MITTOIS



NOTES  sur MITTOIS – 14433

Ancien fichier MITTOIS.SPR.

Mithois. Les fiefs de Mithois et de Pontblain Henry Georges, escuyer.

1 – Notes sur le Manoir du Vivier.
2 – Bibliographie.
3 – Pièces historiques.

1 – Notes sur le Manoir du Vivier:

Traitant de l’abbaye fortifiée de Saint-Pierre-sur-Dives, pendant la Guerre de Cent ans, Victor HUNGER a consacré au Manoir du Vivier, à Mittois des notes illustrant parfaitement son rôle à cette époque. Reprenant ce travail, M. Jean-Pierre PFLIEGER a pu heureusement le compléter en retraçant son destin au-delà de cette période, mais l’analyse architecturale du monument en lui-même n’a pas encore été menée.
Antérieurement à la Guerre de Cent ans, il existe en ce lieu un manoir construit sur un site fossoyé.

Le plus ancien document graphique qui nous soit parvenu [1] nous montre une construction de pierre accolée à gauche d’un logis en retraite et à droite ai-delà d’une tour saillante d’un bâtiment couronné d’une mansarde.

Si ce croquis est fidèle, il nous faut reconnaître que l’ensemble a bien changé: la construction ouest a disparu et à l’est, il en est de même pour la partie mansardée.

L’histoire très mouvementée de ce domaine explique parfaitement ces constantes transformations. Ancien domaine de l’abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives, sa situation isolée en plat pays, a conduit ses propriétaires, lors de la guerre de Cent ans, à réclamer de l’autorité royale française l’autorisation de fortifier leur maison du Vivier, sans doute l’un des fleurons de leurs possessions et une source importante de subsistance, dont la position déjà fossoyée ne nécessitait que peu de travaux supplémentaires pour constituer une petite forteresse facile à défendre. Les textes concernant cette demande et l’autorisation donnée, montrent bien qu’il ne s’agissait là que d’un renforcement et sans doute dut-on compléter le dispositif par la construction d’une tour, tour qui fut peut-être même renforcée par l’un de ses occupants [2]  qui dut disparaître vers 1434 ou 1435 [3].

Ce qui subsiste du Vivier est assez hétérogène et se rattache à de multiples campagnes de construction.

Le logis principal, paraît la partie la plus an­cienne. C’est une construction de pierre terminée au sommet des murs goutte­reaux par une corniche à modillons. D’importantes restaurations postérieures se remarquent dans une grande partie des murs et nombre de pierres en réemploi portent les traces d’un feu violent qui les a rubéfiées. Des ouvertures remon­tant au XVe siècle ont été percées dans ces maçonneries primitives.
Le pignon Ouest, également notablement remanié est épaulé d’un large contrefort à ressauts contenant le conduit de la cheminée.
Dans le cadre d’une visite rapide, il est loisible d’en dégager cependant les caractères principaux et de lancer des pistes de recherches plus larges.
Sur la face vers douves et sur le pignon ouest,  l’angle des murs est épaule de contreforts à ressaut avec larmier prismatique, tandis que la façade sur cour, dont le mur gouttereau est couronné d’une corniche à modillons n’en possède aucun
Un bâtiment du XIIe siècle transformé, exhaussé, remparé et réaménagé intérieurement.

2 – Bibliographie:

BULLETIN du FOYER RURAL du BILLOT n°59  Sept. 1997 – Petite chronique judiciaire année 1897.

CAUMONT Arcisse de : Statistique monumentale du Calvados, Caen, t.V, 1867, pp. 578-579, ill.;
CAUMONT Arcisse de : Statistique monumentale du Calvados, réédition FLOCH Tome III, page 575

DARTHENAY Jean-Jacques : Découvertes de quelques sites de hauteur en Pays d’Auge Bulletin du Foyer rural du Billot n°59 – Sept. 1997

DENIS Jean : l’école de Mittois pendant la guerre ;  Bull. du Foyer Rural du Billot n°51

Editions  FLOHIC : le patrimoine des Communes du Calvados page 1371.

FOURNIER Dominique : Quelques traces franciques, anglo-saxonnes et scandinaves dans la toponymie augeronne. BSHL N°55, Décembre 2003.
FOURNIER Dominique : Notes de toponymie normande : Le mystère de Mittois. ;  Bull. du Foyer Rural du Billot n°100, décembre 2007

Victor HUNGER.- L’abbaye fortifiée de Saint-Pierre-sur-Dives pendant la guerre de cent Ans, Caen, et BSAN, XXIX, pp. 43-150

Isabelle JOUAN, dir..- Pays d’Auge – Un terroir, un patrimoine  – Guide des cantons de : Lisieux II, Saint-Pierre-sur-Dives, Livarot, Orbec, s.l.s.d. Pays d’Accueil Sud-Pays-d’Auge (1989), 110 x 210, 81 p. 6 cartes h.t.

L’EXPLOITATION ANCIENNE DES ROCHES DANS LE CALVADOS : HISTOIRE ET ARCHEOLOGIE. Serv. dep. D’Archéologie 1999. pages 144, 149.

MANEUVRIER Jack : « Le Vieux-Château de Mittois »,  Bull. du Foyer Rural du Billot n°14, Juin 1986, pp. 62-66, ill.
MANEUVRIER Jack : Testament de Benoît Hervieu 1524 – Bull. Foyer  Le Billot n°53
mars 1996
MANEUVRIER Jacky : « Le Vieux-Château de Mittois-Berville », BULLETIN DU FOYER RURAL DU BILLOT, N° 14, juin 1986, pp. 62-66, ill.

PEPIN J. : histoire de la commune de Mittois Bull. Foyer Le Billot n°51(ou N° 52 page 33 ?)

PFLIEGER Jean-Pierre: « Le Vieux-Château de Mittois », Bull. du Foyer Rural du Billot, Décembre 1984, n° 8., pp. 5-23
PFLIEGER Jean-Pierre: L’été 1944 à Mittois. Bull. du Foyer Rural du Billot n° 6 page 73.
PFLIEGER Jean-Pierre: L’ostel du Vivier à Mittois. Bulletin du foyer rural du Billot, N° 92 décembre 2005

Le clocher de Mittois ; Bulletin du foyer rural du Billot, 4. décembre 1983.

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT

Milhois, Mittois.
L’église de Mithois se compose d’un choeur et d’une nef rectangulaires, qui me paraissent remonter, le premier au
XIIe siècle, la seconde au XIIIe. Les modillons bizarres et variés qui garnissent l’entablement du choeur, du côté du
nord, paraissent en effet annoncer le XIIe siècle ; je crois que la première moitié du XIIIe est l’époque à laquelle la
nef a été bâtie. Si l’ensemble de l’édifice remonte aux époques indiquées, il a, comme presque tous, subi des changements. La porte occidentale avec archivoltes à cannelures portées sur deux colonnes, et les fenêtres-lancettes de
la nef (côté nord) offrent bien les caractères du XIIIe siècle; mais les fenêtres ont toutes été refaites au siècle
dernier, du côté du sud. Les contreforts du choeur ont été doublés, probablement pour résister à la poussée du mur.
Beaucoup plus anciennement, au XVe ou au XVIe siècle, une grande fenêtre à plusieurs baies et à compartiments flamboyants avait été établie dans le chevet.
Ce qui est aujourd’hui le plus intéressant, c’est le porte-cloche à deux baies qui s’élève, comme à Lieurey, entre choeur et nef, sur l’arc triomphal. Je l’avais signalé et décrit dès l’année 1827; en 1848, j’ai eu la bonne fortune de le revoir, en compagnie de M. Victor Petit auquel j’en dois un dessin. Ce clocher-arcade est de transition, c’est le plus ancien de ce genre que j’aie trouvé dans le département.
L’arc triomphal qui porte ce clocher est du même style, c’est-à-dire de transition ; l’archivolte n’offre pas de moulures, mais il repose de chaque côté sur trois colonnes romanes engagées, dont la plus saillante est plus forte que
les deux autres.
J’ai relevé, non sans peine en 1848 et non sans laisser encore plusieurs lacunes, l’inscription de la cloche que
l’on voit dans ce clocher-arcade ; la voici :


HAUT ET PUISSANT SEIGNEUR ABDON THOMAS FRANÇOIS LE SENS CHer
SEIGNEUR MARQUIS DE MITHOIS ET PATRON DE MORSAN ÉPINE MITHOIS
ET AUTRES LIEUX, LIEUTENANT AU RÉGIMENT DES •
CHEVALIER DE L’ORDRE ROYAL ET MILITAIRE DE St LOUIS, COLONEL D’INFANTERIE
ET PAR FRANÇOISE ELISABETH DE FRENELLE
VEUVE DE MESSIRE CHARLES BERNARDIN DE MESNIL MARQUIS DE MERVILLE
ET DAME DE PONTOLIN
Mr ADRIEN BEAUMESNIL CURÉ
JEAN DUBOIS TRÉSORIER EN CHARGE
ALEXIS LA VILLETTE M’A FAITE EN 1776.

Il existe, dans le choeur, des tombes illisibles par suite des mutilations qu’on a fait subir aux inscriptions à l’aide d’un marteau, probablement pendant la Révolution.
Une crédence à deux baies, du XIII » siècle, se voit dans le sanctuaire, du côté de l’épître.
L’église de Mithois est sous l’invocation de saint Gervais.
L’abbé de St-Pierre-sur-Dive nommait à la cure.
Mithois faisait partie de l’élection de Falaise, sergenterie de St-Pierre-sur-Dive. On y comptait 59 feux.

Manoir.
— Le manoir de Mithois se compose d’un corps de logis dont voici un croquis. Il est entouré de fossés.
Une tourelle carrée en saillie doit renfermer l’escalier.
Un château plus moderne existe à Mithois, à 600 mètres environ à l’ouest de l’église.
L’inscription de la cloche nous indique quels étaient, au XVIIIe siècle, les seigneurs de Mithois.

Léproserie.
— Une léproserie avait existé à Mithois et les revenus en avaient été appliqués à l’hospice de St-Pierre-sur-Dive ; elle était située à l’est-sud-est de l’église, sur le bord d’un chemin allant vers St-Georges et montant la butte de
Queverue.

Bois de Queverue.
— Le bois de Queverue est compris tout entier dans le territoire de Mithois. Ce bois renferme deux enceintes qui ont été regardées comme romaines.
J’ai décrit en 1830, dans mon Cours d’antiquités monumentales, l’un de ces camps que j’avais visité dans le bois, à quelques centaines de mètres du pavillon de M. Duchesne.
Ce camp est à peu près carré, entouré d’un vallum et de fossés peu profonds (d’environ 4 à 5 pieds), mais bien conservés et tracés sans interruption, (pl. XXXI de l’atlas de mon Cours d’antiquités monumentales). M. Duchesne m’a affirmé, il y a trente ans, qu’on avait trouvé dans l’enceinte des fragments de pierres taillées (M. Duchesne, propriétaire du bois de Queverue, avait recueilli, il y a trente ans, dans le fossé du camp le plus voisin de son château, des débris de poteries faites au tour. Mais, comme les fossés ont du être remplis d’eau pendant longtemps et qu’on a dû y venir puiser de l’eau après l’occupation romaine, rien ne prouve que ces débris soient antiques, et j’ignore s’il en a été conservé quelques-uns qui puissent être examiné).
La dimension du camp est indiquée par le plan que j’ai levé et publié dans mon Cours.
D’autres retranchements existent dans le bois de Queverue, à 1 kilomètre de ceux-ci. La hauteur du plateau de Queverue, au-dessus du niveau de la mer, est de 188 mètres.
De l’extrémité de ce plateau la vue s’étend, au loin, sur les vallées du Pays-d’Auge et sur les campagnes de Caen et de
Falaise ; on distingue, de là, les monts d’Éraines, Montabar, St-Clair-la-Pommeraye et, je crois, la butte de Campaudré, également couronnée par un camp retranché de la même forme.
Le camp , figuré dans mon Cours, a été marqué sur la Carte de l’état-major. Les autres retranchements que j’indiquais
ont été marqués également sur cette carte. Cette seconde enceinte est à l’ouest sud-ouest de celle dont je viens de présenter la description. (Voir la Carte de l’état-major. )
J’ai interrogé dernièrement les ouvriers qui exploitent les silex pour l’entretien des routes, à l’intérieur du camp ; ils m’ont dit n’avoir rien trouvé dans les excavations qu’ils ont faites depuis quelque temps.
Le bois de Queverue mériterait d’être exploré quand on y fait des coupes. Le chemin qui vient à Mithois de St- Pierre-sur-Dive, passe près de la Maladrerie et se dirige vers St-Georges, paraît très-ancien.

Cours d’Antiquités Tome II p.321 – 336.

Le camp de Quévrue est situé dans le bois du même nom à l’est de St Pierre sur Dives, arrondissement de Lisieux, au sommet d’une éminence d’où le vue s’étend fort loin sur plusieurs riches vallées du Pays d’Auge et sur la campagne de Caen et de Falaise. On distingue de Quevrue les Monts d’Eraines, la Butte St Clair, la Pommeraie et je crois celle de Campaudré, également couronnée par un camp retranché.
Celui de Quévrue est à peu près carré entouré d’un vallum et de fossés peu profonds (d’environ 4 à 5 pieds), mais bien conservés et racés sans interruption (voir la figure 6 pl.XXXI)
Monsieur Duchesne, qui en est propriétaire, a trouvé dans cette enceinte des poteries, des pavés, des fragments de pierres taillées etc. … et l’on peut croire qu’une habitation existait vers le milieu.
On m’a assuré qu’il se trouve un autre camp dans le bois de Quévrue et que des fossés allant du nord au sud se prolongent dans la forêt sur une longueur de plus d’un quart de lieue

Les camps de … Quevrue … etc., etc., qui ont plus de 300 pieds de longueur et une largeur proportionnée, étaient suffisamment grands pour une cohorte (la cohorte complète formait un corps de 756 piétons et de 90 chevaux, elle comprenait quelquefois seulement 396 hommes)

Suspicion des emplacements.

Images Géoportail

MITTOIS. – Le camp quadrangulaire de Quévrue est encore bien conservé, bien que les fossés soient en partie comblés. Il se trouve au voisinage immédiat du hameau de la Fontaine Saint-Julien. Il est marqué sur la carte de l’état-major. On y trouve également mention d’une seconde enceinte indiquée aussi comme « Camp Romain» dans la partie Ouest des Bois de Quévrue. De Caumont parle en outre de longs retranchements qui parcourent ces même bois (6). Enfin, l’on doit à M.V. Hunger la publication de textes concernant la forteresse féodale du Vivier (7).
(6) Caumont, Cours, II, p. 321 ; A.N, 1849, p. 158 ; Stat . mon., V p 579-580. – Doranlo, Camps, p. 807. – L’Inv. S. P. F., p. 283, I’appelle «Queverue » ou « Chueverue ».Cf aussi Legrand, Mém. S.A.N VI, 1831-33. p. XLIV.
(7) Hunger, Loc. cit., n. 66, 72 et 102.

Voir le site: j.y.merienne.pagesperso Villes et villages du Calvados

3 – Pièces historiques :

1384, 24 avril
Information de Regnault Bigaut, vicomte de Falaise sur la valeur des biens qui appartinrent à Colin Agnelley, dit Taquet, écuyer, condamné vers 1358 pour crime de lèse-majesté, sis à Ecots, Vieux-Pont, Mittois, Boissey, Saint-Pierre-sur-Dives et Courcy.
= Arch. nat. Dom Lenoir, 7, p. 183.
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle, XVI, fasc. 1-2, 1967, p. 19.

1469, 31 mai
Fieffe de terres par Guillaume de Courcy, chevalier, baron du lieu, Jean Santon, de Mittois.
Acte de Guilbert Charles, garde du sceau des obligations de la vicomté de Saint-Sylvain, passé devant Guillaume Troterel et Jean Guerpin, tabellions à Saint-Pierre-sur-Dives.
= Bibl. mun. de Rouen. g 209 (2)
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle

Archives SHL, dossier « Lieux M à Z » : 20- Hôtel du Vivier, à Mittois-Berville.

VASSEUR Charles : carnets, « Doyenné de Mesnil-Mauger ».

MITOIS (13)

Voir :
d’Hozier 65
Annuaire Normand 1849 p.157
Journal le Normand du 26 octobre 1868
Normand des 13 février, 10 avril, 24 et 31 juillet, 4 septembre 1869.
Almanach de Lisieux 1870 p.187 à 189.
Mémoires des Antiquaires de Normandie Tome XXVIII p.135.

Sous l’invocation de St Gervais

Patronage:
XIVe : abbas de ST Petri super Dyvam.

Curés :
Beaumesnil 1764/1744
Alliot 1777/1787

Insinuations
Clocher de transition
Tourillon porte-cloche à 2 baies orné de colonnes romanes ; la nef du XIIIe.
Près de là est le bois de Quiévrue (Statistique routière e Caumont)
Maladrerie de la Madeleine à Mittois qui jouissait d’une foire à St Pierre sur Dives dès l’an 1152 le 22 juillet.
Il ne faut pas confondre avec l’hospice de St Pierre, fondé au commencement du XIIIe siècle.
(Guilmeth)
Georges des Marets de Mitois, de St.Gilles en Normandie
Famille maintenue le 7 janvier 1669 dans la noblesse postérieure à la recherche de Montfaut
Fait en 1463 : de gueules à 3 besants d’or (de Courcelles Tome III)

Recherche de 1666
Henry de Grimouville sieur du lieu, ancien noble.

[1] Arcisse de CAUMONT, op. cit, p. 578.
[2] Voir la déclaration de Richard de Vyette, escuier, de la paroisse de Vieux-Pont du 7 novembre 1450 reproduite par Victor HUNGER: « ung nommé Mandonnet de Vuade et messire Robert James, l’un après l’autre, se mistrent de leur autorité en ladite tour du Vivier de Mytois et la firent emparer… », op. cit., p. 104.
[3] Voir la déclaration de Jean Osmont, de la paroisse de Lieury dans Victor HUNGER, op. cit., pp. 102-103.