élever un pastiche néo-normand avec une ferme débordante et lors de la dernière campagne, le bâtiment entre le logis et la porterie a été exhaussé d’un demi-étage et a perdu son ancien perron de pierre.
Implanté dans un site d’une grande beauté on peut espérer que le temps estompera toutes ces reprises et que l’ensemble conservera encore longtemps son allure fière et toute de sobriété.

Michel COTTIN
Octobre 1994

 » Le Manoir attenant à la ferme a été édifié en 1448 sur l’emplacement d’un château-fort rasé pendant la guerre de Cent Ans. La dame de 1448 est sculptée sur dans la pierre d’une des cheminées au dessus du toit. Les documents indiquent qu’à cette époque le propriétaire du domaine était foulques de Bailleul (1429 à 1452) ».
(nom d’une famille qui posséda ici, entre autres des propriétés plus ou moins éloignées, un fief d’une certaine importance.)

Le Château

Foucaud de Bailleul 424
vavssorie 449
Hamon de Bailleul, 780
Françoise de Bailleul, 1435
Dîme 1952
Renaud de bailleul 1955, 1994
Habitants 3224, 3230
Bois 4207
Pierre de bailleul 4250
Seigneurs 4813
René de Souvray 4818
de Bailleul 5368
Simon de Bailleul 5526

2 – Pièces justificatives :

Vers 994
Mesnillum Renardi – Charte de Richard Ier
= Cité par DALLET

1025 – Vimoutiers, Crouttes, Honfleur, Dives
Richard II rappelle la restauration de Jumièges par son aïeul Guillaume Longue-Epée et confirme les restitutions faites par ce dernier; Jumièges et ses dépendances entre Bliquetuit et l’Anerie et même au-delà jusqu’à Yville sur-Seine, le Trait, Saint-Paul, Duclair,… le bourg de Quillebeuf, Saint-Aubin-sur- Quillebeuf avec les églises, le droit de passage, le tonlieu et tout ce qui revient au domaine ducal…
Richard II énumère ensuite les donations orales faites par son père ou avec son consentement:… huit hostises à Hennezis, vingt hostises à Guiseniers et deux charruées de terre entre ces deux domaines, l’église de Guiseniers, Vimoutiers avec la forêt comprise entre la rivière et la forêt de Saint-Pierre de Lisieux, une partie de Crouttes avec la moitié de l’église et le quart du Renouard; la forêt entre Vimoutiers et Crouttes, jusqu’au pont près de la route du Mont-Saint-Michel; plusieurs biens à Ouézy et Vieux-Fumé…..
« …dedit quoque Vimonasterium Osmundus Gelth et omnes qui cum illo partem habebant, cum omnibus appendiciis suis, pratis, aquis molendinis, et piscariis, et silva que est in altera parte fluminis ab ipso loco usque ad divisionem silve Sanct Petri Lisoye urbis. Dedit et Walterius mediatem ville que dicitur Cruptas et alterius medietatis terciam partem et ecclesie medietatem et quartam partem de Masnille quod dicitur Rainuardi videlicet in ecclesia et in terris, pratis, silvis. Dedit quoque silvam ex integro, que est inetr Vimonasteriaum et Cruptas, usque ad Pontem seccus viam qua itur ad Montem Sancti Michaelis.
Richard II donne quant à lui  le tonlieu et les foires annuelles de Vimoutiers « et theloneum de Vimonasterio et nundinas singulis annis » et quatre salines à Honfleur… do etiam salinas quatuor ad Hunefloth…
Enfin il confirme les donations faites par ses fidèles:… et octo hospicia que dedit Odo Constabularius in marisco Dive, et partem quam habebat in ecclesia ville que dicitur Sancte Marie (Dives) et LX ambras salis, et duos tractus piscatorios
= EDIT.: FAUROUX M. (1961), n° 36, p. 140

1119
291
Dans le même temps, les Exmois songèrent à se révolter. Les habitants de Courci et ceux d’autres places fortes dans le voisinage, apprenant que presque tous les Normands abandonnaient le Roi pour prendre le parti de son neveu, adoptèrent une semblable résolution. En conséquence, le premier de tous, Rainauld de Bailleul se rendit à Falaise, remit au Roi ses serments de fidélité, et refusa orgueilleusement de lui rendre sur sa demande une maison qui appartenait à ce prince dans la terre du Renouard. Alors le Roi lui dit; « Vous êtes venu à ma cour, je ne vous ferai point arrêter, mais vous vous repentirez d’avoir entrepris contre moi une méchante action ». Rainauld s’étant retiré aussitôt, le Roi rassembla son armée, et dès le soir arriva devant la place, presque en même temps que lui. Alors, ce seigneur, voyant qu’il n’était pas assez fort pour supporter un si lourd fardeau, sortit le matin et implorant la clémence du Roi, lui remit sa forteresse. Aussitôt le Roi fit mettre le feu au château qui était en pierre et dans lequel furent brûlées les provisions de vivres et tout ce qui s’y trouvait renfermé. En apprenant ces nouvelles, les garnisons de Courci, de Grandmesnil et de Mont-Pinçon, qui avaient essayé de se p. 292 révolter restèrent tranquilles, cessèrent aussitôt leurs tentatives malveillantes, de peur d’éprouver un pareil sort, et n’eurent plus désormais l’audace de se soulever contre leur maître ».
= VITAL Orderic, Histoire de Normandie par Orderic Vital, moine de Saint-­Evroul, publiée pour la première fois par M. GUIZOT (Traduction de Louis Du Bois), Caen, Mancel, 1826, 4 tomes, In-8°; t. IV, pp. 291-292.

1119
Eodem tempore, Oximenses de rebellione tractaverunt. Nam Curceienses, aliique oppidani qui in vicinio erant, audientes quod pene omnes Normanni, relicto rege, nepoti ejus faverent, ipsi quoque decreverunt similia perpetrare. Unde primus Rainaldus de Bailol [18]., rebellare nisi, siluerunt, et malivolos conatus, ne similia paterentur, continuo compresserunt, nec ulterius in dominum regem sustollere cornua praesumpserunt ».
= VITAL éd. DELISLE 1838.
VITAL Orderic, Historiae ecclesiasticae libi tredecim… Emandavit Au­gustus Le Prevost, Préface de Léopold Delisle, 5 vol. Parissis, 1838-1855. In-8° –
IV, pp. 339-340

1128
Gallia Christiana, XI, p. 206 d.

1144 – Saint-André-de-Gouffern
Lucius III confirme les biens de l’abbaye de Saint-André-de-Gouffern.
« Desiderium, quod ad religionis propositum et animarum salutem pertinere monstratur, animo nos decet libenti concedere et petentium desideriis congruum impertiri suffragium. Eapropter, dilecti in domino filii, vestris justis postulationibus clementer annuimus et prefatum monasterium, in quo divino mancipati estis obsquio, sub beati Petri et nostra protectione suscipimus et presentis scripti priviligio communimus. Statuentes, ut quascumque possessiones, quecumque bona idem monasterium in presentiarum iuste et canonice possidet aut in futurum concessione pontificum, largitione regum vel principum, oblatione fidelium seu aliquiis iustis modis Deo propitio poterit adipisci, firma vobis vestrique successoribus et illibata permaneant. In quibus hec propriis duximus exprimenda vocabulis: ex dono Willelmi comitis Pontivi nemus, ubi ipsum monasterium situm est, et totum dominium suum de Croceio (Crocy) et molendinum de Magnavilla (Manneville  ?) cum appendiciis suis et molendinum de Monte Gomerici (Montgommeryi) cum LX acris terre et apud Bernacum (Bernay) XV libras denariorum et totum dominium suum de Monte Warout (Montgaroult, 61, canton  d’Ecouché) et molendinum  de Vado Petroso (Le Gué Pierreux ???) et in foresta sua de Almaneschis mairramentum ad totam edificationem ecclesie sufficientem et in omnibus forestis suis pasnagium et in tota terra sua quietantiam omnium consuetudinem, ex dono Roberti Caisnel et filiorum suorum LX acras terre apud Fraisneium, ex dono Roberti de Sicca Quercu V acras  terre, ex dono Roberti Bordet et  Willelmi de Neirs terram apud Neirs, ex dono Willelmi Tanetin et Roberti de Bretevilla terram de Rueta, ex dono Roberti Rabel terram apud Bretevillam (Bretteville-le-Rabet), ex dono Hugonis Pantulfi (Panthou) et Willelmi fratris sui terra de Samaella (Samesles) et terram  de Virgulto Isembardi, ex dono Fuclonis de Alnou (Foulques d’Aunou) locum de Calido Monte cum appendiciis suis, ex dono Roberti Maleherbe (Robert Malhrbe) locum sancti Albini cum appendiciis suis, ex dono regis Henrici quietantiam omnium consuetudineum per totam terram suam, ex dono Willelmi Pointel et Roberti filii sui apud pontem Vie (Pont-de-Vie), ex dono Rainaldi de Bailleul (Renaud de Bailleul) pratum apud Pontem Vie, ex dono  Roberti Sansonis terram apud Fraisneietus (Frenay-le-Samson), ex dono Roberti de Raveton pratum de Seirans, ex dono Thome et Agnetis matris sue sedem excluse molendini de Vado Petroso cum tribus acris terre, ex dono filiorum Gisleberti sacerdotis terram apud Brevillam, ex dono Radulfi Gothoni et filiorum eius terram apud Renerii Magnil, ex dono Roberti filii Bernardi terram cum prato apud perditam Villam, ex dono Roberti Gargasalie (Guerquesalles) et fratris sui terramet pratum ibidem, ex dono Guiburgis terram ad IIIor carrucas, duas ad Guiburgivillam et duas apud Bellam Silvam. Preterea de laboribus, quos propriis manibus aut sumptibus colitis, seu de nutrimentis vestrorum animalium a quolibet clerico sive laico decimas a vobis exigi prohibemus.
= ORIG.: AD. 14, H 6529
ED: Ramackers J. Papsturkunden in Frankreich, II, n° 26, pp. 89-91

1172-1173
Confirmation des biens de l’abbaye de Jumièges à Vimoutiers, Crouttes, Thuit, Fourneville, Trouville, Honfleur, Le Renouard, Divette, Varaville, etc.
Henricus rex… salutem.
Sciatis me concessisse et presenti carta confirmasse ecclesie Beate marie et sancti Petri de gemmetico…
Vimonasterium cum ecclesia et omnibus allis appendiciis, terram totam et nemero usque ad viam Asinariorum, Cruptas cum ecclesia et omnibus aliis ville pertinentiis, exceptis duabus vavassores, et quartam partum de Mesnillo Renuardi, boscum quod est inter Vimonasterium et Cruptas et terram iusque ad Pontem de Vie, sicut via dividit que vadit ad Montem Sancti Michaelis.
Turovillam, cum ecclesia et omnibus aliis appendiciis, boscum a portu qui dicitur Twit usque ad Vallem Furneville… et quatuor salinas apud Huneflotum apud Divetam vel Waravillam, sedecim salis sextarios. Ex dono Roberti Bertranni septem sumnas salis.
= EDIT.: DELISLE et BERGER, Recueil des actes de Henri II, t. II, DXXVII, p. 93

1552
Rôle du ban et de l’arrière du bailliage de Caen en 1552
657.- Messire de Jean de Bailleul, chevalier, sieur du Renouard, est tenant du fief de Barul, assis à Airey, vallant                           LX l.t.
S’est comparu Jehan Feveau, escuyer, lequel a excusé le dict sieur du Renouard, disant qu’il est pannetie du Roy nostre Sire, et mesmes qu’il est lieutenant de Monseigneur d’Annebault, parquoy exempt [19]
=TRAVERS Emile, Rôle du ban et de l’arrière du bailliage de Caen en 1552 , Rouen, 1901. In-8°

1782 , 7 juin – Tortisambert
Par devant Jean Bte Cordier, notaire Royal, Garde notes pour le siège de Mesnil Durant, Bailliage d’Argentan et autres sièges et Lieux, résident au bourg de Livarot, soussigné

Le vendredy sept iesme jour de juin l’an mil sept cent quatre vingt deux en la paroisse de Tortizambert, sur la Cour de Pierre Ouïn , viron midy.
Furent présents Messire pierre jean Baptiste augustin de Cordey, chevalier, seigneur de Glatigny, grosdouet et autres lieux, demeurant en son château de Glatigny, paroisse de Saint-Gervais des Sablons et Messire Philippe François Isaac de Cordey, chevalier Seigneur et patron du Renouard, avenelles , du Parc et autres lieux, demeurant en son chasteau paroisse du Renouard, frères.
Lesquels ont par ces présentes, volontairement vendu quitté, cédé abandonné dès maintenant et pour toujours…
A messire Luc Jean Baptiste de Gaultier, chevalier, seigneur et patron de saint Bazille et de perteville  En Heurtevent, demeurant en la paroisse de Saint Bazille et aussy présent et acceptant…. C’est à savoir, une pièce de terre et ferme vulgairement nommée auxdits seigneurs vendeurs appartenant de leur propre, située en la paroisse de Tortizambert consistant en six pièces de terre
La première en court plant et Bâtiments à usage de demeure et autres usages Bornée d’un côté et d’un bout le chemin de la varinière à Livarot, D’autre côté la cour Magny cy après bornée et d’autre bout le Ruisseau de la varinière.
La Seconde nommée La Cour Magny, sur laquelle il y a un corps de Bâtiment à usage de demeure, bornée d’un côté au midy, La Cour ci dessus bornée, D’autre côté Le chemin tendant de l’église de Tortizambert au moulin de Caudemonne, d’un bout ledit chemin de la Varinière à Livarot et d’autre Bout ledit Ruisseau, et la pièce cy après en partie
La troisième en herbage nommée L’Acre bornée d’un côté le chemin de la varinnière tendant à l’église de Tortizambert et ledit acquéreur en partie; D’autre côté Ledit chemin tendant de l’église au Moulin de Caudemonne, d’un bout ledit ruisseau de la varinnière, et D’autre bout la pièce cy après et le prey du trésor dudit lieu De Tortizambert, chacun en parties.
La quatriesme en nature de prey à faucher , bornée d’un côté le chemin de la Varinière
= AD Orne 1E 1027

An II , 26 nivôse (1794 , 15 janvier) – Mesnil-Imbert
 » Aux Citoyens Representans du Peuple d’Alençon
La Citoyenne Margueritte Cordey détenue dans la maison paternelle scituez dans la paroisse comme sœur demigrés Vous représente qu’il est a votre connoissance qu’un de ses frères est argentan et Lautre à Laigle un troisième déporté En sa qualité de prêtre fonctionnaire publique , un quatrième Enfin Etabli depuis plus de Vingt ans dans le Luxembourg mais quant il seroit vray quel seroit soeur d’émigrés Elle seroit peut etre la seule dans le district qui auroit Eté mise En arrestation du moins ny Ena ton mis aucune argentan qui est le chef lieu….. (doit subvenir et assurer les soins à ses parents âgés de 90 et 82 ans)….
 » Requeste de Margueritte Corday donné au Comité de Surveillance de la Commune du Mesnil Imbert pour faire tenir au citoyen Représentant du peuple d’Alençon Les Motifs De Leurs arrestation qui n’ont jamais Manifesté Leurs attachement à La Révolution et n’ont jamais donné de Certificats de Rezidence De Leurs Enfans au terme de la Loy. Fait en notre Bureau Ce 7 pluvios Lan Deuxie….
=(A.D. Orne. L 480335 – * photocopie )

An II , 19 prairial (1794 , 7 juin) – Le Renouard
 » Sur la convocation du président nous nous sommes assemblez et on a délibéré Sur la proposition  d’un membre que Marie Picot persiste à tenir les petites Ecoles Et même son Club ordinaire Et a publier une lestre qui doit Estre jugez prohibez , malgré les defance a Elle faitte Et meme acceptez le vingt ieme jour du segond mois de la segonde année de la republique , Et Elle sera Contrainte par la force publique de représenté sa ditte lestre…
… fut présenté le Citoyen michel Du fresne tanneur originaire de la commune dacville conaton darcourt district de Falaise Departement du Calvados qui nous a Déclaré Continuer sa residence chez le Sitoyen pierre Dubocq aussy tanneur pour travailler de sa vacation muny dun permis du Citoyen Garnier de Saintes alors représentant du peuple pres le département de lorne….
=(A.D. Orne – L.479027 – photocopie)

An II , 10 messidor (1794 , 28 juin) – Le Renouard
(rapport décadaire)  » Citoyens
voila la quinzaine de notre Comité que je vous renvoie sy il a avoit que que chosse ou nous pouvons manquer faitte le nous Connoitre on vous sera obligé.
Salut fraternité
= (A.D. Orne – L.479026 – photocopie)

An III , 5 germinal (1795 , 26 mars) – Le Renouard
Procès-verbal des vols et déprédations commises dans la maison commune et  » écriteaux  »
 » Sur l’avertissement que la Chambre Commune…avoit été effondrée , et que plusieurs papiers étoient déchirés dans la Cour du presbitaire , nous sommes transportés a Lad maison commune ou nous avons trouvé une Croisée fopcée et plusieurs vitres Cassées , La muraille et Les pagis endommagés , deux armoires dont les serrures ont été Levées et forcée dans Les quels etoient tous les decrets  Registres et autres papiers concernant la République , qu’une partie ont été déchirés et Semés dans la Cour et Jardin du presbitaire et dans le cimetiere , avec des écriteuax affichés contenant des invectives contre La Republique et La municipalité… »
= (A.D. Orne , L. 508 * photocopie)

3 – BIBLIOGRAPHIE

Le château  du Renouard.  Bulletin du foyer rural du Billot n°65 mars 1999. p. 51
Association des Amis de la Vallée de la Monne : Le manoir de Cauvigny au Renouard, Bulletin du foyer rural du Billot, N° 92 décembre 2005
COTTIN Michel : notes sur le Château du Renouard.  Bulletin du foyer rural du Billot n°65 mars 1999.
DALLET A., « Essai de topographie, de statistique et d’histoire de la commune du Renouard », BSHAO, XI, 1892, pp. 343-374
« Le Château du Renouard », Annuaire de l’Orne, 1885, p. 86
« Le Château du Renouard », AAN, Congrès de Vimoutiers 1938 (1939), pp. 130-131

« Nous donnons sur ce château un extrait des notes inédites de M. Renouard rédigées en 1868.
« Sur l’emplacement du manoir actuel qui date de 1448 existait un château-fort. Suivant la chronique extraite des manuscrits (Bibliothèque Nationale) publiés par Orderic Vital-Odolant-Desnos, dès avant 1066, cette forteresse appartenait à la Maison de Bailleul.
Le plus ancien d’entre eux auquel nous puissions remonter se nommait Rainault de Bailleul lequel accompagna Guillaume le bastard, dit le Conquérant à la conquête de l’Angleterre.
« Il semble probable que la paroisse où se trouvait placée la forteresse prit le nom de son seigneur, désigné sur les mémoires du temps, écrits en latin par le mot Renaldin ou Regnardin – d’où est dérivé le nom de la paroisse…
« En 1119 se place un fait intéressant la forteresse du Renouard. Guillaume Clyton fils de Guillaume le Roux veut reconquérir la Normandie et il est  soutenu dans sa prétention par Louis VI dit le Gros, roi de France (Odolant-Desnos).
« Henri Ier n’avait éprouvé de tous côtés dans ces guerres que des humiliations. Cela avait incité à la révolte les principaux seigneurs de l’Exmois qui lui avaient donné autrefois tant de preuves d’attachement. On distinguait parmi les rebelles Renaud de Bailleul, proche parent de Bellême, les seigneurs de Courcy, de Grandmesnil, de Montpinçon. Henri Ier occupait alors la forteresse de Falaise. Il fit sommer Bailleul qui se trouvait à sa Cour de lui remettre son château du Renouard. Sur son refus, le Roi ne voulut pas le faire arrêter et lui dit: Renaud je ne veux pas te le prendre maintenant car tu es venu en Cour sous ma parole mais sois assuré que ton infidélité ne demeurera pas longtemps impunie. Puis il le fit suivre de si près par ses troupes qu’elles arrivèrent presque aussitôt que lui devant le Renouard qui fut investi le soir même. Bailleul qui n’était pas en état de résister se rendit le lendemain matin auprès du Prince et lui remit sa forteresse. Le Roi la fit détruire et brûler avec ses vivres et tout ce qui s’y trouvait. Il pardonna plus tard à Bailleul ».
On suppose que la forteresse est restée à l’état de ruines pendant trois siècles de 1119 à 1448.
Les puissants Seigneurs de Bailleul ont dû occuper d’autres domaines.
Un Bailleul – Jean de Bailleul – fut roi d’Ecosse.
Il faut citer aussi la légende de Gilles de Bailleul (1280)
« Un serpent monstrueux…. (cette légende paraît concerner Villedieu-lès–Bailleul)… ».
Nous devons parler aussi de la mort de Madeleine de Bailleul du Renouard brûlée à 16 ans dans un incendie à Rouen le 4 mai 1569 au cours d’une fête donnée pour un mariage. Un ex-voto rappelant ce triste événement et ayant appartenu à la famille de Bailleul est conservé dans le manoir actuel.
Françoise de Bailleul, dame du Renouard, ayant épousé Gilles de Souvré (1582), le Renouard passa dans cette famille. Puis, par le mariage d’Anne de Souvré avec Le Tellier, Marquis de Louvois, ministre de la guerre de Louis XIV, le Renouard appartint à ce dernier. Une petite fille de Louvois ayant épousé un d’Harcourt, le Renouard passa à cette famille qui le vendit en 1752 (trois filles d’Harcourt étant dans l’indivision) à Pierre Charles de Corday, oncle de Charlotte de Corday.
Après partage entre ses deux fils (1782), le domaine fut attribué à Philippe-François-Isaac de Corday de Glatigny, né à saint-Germain en 1745 et décédé en 1828. Il avait épousé Marie-Agathe-Dorothée de Montaigüe, née en 1756, décédée au Renouard en 1816.
Le château actuel, style Louis XVI, a été construit en 1786 par Philippe-François-Isaac de Corday. On ignore l’architecte. Il échut ensuite à son 3e fils, Pierre-Jean-Philippe-Auguste de Corday du Renouard (né en 1779) lequel épousa sa cousine Charlotte, aînée de Corday de Glatigny (née en 1774, décédée au Renouard le 30 septembre 1864).

Ils avaient eu trois fils:

Pierre-Jules de Corday du Renouard, François-Ismaël et Henri-Dominique.
A la mort de leur père, ils se partagèrent le domaine mais petit à petit, Pierre-Jules de Corday, l’aîné, racheta les parts de ses frères. Marié à demoiselle de Vauviers, il habitait le château actuel avec sa mère.
A la mort de cette dernière (1864), ayant dû hypothéquer son domaine, il résolut de le vendre.
En 1865, M. Coëssier de la Fosse qui était en relation avec Mr. Charlemagne Renouard banquier à Paris, lui indiqua cette propriété. Il l’acheta, la remit en l’état et l’agrandit. Il possédait aussi une autre propriété beaucoup plus étendue à Silly-en-Gouffern « Le Pavillon ». Il avait trois enfants: 1 fils et 2 filles. A sa mort, en 1892, le Renouard revint à sa seconde fille Madame Fromageot puyis à Madame Pezé et enfin à Madame Leveillé-Nijerolle. Propriété de Gouffern passa à sa fille aînée, Madame Duroflé, dont les enfants sont actuellement propriétaires. Elle était la mère de Madame de Forceville, l’actuelle propriétaire du Château du Bourg-Saint-Léonard.
Le Manoir attenant à la ferme a été édifié en 1448 sur l’emplacement d’un château-fort rasé pendant la guerre de Cent Ans. La dame de 1448 est sculptée sur dans la pierre d’une des cheminées au dessus du toit. Les documents indiquent qu’à cette époque le propriétaire du domaine était foulques de Bailleul (1429 à 1452) ».

DETERVILLE Philippe, Le Manoir de Cauvigny (Le Renouard) dans Charme discret des Manoirs du Pays d’Auge , pp. 168-170
Roiville , Manoir du Mesnil de Roiville,  PGMPA , pp. 156-158; logis modifié,  décor de godrons,  portes jumelées au centre,  cheminées aux extrémités du logis,   tourelle d’escalier dans l’axe des portes,  pavillons en saillie,  toits en hache,

DUVAL 1903
DUVAL Louis, Préfecture de l’Orne. Rapport sur l’orthographe des noms de communes du département de l’Orne, Alençon, A. Herpin, 1903, In-4°, 127 p; pp. 74-75.

FAUROUX Marie, Actes des Ducs de Normandie dans MSAN, XXXVI, 1961
Détail des biens des abbayes dans le Pays d’Auge, l’Hiémois et le Lieuvin:

Jumièges: Vimoutiers, forêt de Saint-Pierre-de-Lisieux, Crouttes, le Renouard, 135-141, pp. 214-216 (marché);

GREEN 1988
GREEN Judith A., « King Henry I and the aristocracy of Normandy », 111e Congrès nat. des Soc. sav. Poitiers 1986, Hist. médiévale. T. I. La « France anglaise » au Moyen Age , Paris, 1988, CTHS, pp. 161-173

LELONG Danièle : Le seigneur de Bailleul et le dragon
Bulletin Foyer rural du Billot n°63, septembre 1998.

MANEUVRIER Jack : Démolition du temple protestant du Mesnil-Imbert en 1665. Bulletin du Foyer rural du Billot, n° 69, mars 2000.

LE VAVASSEUR Gustave, « Excursion au château du Renouard », AAN, Congrès de Vimoutiers, 1885, pp.249-257
signale la fresque « La naissance de l’enfant ». Voir le mémoire illustré figurant dans les archives de l’Association Normande.

MUSSET 1945.1.
MUSSET Lucien, « Notes pour servir d’introduction à l’histoire foncière de la Normandie. Les domaines de l’époque franque et les destinées du régime domanial du IXe au XIe siècle », BSAN, XLIX, 1942-1945, pp. 7-97
57: « au temps de Richard Ier un certain Vualterius possédait 4/6 des terres, 1/2 de l’église et seulement 1/4 d’une dépendance (masnile quod dicitur Rainuardi du village de Crouttes…. p. 58: « Seule, l’accession à l’autonomie des certains « mesnils », jadis « appendices » de domaines importants, semble être un phénomène général et indiscutable au XIe siècle [20], de même que plus tard l’établissement de paroisses sur des territoires défrichés pourra donner naissance à des villages d’étendue et de configuration nouvelles ».

PERNELLE A., « Le château du Renouard »,
Photocopie

SIMON Georges-Abel, Un Curé d’autrefois. Mre Louis Dubosq, Curé de Beuvron (1721-1795), Caen, Jouan. 1918. In-8°, 38 p.
Le Renouard « gros bourg du doyenné de Vimoutiers »; familles Le Sens, Le Tellier de Louvois, Harcourt, Hue; dans un aveu de 1540, à Beuvron, le château est dit « château d’ancienneté, clos à motte, grands fossés et pont-levis » (Arch. de Lierremont).

VITAL Orderic, Histoire de Normandie par Orderic Vital, moine de Saint-­Evroul, publiée pour la première fois par M. GUIZOT (Traduction de Louis Du Bois), Caen, Mancel, 1826, 4 tomes, In-8°
VITAL Orderic, Historiae ecclesiasticae libi tredecim… Emandavit Au­gustus Le Prevost, Préface de Léopold Delisle, 5 vol. Parissis, 1838-1855. In-8° –
IV, pp. 339-340

Voir Antiquaires de Normandie VI p.448

4 – Carnets de Charles Vasseur.

« Doyenné de Vimoutiers »
14 – LE RENOUARD – de Mesnillo Regnouardi – de Regnouardo – Mesnillum Renoaldi – le Regnoart – le Regnouard
Election d’Argentan, sergenterie de Trun, 180 feux

Sous l’invocation de St Pierre

Patronage :
14  Zalco de Ballolio ( ?)
16 Dominus loci
18

Curé :
de Manourry 1756-1787

Chapelle de Lolney

Priorissa de Vinaz apud Mesnillum Renouart

insinuations

Paroisse de Regnouart en Normandie, appartenant à Sa Majesté.
Ordonnance originale de l’an 1448, rendue par la Chambre des Comptes de Rouen et par les Trésoriers et Généraux Gouverneurs de toutes les finances de Sa Majesté, en France et en Normandie, et adressée au Vicomte de la Châtellerie d’Argentan, pour donner à fief certains héritages situés en la paroisse de Regnouart et appartenant au Roy (Dictionnaire des Titres Originaux p.156 tome III)
Recherche de 1666
Charles de Bailleul, seigneur des Ventes ancien noble
Jacques du Merle, seigneur de Grandchamp, issu de Jean ennobli en 1651.
Guillaume Labbé, exempt de taille, huissier de la bouche de Me……
Inscription dans l’église du Renouard, lue par Arcisse de Caumont  – Mémoire des Antiquaires tome VI 1832-1833 p.448 et 449)
Dans le même temps (vers 1119 ?) les Exmois songèrent à se révolter En conséquence le premier de tous Rainauld de Bailleul se rendit à Falaise, remit au Roy ses serments de fidélité, et refusa orgueilleusement de lui rendre, sur sa demande, une maison qui appartenait à ce prince dans la terre du Renouard. Alors le Roy lui dit :.. » vous êtes venu à ma Cour je ne vous ferai point arrêter, mais vous vous repentirez d’avoir entrepris contre moi une méchante action »
Rainauld s’étant retiré, aussitôt le Roy rassembla son armée et dès le soir arriva devant la place presque en même temps que lui.
Alors ce seigneur voyant qu’il n’était pas assez fort pour supporter un si lourd fardeau, sortit le matin et implorant la clémence du Roy lui remit sa forteresse.
Aussitôt le Roy fit mettre le feu au château, qui était de pierre, et dans lequel furent brûlées les provisions de vivres et tout ce qui s’y trouvait renfermé.
En apprenant ces nouvelles les garnisons de Courcy, Grandmesnil et de Mont-Pinçon qui avaient essayé de se révolter, restèrent tranquilles, cessèrent aussitôt leurs tentatives malveillantes, de peur d’éprouver un pareil sort et n’eurent plus désormais l’audace de se soulever contre leur maître. (Orderic Vital Livre XII traduction Guizot tome IV p 291)
Documents inédits – Lettres d’Henri IV tome I p.381
Note 9 : Françoise de Bailleul, dame de Renouard et de Messey, fille et héritière de Jean de Bailleul et de Jeanne d’Aché, mariée par contrat du 9 mai 1582 à Gilles de Souvré, marquis de Courtenvaux, chevalier des Ordres du Roy, maréchal de France.

Le feuillet sur MESNIL-IMBERT (doyenné de Livarot) est manquant.
61… Mesnil-Imbert (Le). Rattaché au Renouard.
– Ancien diocèse de Lisieux, archidiaconé de Gacé, doyenné de Livarot
– Dédicace saint Martin
– Con de Vimoutiers
CHRETIEN 1842, Descript. féodale: Demi-fief relevant du fief de Boessey-Meurdrac.- Demi-fief dit de Launay-Richard, tenu du fief de Boessey-Meurdrac

[1] Sur les autres monuments et l’église, voir Philippe DETERVILLE, Le Manoir de Cauvigny (Le Renouard) dans Charme discret des Manoirs du Pays d’Auge, pp. 168-170 et Images du Patrimoine. Canton de Vimoutiers, Alençon, Imp. alençonnaise, 1994.
[2] A. DALLET, « Essai de topographie, de statistique et d’histoire de la commune du Renouard », BSHAO, XI, 1892, pp. 343-374.
[3] MUSSET 1945.1, p. 58.
[4] FAUROUX M. (1961), n° 36, p. 140,
[5] Voir Louis DUVAL 1903, pp. 80-81, qui date la charte primitive des environs de 994.
[6] MUSSET 1945.1, p. 58.
[7] DELISLE et BERGER, Recueil des actes de Henri II, t. II, DXXVII, p. 93.
[8] Canton de Trun. Figure sous la forme Baillol dans une charte de 1113 en faveur de Saint-Evroult mentionnée par DUVAL 1903, pp. 74-75.
[9] VITAL éd. DELISLE 1838, IV, pp. 339-340.
[10] Le récent ouvrage de Gérard Louise ne donne aucun renseignement sur cette parenté.
[11] VITAL éd. DU BOIS, t. IV, pp. 291-292.
[12] Sur ce sujet voir en dernier lieu, l’étude de GREEN 1988, p. 164.
[13] FORMEVILLE 1873, II, pp. lxxij-lxxv.
[14] id°, p. lxxv d’après les Magni Rotuli Sc. Normanniae, II, p. 329
[15] id°,  p. 353.FIN NOTEB
[16] FORMEVILLE, id°.
[17] Détruit de nos jours.
[18] Rainaud de Bailleul en Gouffern. Nous avons déjà vu un personnage de ce nom, probablement le père de celui-ci, parmi les donateurs ou souscripteurs d’une charte de Roger de Montgommeri en faveur de Saint-Evroult (1082). Par sa mère Aimerie, Rainaud II de Bailleul était petit-neveu du comte Roger. Il paraît que cette dame avait contracté un mariage avec Warin-le-Chauve, châtelain de Shrewsbury. Le château du renouard, canton  de Vimoutier ».
[19] F. de Barul, assis à Ayrey. Mauvaises leçons. Il s’agit d’un f. de ou du Breuil, assis à Airan, canton de Bourguébus..
[20] On en constate des manifestations dans le pays de Caux, – surtout semble-t-il dans le Nord -; le long de la Seine; près de Vimoutiers…

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