TORTISAMBERT



NOTES sur Tortisambert – 14696

Ancien fichier : TORTIVA2.SPR

1 – Bibliographie.
2 – Pièces Justificatives.
3 – Archives SHL.
4 – MANOIR de la VARINIERE.

1- BIBLIOGRAPHIE

BULLETIN du FOYER RURAL du BILLOT n°59  Sept. 1997 – Petite chronique judiciaire année 1897.

CAUMONT Arcisse de: Statistique monumentale du Calvados, t. V, Caen, Hardel, 1867,
CAUMONT Arcisse de: Statistique monumentale du Calvados réédition Floch, tome III, page 631.

DETERVILLE Philippe, Grands et petits manoirs du Pays d’Auge, Condé-sur-­Noireau, Corlet, 1982, 250 x 330, 312 p., ill. couv. ill.
+ IND.: Manoir du Coudray,  PGMPA, pp. 167-167,  sculpture,  Saint évêque,  Sainte Barbe,  blason et cimier

Editions FLOHIC : Le Patrimoine des communes du Calvados page1135.

Michel COTTIN :  Manoir de la Varinière, bulletin du Foyer rural du Billot, décembre 1994 N° 48 et Bulletin du Foyer rural du Billot n°58 Mai 1997 page 63
Manoir de la Boursaie

DETERVILLE Philippe, « De ferme en gîte – La Boursaie (à Tortisambert) », Maisons normandes, n° 3, Février/Mars 1991, pp.

DUMOULIN, Description de la France, Paris, 1767, in°,
= p. 11: Tortisambert

DUVAL Louis, « La verrerie de Tortisambert, additions et rectifications à la Monographie des Verreries de Normandie de M. H. Le Vaillant de la Fieffe », BSAN, XI, 1881-1882 (1883), pp. 135-136

FOURNIER Dominique : notes de toponymie normande : le manoir de La Halbardière ; Bulletin du Foyer rural du Billot n°96 , page 48.

GOURMONT Jean de, « Notre excursion de printemps », PAR, 14, N° 6, Juin 1964, pp. 25-27
Manoirs du Coudray, à Tortisambert, de Caudemone, à la Chapelle-Haute-Grue, de la Plesse, à Saint-Germain-de-Montgommery, de Sainte-Croix, à Survie; église des Lignerits.

GUILMETH Auguste, Bourg de Livarot, s.l., s.d., In-8°, 72 p. (8 cahiers de 8 p. et 2 cah. de 4 p.)
= M.C. E.D. Br. 1170 – pp. 60-72: Canton de Livarot: Saint-Michel-de-Livet, Saint-Martin-du-Mesnil-Oury, Le Mesnil-Durand-sur-Vie, Le Mesnil-Germain, Auquainville, Fervaques Cheffreville, Sainte-Marguerite-des-Loges, Tonnencourt, Les Moutiers-Hubert-en-Auge, Lisores-sur-Vie, Saint-Germain-de-Mont­gommery, Sainte-Foi-de-Montgommery, Saint-Ouen-le-Houx, La Brèvière, La Chapelle-Hautegrue, Les Autels-Saint-Basile, Tortisambert, Heurtevent, Le Mesnil-Bacley – M.C. cf. 2e incomplet de 60 p.

JOUAN Isabelle  dir., Pays d’Auge – Un terroir, un patrimoine  – Guide des cantons de: Lisieux II, Saint-Pierre-sur-Dives, Livarot, Orbec, s.l.s.d. Pays d’Accueil Sud-Pays-d’Auge (1989), 110 x 210, 81 p. 6 cartes h.t.
Auquainville, Les Autels-Saint-Basile, Bellou, Le Billot (Montpinçon, Cernay, La Chapelle-Haute-Grue, La Chapelle-Yvon, Cheffreville-Tonnencourt, Coupesarte, Courcy, Courtonne-la-Meurdrac (chambrette de Charité), Crè­vecoeur, La Croupte, Fervaques, La Foletière-Abenon, Grandchgamp-le-Château, Grandmesnil, Lisores, Livarot, Mesnil-Bacley (Val-Boutry), Mesnil-Durand, Meulles, Mittois, Monteille, Montpinçon, Montviette, Norrey-en-Auge, Notre-Da­me-de-Courson, Notre-Dame-de-Livaye, Ouville-la-Bien-Tournée, Préaux-Saint-Sé-bastien, Prêtreville, Saint-Denis-de-Mailloc, Saint-Jean-de-Livet, Saint-Ju­lien-de-Mailloc, Saint-Loup-de-Fribois, Sainte-Marguerite-des-Loges, Sainte- Marie-aux-Anglais, Saint-Martin-de-Bienfaite, Saint-Martin-de-la-Lieue, Saint- Martin-de-Mailloc, Saint-Martin-du-Mesnil-Oury, Saint-Michel-de-Livet, Saint–Pierre-sur-Dives, Tordouet, Tortisambert, Vaudeloges, Vieux-Pont

LE VAILLANT de LA FIEFFE H., Les verreries de la Normandie

L’EXPLOITATION ANCIENNE DES ROCHES DANS LE CALVADOS : HISTOIRE ET ARCHEOLOGIE. Serv. dep. d’Archéologie 1999. pages 144, 169, 247.

MANEUVRIER Christophe : a propos de la Maison de La Halbardière. Notes sur 2 maisons rurales du XVIe siècle Bull Foyer Le Billot n+51 Sept 1995
MANEUVRIER Christophe : Le manoir du Coudray à Tortisambert Bulletin du Foyer rural du Billot n°21 , page 5.

MANEUVRIER  Jack : note sur le Manoir du Coudray : Bull. Le Billot n°47 – sept 1994

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT

Tortisambert, Tort Isembert, Tourtum Ysamberti.
Comme presque toutes, l’église de Tortisambert se compose d’une nef et d’un choeur rectangulaires, le choeur en trait sur la nef; une sacristie moderne s’appuie sur le chevet.
Quelques restes d’appareils dans les parties basses des murs de la nef pourraient appartenir au XIIe siècle, mais on a dû reconstruire l’édifice presque en entier. Les fenêtres sont carrées, pour la plupart; il n’en reste que deux anciennes cintrées et épannelées, mais d’une époque peu caractérisée; le choeur paraît en grande partie moderne.
On y voit, du côté du sud, une grande fenêtre carrée dont le linteau dessine une accolade avec un écusson et que je crois de la fin du XVIe siècle.
La porte occidentale est un cintre surbaissé, surmonté d’un cordon, mais le mur, qui la surmonte et forme le pignon a été refait récemment; on y a figuré, à l’aide de, briques, un ostensoir avec son pied et son soleil rayonnant. La flèche, en bois et ardoise, est assez élégante et se compose d’une, base, carrée surmontée d’une galerie de même forme en surplomb, laquelle est couronnée d’une flèche octogone très-élancée; dont les angles de la hase font saillie sur le carré qui la supporte.
L’intérieur de l’église de Tortisambert a été fraîchement peint. Les anciennes voûtes en bois ont été remplacées ou, masquées par des voûtes en plâtre.
Deux petits autels obliques et modernes, entre choeur; et nef, sont peints en couleur de noyer; le choeur a aussi été, peint. Les deux fenêtres qui éclairent le sanctuaire ont reçu, de vitraux peints: au centre de chacun on voit un médaillon, de forme circulaire, encadrant- des personnages; dans l’un on distingue l’Adoration des Bergers, dans l’autre le Christ et les Saintes Femmes après la Descente de Croix.
L’église de Tortisambert est sous l’invocation de la Sainte-Trinité. Le duc de Normandie, puis le roi nommait à la cure.
Nous lisons ce qui suit dans, les notes de M. Louis de Neuville:
Cette commune a fait autrefois partie de l’élection d’Argentan. Elle renfermait un fief, celui du Coudray, décoré du privilège de haute-justice rare en Normandie, et qui avait pour origine une concession royale dont la date ne nous est pas connue. Cette terre paraît avoir pris sou nom d’une famille du Coudray, qui l’a possédée jusque dans la seconde moitié du XVe siècle, lorsque Jeanne du Coudray, dame de ce lieu et d’Heurtevent, épousa Guillaume de Lyée, seigneur de Lyée, le Tonnancourt, de Belleauet dp la Hosse. Pendant deux siècles, la terre du Coudray appartint à la famille de Lyée. François de Lyée, seigneur de St-Jean -de-Livet, du-Coudray et d’Heurtevent, cadet de la branche de Tonnancourt n’ayant eu qu’une fille de son mariage avec Madelaine de Mailloc, ses terres passèrent à d’autres maisons.
Madelaine de Lyée, héritière d’une fortune considérable, épousa Jean de Vieux-Pont, d’un nom illustre en Normandie; devenue bientôt veuve, elle donna sa main à Arnoul de Braque, seigneur de Volhard et de Châteauvert. Ce second mariage eut lieu en 1662 L’année ne s’était pas écoulée que la dame du Goudray était plongée dans un nouveau veuvage.
Après un deuil de quelques années, Madelaine de Lyée convola, en 1648, et de troisièmes noces. Cette fois elle épousait un gentilhomme périgourdin de peu de fortune, mais une des célébrités littéraires de l’époque, Gautier de Costes, sieur de La Calprenède. Auteur de plusieurs tragédies médiocres, La Calprenède est surtout connu par ses romans : Cassandre Cléopâtre et Pharamond. Ces ouvrages témoignent à la fois de la féconde imagination de l’auteur et de l’intérêt infatigable de ses admirateurs; cependant, après avoir été entourés d’une extrême popularité, ils sont tombés, dans le plus complet oubli. On eu a justement critiqué le style négligé les sentiments peu naturels; mais peut-être aussi, par le ton héroïque de ses écrits, La Calprenède a-t-il contribué à développer chez ses lecteurs cette élévation morale si remarquable dans la société française du XVII’ siècle. La Calprenède mourut aux Andelys, en 1663, de mort accidentelle: sa veuve ne put surmonter sa douleur et le suivit de près au tombeau.
La terre du Coudray a été depuis possédée par la famille Le Jau, puis par celle de Picot de Dampierre, maison distinguée de Champagne; elle appartient encore à M. le comte de Dampierre. Une enceinte de larges fossés entourait le manoir seigneurial, démoli à la fin du siècle dernier, et ses dépendances encore subsistantes, mais dénuées d’intérêt. On a détruit, il y a une vingtaine d’années, la prison de la haute-justice, construction fort singulière, composée de pièces de charpente couchées horizontalement les unes sur les autres et reliées par les extrémités.
La paroisse de Tortisambert renfermait aussi le fief du Buisson, qui a appartenu , comme le précédent, à la famille de Lyée. Il était voisin de la forêt de Montpinçon, autrefois du domaine royal, qui s’étend en partie sur Tortisambert.
Cette forêt est aujourd’hui la propriété de M. de Logivière, dont l’habitation de Beauvoir occupe une belle position.
Signalons aussi le manoir de Buttenval, longtemps possédé par la famille Chauvel de Buttenval; le manoir de Val-Henry, ancienne résidence de la famille du Buat et aujourd’hui la propriété de Mr de Chaumontel. Pierre du Buat comparut à Tortisambert pour faire ses preuves de noblesse dans la Recherche de 1666, de même qu’Yves Philippe, sieur de Beaumont; Nicolas de Vigan, sieur de La Fresnaye et Antoine de Vigan, son fils, sieur d’Angerville.
Le colonel du génie du Buat, auteur d’un ouvrage important sur l’hydraulique, est né à Tortisambert, ainsi que son frère du Buat, comte de Nançay, diplomate.

TORTISAMBERT. — Traces d’une enceinte avec larges fosses sur laquelle était bâti le manoir du Coudray (5).
(5) Caumont, Stat, mon., V, p. 633.

2 – PIECES JUSTIFICATIVES.

1549, 2 novembre – Tortisambert
Par devant Thomas Decurmot et Nicolas Le Petit, tabellions jurés au siège de Vimoustiers, fut présent Robert Varin de Tortisambert, lequel vend à François Legrain, de Sainte-Foy-de-Montgommery, demeurant à Tortisambert, une portion de terre aud. lieu, moyennant la somme de 10 livres.
Témoins, Pierre et Benoît Le Mathurin.,
= Arch. SHL – Analyse Et. Deville

1576, 26 avril – Tortisambert
Jehan Chambery, l’aîné, vend à Roger Philippe, de Montpinçon, une portion de terre à Tortisambert.
= Arch. MC., Analyse Et. Deville – Parchemin – 2 ff.

1577, 2 juin – Tortisambert
Par devant Jacques Hamel et Noël Le Boulenger, tabellions au siège de Montpinçon, Jehan Le Fraude, le Jeune, de Tortisambert, reconnaît avoir vendu à vénérable et discrète personne.,…. (le nom est effacé) une pièce de terre aud. lieu.
= Arch. SHL. Analyse Et. Deville – Parchemin.

1583
archives SHL.

1F259 : 7 février 1583 : Jehan Chambéry de Tortisambert  vend à­ Jehan Philippe prêtre curé de Montpinçon une pièce de terre ­labourable sise à Saint Bazile.

1584, 30 janvier – Tortisambert
Jacques et Eustache Le Brasseur, frères, de Tortisambert, vendent à Me Jehan Philippe, prêtre, curé de Montpinçon, la condition héréditale retenue par leur mère sur une pièce de terre à Tortisambert.
= Arch. M.C. – Analyse Et. Deville – Parch.

1588
Par devant Simon Maure et Bertrand de Fresnay, tabellions au siège de Montpinçon, Jehan Le Rossignol, de la paroisse de Tortisambert, reconnaît avoir vendu à vénérable personne Me Jehan Philippe, curé de Montpinçon, une pièce de terre, moyennant la somme de 22 écus sol. Témoins : Pierre Varin, de Tortisambert et Jehan Couture, de Sainte-Marguerite-de-Viette.
= Arch. SHL. – Analyse Et. Deville – Parch. Voir 1F460.

1623 – Barneville-la-Bertrand
Transport par Hiéronime Le Jumel, écuyer, seigneur des terres et seigneuries de Lisores et Equemauville, à Etienne Le Lou, sieur de La Garde, bourgeois de Honfleur, de rente en quoi Jacques de Varin, écuyer, sieur de Saint-Quentin, s’était obligé en 1616 vers feu Madeleine Eude, veuve de Pierre Le Jumel, président au Parlement de Normandie, seigneur de Lisores, Equemauville, Barneville-la-Bertrand et Pennedepie.
= AD. Calvados. Série H. Suppl. Hôpital de Honfleur 1830.- H. 112

1625 – Survie
Titres justificatifs du droit qu’ont les décimateurs de Survie de percevoir la dîme pour les terres converties de labour en herbe – Accord entre François Dellyer (de Lyée), chevalier, seigneur de Tonnencourt-­le-Couldrey et Heurtevent, Saint-Jean-de-Livet et Saint-Martin-de-la-Lieue, et François Hardy, prêtre, curé de Tortisambert, doyen de Mesnil-Mauger, au sujet de trois pièces de terre ci-devant en labour et depuis converties en herbage

61 – H. 1756 –

1667-1672 – Tortisambert
Procès intenté en usurpation de noblesse par les paroissiens de Tortisambert à l’encontre des Vigan de la Fresnaye
= AD14 – Don Lecharpentier (1934)., F 5593 (liasse 131 pièces)

1680, 13 juillet – Montpinçon, Tortisambert
Par devant Henri Fargu et Etienne Defresnay, tabellions au siège de Montpinçon, fut présent Jehan Le Rossignol, de la paroisse de Tortisambert, lequel vend à vénérable personne, Me Philippe, curé de Montpinçon, une pièce de terre moyennant 14 écus.
= Arch. SHL. Analyse Et. Deville. Parch.

1696 – Tortisambert
ARGENTAN.,
3
Somme reçue : 20 l. t. – Charles Philippe, escuier, sr de la Varinière, porte :
De gueule à une face d’or chargée d’azur et accompagnée en chef de deux casques de front d’argent et en pointe d’un lion passant d’or la teste dans un casque de même.
= G.A. PREVOST, Armorial général de France – Edit de novembre 1696 – Générali­té d’Alençon, t.I, p. 3

1768, 17 janvier – Tortisambert
Bail à fieffe par Charles Dufour, demeurant à Tortisambert, à François Favey, demeurant à la Chapelle Haute-Grue, d’une pièce de terre nommée le Champ, sis à Tortisambert.
= Arch. MC. – Analyse Et. Deville – Parch. 2 ff.

1781 – Tortisambert
Titres de la terre de la Varinière à Tortisambert acquise en juin 1781, moyennant 31.060 livres, de M. de Corday de Glatigny par Messire Luc-Jean-Baptiste Gaultier, seigneur de saint-Basile (1760-1782)
= Arch. de M. Pierre Gaultier de Saint-Basile déposées aux AD. du Calvados, Cf. Inv. C 22

1782, 7 juin – Tortisambert
Par devant Jean Bte Cordier, notaire Royal, Garde notes pour le siège de Mesnil Durant, Bailliage d’Argentan et autres sièges et Lieux, résident au bourg de Livarot, soussigné
Le vendredy septiesme jour de juin l’an mil sept cent quatre vingt deux en la paroisse de Tortizambert, sur la Cour de Pierre Ouïn, viron midy.
Furent présents Messire pierre jean Baptiste augustin de Cordey, chevalier, seigneur de Glatigny, Grosdouet et autres lieux, demeurant en son château de Glatigny, paroisse de Saint-Gervais des Sablons et Messire Philippe François Isaac de Cordey, chevalier Seigneur et patron du Renouard, Avenelles, du Parc et autres lieux, demeurant en son château paroisse du Renouard, frères.
Lesquels ont par ces présentes, volontairement  vendu quitté, cédé abandonné dès maintenant et pour toujours.,..
A messire Luc Jean Baptiste de Gaultier, chevalier, seigneur et patron de saint Bazille et de Perteville en Heurtevent, demeurant en la paroisse de Saint Bazille et aussy présent et acceptant…. C’est à savoir, une pièce de terre et ferme vulgairement nommée la Varinnière aux dits seigneurs vendeurs appartenant de leur propre, située en la paroisse de Tortizambert consistant en six pièces de terre
La première en court plant et Bâtiments à usage de demeure et autres usages Bornée d’un côté et d’un bout le chemin de la Varinnière à Livarot, D’autre côté la cour Magny cy après bornée et d’autre bout le Ruisseau de la Varinnière.
La Seconde nommée La Cour Magny, sur laquelle il y a un corps de Bâtiment à usage de demeure, bornée d’un côté au midy, La Cour ci dessus bornée, D’autre côté Le chemin tendant de l’église de Tortizambert au moulin de Caudemonne, d’un bout ledit chemin de la Varinière à Livarot et d’autre Bout ledit Ruisseau, et la pièce cy après en partie
La troisième en herbage nommée L’Acre bornée d’un côté le chemin de la Varinnière tendant à l’église de Tortizambert et ledit acquéreur en partie; D’autre côté Ledit chemin tendant de l’église au Moulin de Caudemonne, d’un bout ledit ruisseau de la Varinnière, et D’autre bout la pièce cy après et le prey du trésor dudit lieu De Tortizambert, chacun en parties.
La quatriesme en nature de prey à faucher, bornée d’un côté le chemin de la Varinière tendant à l’église de Tortizambert, d’autre côté ledit pré au Trésor, d’un bout ledit sieur acquéreur et la pièce cy-devant, en partie, et d’autre bout ledit chemin de ladite église au moulin de Caudemonne.
La cinquième pareillement en herbage, nommée le prey Magny, bornée d’un côté au midy le chemin tendant de led. église au Moulin de Caudemonne, et les représentants Hamel, chacun en partie, d’autre côté…….(en blanc) d’un bout au levant ledit ruisseau de la Varinnière et ledit chemin, et d’autre bout….
La sixième enfin, en nature de prey nommée La Cour Lisores, Bornée d’un côté au midy Messieurs Le Vallois et les nommés Thomas dit Beauclos, chacun en partie, d’autre côté ledit chemin tendant de la Varinnière à Livarot et d’u bout aussy et d’autre bout l’Herbage des Glutiers, appartenant au sieur Jean Baptiste Manoury, les dittes pièces de terre cy dessus bornées contenant ensemble environ vingt deux acres sans aucune fourniture de mesure ni restitution en cas de sur-mesure ainsy qu’elles se poursuivent et pourportent avec les hayes, arbres, plants et plantes dessus étant et autant qu’il en appartient aux dits seigneurs vendeurs, en ladite paroisse de Tortizambert, sans par lesdits seigneurs vendeurs y rien conserver, à l’exception de deux fresnes au choix desdits seigneurs vendeurs, dont ils se sont retenus à leur profit, pour les faire abattre et enlever dans Noël prochain ainsy que des planches qui sont empilées et en cloison dans l’ancien four.
Pour par ledit seigneur acquéreur entrer en toute propriété dès ce moment en possession et jouissance du jour de la saint Jean Baptiste prochain et à l’avenir et en faire et disposer comme de chose luy appartenant propriétairement, à la charge toutefois d’entretenir le bail de Nicolas Fromage, fermier actuel pour le temps qu’il en reste à expirer du prix de quatorze cents cinquante livres par an parce que ledit seigneur acquéreur touchera dudit fromage, le prix des fermages à commencer dès la présente année et continuer par la suite pendant la durée dudit bail, étant cependant convenu depuis que le fermage de la présente année sera touché par moytiés entre les parties, lesdits seigneurs vendeurs s’obligeants au surplus mettre aux mains dudit seigneur acquéreur toutefois et quantes le dit bail, tant pour se faire payer des prix d’iceluy, que pour en faire exécuter par ledit fermier les clauses et charges, lesdits seigneurs vendeurs le mettant et subrogeant pour cet effet et relativement à la propriété des fonds vendus en tous leurs droits et actions rescindants et rescisoires pour les exercer et faire valoir à leur lieu et place, arrière d’eux et sans les appeler.
Lesdits seigneurs vendeurs ont déclaré qu’ils ne savent de quelle seigneurie lesdites pièces de terre cy vendues sont mouvantes et relevantes, ledit seigneur acquéreur chargé demeurant chargé de sen informer et de les tenir mouvantes et relevantes des seigneuries dont elles se trouveront dépendre, par les rentes, charges et faisances seigneuriales dont elles pourroient être et si d’aucunes elles sont maculés par titres valables et dûement perpétués sans que ces présentes puissent servir de reconnaissance, qui demeurent avec les foy, hommages et autres dus et devoirs seigneuriaux ordinaires, de ce jour à l’avenir pour le compte dudit seigneur acquéreur quitte du passé.
Comme aussy à la charge par ledit seigneur acquéreur à quoy il s’oblige de bien duement acquitter et décharger lesdits seigneurs vendeurs, de trois parties de rentes de la nature qu’elles sont faites, la première de neuf livres cinq sols, aux dames Religieuses de Vimoutiers. La seconde de neuf livres dix sols au bénéfice de la cure du Tortizambert et la troisième de deux livres cinq sols au bénéfice du trésor de l’église dudit Tortizambert, à commencer d’en faire le premier payement dès les premières échéances et continuer par la suite si bien et à temps, que lesdits seigneurs n’en soient jamais inquiétés ni recherchés, jusqu’au franchissement et amortissement que ledit seigneur acquéreur en pourroit faire si elles sont de leurs natures amortissables à quoy faire les fonds cy vendus, demeurent spécialement et par privilège affectés et en outre sans qu’une obligation  déroge à l’autre, ledit seigneur acquéreur y oblige et hypothèque sans qu’aucune obligation tous ses biens présents et à venir.
La présente vente faite aux dites clauses et charges et en outre par et moyennant la somme de trente et un mille soixante livres de prix principal, francs deniers allants aux mains desdits seigneurs vendeurs, auxquels ledit seigneur acquéreur a présentement payé et réellement délivré la somme principale, scavoir vingt deux mille livres en espèces d’or, d’argent et monnoye de bonne mise et ayant cours, et les neuf mille soixante livres restante, en un billet de pareille somme du fait dudit seigneur acquéreur, et que lesdits seigneur vendeur ont pris pour argent comptant, payable au terme y porté, la lacération ou non présentation duquel billet vaudra quittance et décharge de ladite somme de neuf mille soixante livres, sans qu’il soit besoin d’émargement sur ces présentes, Le tout pris et ramassé….
Car ainsy et du tout il a été convenu entre les dites parties aux présences de Guillaume Robert Jacques Gravelle des Ulis, ancien officier chez le Roy, demeurant en la paroisse de Croutte et du sieur Louis Poullain arpenteur feudiste demeurant au Bourg de Livarot, témoins…..
= AD Orne 1E 1027

1782, 13 novembre – Tortisambert
Requeste a été signifiée assez indiscrètement à Son Altesse Monsieur au domicile du sieur Rousset comme sy l’huissier instrumentaire pouvoit ignorer qu’on ne fait point de signification à son altesse royale mais bien à ses receveurs; quoique en sorte il existe au débat en tenure relativement à la mouvance de la terre de la Varinière entre le domaine et le sieur de Dampierre, du moment où le domaine y est intéressé le bailliage d’Exmes ne peut en connoitre ny prononcer sur cette contestation. C’est à la chambre seule que cette compétence est dévolue pour laquelle seule est proposée a la conservation de ce même domaine et c’est pour la mettre à portée d’éviter que le sieur suppliant requeroit qu’il nous plut luy donner acte de la présentation qu’il nous faisoit de l’assignation commise à Son, altesse Royale Monsieur le quatre de ce mois en la juridiction du bailliage d’Exmes requeste du sieur de Saint Bazille Ce faisant évoquer par devant nous tant à ladite assignation que toute assignation que toute l’instance pendante audit bailliage en conséquence ordinaire que les sieurs Picot de Dampierre et de Saint Basille seront tenus de procéder à la chambre sur le débat de tenure formé relativement à la mouvance de la terre de la Varinière a laquelle fin accorder mandement au sieur suppliant pour les y assigner leur faire au surplus défense de procéder ni plus outre audit bailliage et aux officiers d’icelluy de connoitre du fait dont il s’agit à peine de nullité des procédures et tous dépens dommages et intérêts
aux termes de l’Edit de mil six cent trente six et autres subséquents. Fait et arresté en la chambre du Conseil du bureau des finances d’Alençon à Alençon le treizième jour de novembre mil sept cent quatre vingt deux….
= AD 61. 1E 1027.

1782 – Tortisambert
Me Thomas Jean-Baptiste Merlin, conseiller du roy et de….veur général des domaines et Bois de la généralité d’Alençon et de l’apanage du prince stipulé et représenté par Me Thomas Buzeul Goupil avocat au parlement de et au Bailliage et siège présidial de cette ville son commis principal a la ditte recette demeurant en cette ville défendeur sur le débat de tenure où il a été approché ayant délibéré L’écrit signifié requête de messire auguste henry picot seigneur de Dampierre et le Coudray demeurant en la paroisse de Heurtevent le 3 juillet dernier demandeur originaire ensemble la commune cahier faite à la requête sur le procès pendant à la chambre entre luy et messire Jean Baptiste de Gautier Ecuyer seigneur de St Bazille défendeur originaire et demandeur en débat de tenure dit que la question soumise à la décision de la chambre est trop simple pour être  obligé de suivre de Dampierre dans tous les détails où il s’est livré. Il est constant que la terre de la Varinière vendue par les sieurs du Regnouard et de Glatigny au seigneur de St Bazillepar contrat passé devant lez notaire du Mesnil durant le 7 juin 1782 pour le prix de trente mille six cent livres relève du domaine d’Argentanà cause de la Baronnie de Montpinçon comme faisant partie de l’aînesse de La Mare située en la paroisse de Tortizambert constant par une conséquence certaine que les treizième de ce contrat appartenoient au domaine c’est ce qui engagea le seigneur de St Bazille acquéreur de s’adresser au sr. Rousset commis du domaine pour la partie d’Argentan à fin de s’en acquitter de ce qu’il devoit à ce sujet comme il fut reconnu par les aveux et déclarations rendus au domaine par les anciens descendeurs que les objets vendus en la plus part et notamment la pièce en question faisoient partie du domaine et que le tout composoit 17 acres les treizièmes furent réglés en conformité les actes n’ont pas de dattes nouvelles celui rendu par jean et Jean Chambéry frères est du 2 Xbre 1556 il contient les pièces de terre en question celuy rendu par Me Jean Philippe curé de Montpinson tant pour luy que pour Roger Philippe est du 23 mars 1580 on y trouve les mêmes pièces en la plus part à l’exception de quelques portions de peu de continence avec la plus part des mêmes bornements immuables y énoncés. La déclaration donné par la demoiselle Anne Bouret veuve du sieur Ives Philippes écuyer sieur de Beaumont pour leurs enfants mineurs comme tutrice le 10 8bre 1663 confirma les mêmes vérités tous ces actes contiennent les mêmes redevances et sujétions envers le domaine de la Baronie de Mont Pinson enfin pour plus grande sûreté on eut la précaution d’examiner un plan géométrique fait de tous les objets en question par Me Poullain feudiste habille et arpenteur juré qui fut représenté en son procès verbal duement contrôlé et en forme dans cet état le sr rousset a donc eu raison de percevoir les treizièmes des quatre pièces relevants de la Baronie de Mont Pinson montant à vingt six mille quatre cent livre comme le surplus du contrat de vente consistant en d’autres portions relevants d’autres seigneuries à été estimé à quatre mille six cent soixante livres Mr. Rousset n’eut garde d’en percevoir les treizièmes c’est ce qui prouve le peu d’égard qu’on avoit aux assertions de l’adversaire qui n’a pas craint d’avancer que la totalité des treizièmes ont été payés au sieur Rousset. Le sieur comte de Dampierre peut donc le faire payer des treizièmes dus pour la vente de ces objets montants à la dite somme de quatre mille soixante livres s’il prétend qu’il relève de ses domaines il ne trouvera point d’obstacle de la part du sieur Merlin mais il ne peut être démis sur les observations précédentes qui emanent des titres dont on a parlé à réclamer des treizièmes de fond situés dans le domaine demandeur sous prétexte des aveux et pièces par luy opposées car il suffit au sieur vendeur que la mouvance soit constatée par des titres authentiques sans être obligé d’entrer dans la discussion des pièces d’ailleurs insuffisantes et opposées entre elles et aux présomptions les plus naturelles sur la féodalité en effet que contient l’aveu de 1491 en commencant par le plus ancien le rendant déclare tenir d’une vavasserie nommée la Planquette quelle en devoit être à contenance elle est fiacé à neuf vergées suivant cet aveu; par deux autres scavoir l’un de 1694 et l’autre de 1746 dans l’un on luy donne la dénomination d’un ténement on luy donne la dénomination une simple pièce de terre en herbage et plant Enfin la pièce est annoncé de deux acres et demye à l’égard des aveux rendus au roy en 1658 & 1725 et 1750 le 3 daout et 3 7bre quelle relation peuvent ils avoir aux autres aveux des prétendus tenants puisqu’ils ne parlent point de la Planquette mais outre ces différences et ces contrariétés entre les différents actes peut-on penser que cette pièce prétendue de la Planquette soit comprise et fasse partie de la terre de la Varinière vendue par led. contrat lorsqu’il est constaté que cette terre composoit la vavassorie de la Mare peut être diraton que cette vavassorie fut lamême que celle de la Planquette que celle-cy fut comprise où contenué dans la vavassorie de la Mareaton vu qu’une vavassorerié surtout aussi bornée que cellecy eut put en contenir une autreou suprime toutes les reflexions qui se presentent à ce sujet et pour se fixer aux précédentes il est constaté que la terre de la varinière est le même objet et que la vavassorerie de la Mare que le tout relevé du domaine du roy suivant les dits aveux dont on a parlé avent donc que par abondance de droit qu’on trace quelque unes des reflexions qui naissent à la simple lecture des pièces
= AD 61. 1E 1027. (pièce incomplètement photocopiée)

3 – Archives SHL:

Charles VASSEUR :
« doyenné de Mesnil Mauger » :
TORTISAMBERT (23)

Voir :
Général du Buat
Election d’Argentant, sergenterie de Montpinçon
110 feux
Sous l’invocation de la Ste Trinité

Patronage :
XIVe : Henricus des Castelliers
XVIe Dux Normania
XVIIIe le Roi

Curés:
Lombard 1764
Lombar 176o/1787 (?)

Insinuations:
Recherche de 1666
Pierre du Buat, ancien noble
Pierre du Buat, sieur de Vaux Henry ancien noble
Yves Philippes, sieur de Beaumont, issu de Louis, ennobly en 1597.
Nicollas Vigan, sieur de la Fresnaye et
Anthoine Vigan, sieur d’Angerville, son fils, condamnés.
Louis Gabriel, comte du Buat-Nancey, économiste, né le 2 mars 1732 près de  Livarot, mort à Nancey en Berri le 18 septembre 1787, a publié quelques d’histoires et de littérature.
Voir Biographie Universelle. De plus à Vienne en 1785 une tragédie en 5 actes : Charlemagne ou le Triomphe des Louis ; Principes d’Hydraulique et de Pyrodynamique, imprimé pour la première fois en 1779, réimprimé en 1816 à Paris (F. Didot – 3 volumes in8°)
Voir Quérard : France littéraire Tome II p.613)

5 – Manoir de la VARINIERE.

Michel COTTIN
Juin 1991

Avec les manoirs du Couldray, du Val-Henry –  longtemps habité par la famille du Buat – de Beauvoir et de la Varinière, la commune de TORTISAMBERT possède un riche patrimoine architectural. Voici quelques années, vous avez pu visiter l’important Manoir du Coudray, aujourd’hui nous vous convions à une visite de la Varinière.
Cette charmante demeure laissée en bien piteux état par un demi-siècle d’occupation discontinue était devenue, dans les années 1950/1960, l’une des Auberges de la Jeunesse de la région normande avant d’être heureusement remarquée par un couple qui s’attacha au fil des années à lui restituer sa physionomie d’antan: avec tact et mesure, elle y est parvenu avec bonheur.
Située dans un pays riche en petites gentilhommières, nous pouvons suivre son histoire sur quelques siècles et tenter de saisir les stratégies patrimoniales des familles augeronnes de la Renaissance à la fin de l’Ancien Régime. D’autre part, sa charpente et de sa décoration, d’une grande homogénéité, qui conservaient encore de nombreux témoins ont permis une restauration fidèle, de fait que l’ensemble nous apparaît maintenant comme l’élément de référence par excellence d’une école de charpenterie caractéristique de l’Ouest du Pays d’Auge, école dont l’extension se précise un peu mieux chaque jour.

1 – a Historique.

Le manoir de la Varinière, comme son nom l’indique fut élevé, ou tout au moins habité, au XVIe siècle, par une famille du nom de VARIN avant d’être la propriété sinon la demeure de quelques unes des familles connues de la région: les de Philippe, les de Corday puis les de Gaultier.
Ce manoir s’élevait approximativement au centre d’un petit domaine – 22 acres environ [1] selon l’acte de vente de juin 1782 soit un peu près 18 hectares.
Cette terre est assise en bordure de l’immense domaine des Montgommery mais dans l’acte de cession de 1782 [2], les vendeurs, en l’occurrence les frères de Corday de Glatigny et du Renouard, déclarèrent: « qu’ils ne savent de quelle seigneurie lesdites pièces de terre cy vendues sont mouvantes et relevantes, ledit seigneur acquéreur chargé demeurant chargé de s’en informer et de les tenir mouvantes et relevantes des seigneuries dont elles se trouveront dépendre, par les rentes, charges et faisances seigneuriales dont elles pourroient être et si d’aucunes elles sont maculés par titres valables et durement perpétués ». L’acquéreur procéda à quelques recherches et régla les droits de treizièmes[3], au receveur du domaine du domaine, cette propriété relevant de l’apanage de Monsieur pour sa baronnie de Montpinçon en l’aînesse de la Mare. Le Sieur Picot, comte de Dampierre et seigneur du fief voisin du Coudray, contesta ce choix et il s’ensuivit un « débat de tenure et de mouvance » grâce auquel nous pouvons reconstituer la suite des différents propriétaires, du milieu du XVIe siècle à la Révolution. Nous trouvons ainsi mention des aveux rendus par Jean et Jean Chambéry frères le 2 décembre 1556; par « Me Jean Philippe curé de Montpinson tant pour luy que pour Roger Philippe », le 23 mars 1580; d’une déclaration donnée « par la demoiselle Anne Bouret veuve du sieur Ives Philippes écuyer sieur de Beaumont pour leurs enfants mineurs comme tutrice le 10 octobre 1663.
Mais en fait la réclamation du comte de Dampierre n’était pas entièrement injustifiée car une petite portion du domaine – 5 acres environ, devaient dépendre d’une vavassorie de la Planquette qui devait relever de la seigneurie du Coudray.
Il s’agit donc d’un petit domaine roturier créé par une famille Varin dont quelques membres sont signalés à Tortisambert, essaimant dans la région en s’alliant avec la famille de James [4] et peut-être pour certains de gagner Honfleur où un Varin participe aux luttes opposant catholiques et protestants[5]. D’autres resteront aux environs de Tortisambert [6] et seront en relation avec les le Jumel de Lisores Voir acte de 1623. Archives départementales du Calvados. Série H supplément. Hôpital de Honfleur H 112., l’une des pièces de terre citée dans la vente de 1782 se dénommant d’ailleurs La Cour Lisores.
Mais dès le milieu du XVIe siècle, les Varin commencent à vendre leurs biens de Tortisambert [7] ou à constituer des rentes tandis que parallèlement les Philippe, constituent leur domaine. L’un d’eux, Yves de Philippe – ils ont été anoblis en par Henri IV en 1597 « pour une généreuse action » [8], sieur de Beaumont est trouvé noble à Tortisambert en 1666 tandis que Charles de Philippe prend le titre de sieur de la Varinière en 1696 [9] et porte « De gueule à une face d’or chargée d’azur et accompagnée en chef de deux casques de front d’argent et en pointe d’un lion passant d’or la teste dans un casque de même [10].
Ce sont eux sans doute qui vendront le domaine au de Corday avant qu’il ne passe, en 1782, aux mains de Luc-Jean-Baptiste Gaultier, seigneur de Saint-Basile moyennant 31.060 livres.

1 – b Description.

1 – b1 Situation.
Les descriptions notariales, le cadastre et les photographies aériennes de 1955, montrent un petit domaine homogène et relativement facile à reconstituer à partir du croisement de ces sources documentaires. Parmi les abornements du XVIIIe siècle, nous relevons: le Chemin de l’Eglise de Tortisambert au Moulin de Caudemonne, le Chemin de la Varinière à Livarot, le Ruisseau de la Varinière, le Chemin de la Varinière à l’Eglise de Tortisambert [11]. On le voit, plus de deux siècles après le début du retrait des Varin, leur nom a cependant survécu au travers de ces toponymes dont deux figurent encore de nos jours sur le cadastre. Les photographies aériennes[12] sont encore plus parlantes puisqu’elles nous restituent un terroir bien cerné par des chemins ou des cours d’eau.

1 – b2 Plan et élévation.

Au logis construit sur un plan rectangulaire, la façade principale tournée vers le Nord, est accolée une petite extension sans étage élevée en plusieurs campagnes à laquelle nous ne nous arrêterons pas.
L’habitation telle qu’elle se présente à nos yeux, fut construite en deux campagnes. A la première se rattachent les travées 1 à 5 [13] et à la seconde la transformation de la travée 5 – travée A, et les deux travées B et C.
L’ensemble est d’une très grande sobriété avec des colombages verticaux et des percements de fenêtres parcimonieux pour cette façade tournée vers le nord et à peine plus nombreux pour la façade sud. Ces fenêtres étaient à croisillons et meneaux et les traces très visibles de l’une d’elles ayant été retrouvées, les restaurateurs n’ont pas manqué de la restituer, mais en raison de déplacement déjà ancien des anciens primitifs il a été nécessaire de créer de nouveaux jours, ce qui a été fait très discrètement en s’inspirant du modèle proche.
En plan, nous remarquons une division tripartite, bien lisible grâce à la conservation des murs de refend entre les travées 2 et 3 et entre les travées 4 et 5. La présence d’un puissant massif de cheminées simples – 1 par niveau – à l’extrémité de la travée 4, est particulièrement intéressante à souligner, car cette position caractérise un plan jamais étudié à notre connaissance, de maisons à étage à un seul « chauffe-pied », à moins qu’il ne s’agisse de maisons mixtes habitation/travail ce qui paraît difficile à admettre pour des logis de cette importance.
Le positionnement des accès en fonction de ce qui subsiste resterait beaucoup plus aléatoire si la trace de chevillages correspondant à l’assemblage avec des potelets verticaux ne se retrouvaient, disposées symétriquement de part et d’autre des deuxièmes poteaux, celui portant la sculpture d’un saint Michel terrassant le dragon, sur les sablières d’étage des travées 2 et 3. On peut proposer de voir ici la matérialisation du passage d’accès aux deux pièces du rez-de-chaussée pour cette partie. Existait-il primitivement d’autres travées au-delà de la cinquième, nous ne saurions le dire, mais au vu des plans de deux maisons du même type que nous avons eu l’occasion d’étudier à Castillon-en-Auge, au lieu-dit La Roquelle et à Saint-Loup-de-Fribois, au Prieuré, nous serions tenté de répondre par la négative. Dans ces deux derniers cas, nous trouvons également une large travée correspondant à une pièce sans feu implantée au dos du massif de la cheminée. Reste qu’il nous est impossible pour la Varinière de fixer l’emplacement de la porte d’accès, mais l’on peut supposer qu’elle se présentait identique à cette de Saint-Loup-de-Fribois. Si dans certains cas, la disposition de massifs de maçonnerie ou de blocs de pierre à la verticale des poteaux peut nous renseigner sur des élévations disparues, dans le cas présent, une réfection importante des soubassements en a effacé les témoins.
Vraisemblablement, à l’origine nous avions une élévation avec des pignons droits et l’on peut noter que le faux-encorbellement du la façade principale et retourné sur le pignon est, le pignon primitif ouest ayant disparu.
La quatrième travée, nous l’avons vu, possède une puissante cheminée de pierre de grand appareil. Son implantation est désaxée vers la façade nord afin de dégager l’espace nécessaire à la création d’un escalier dans l’œuvre. D’un type habituel dans les maisons de la fin du XVe siècle et des premières années du XVIe siècle de la région, ses corbeaux sont ornés d’une mouluration très sobre tandis que ses piédroits sont amincis en façade, ce qui lui confère une grande légèreté malgré sa masse [14]. Quant à la poutre de bois supportant le manteau elle porte également une mouluration d’une modénature d’esprit gothique avec ses profils encore prismatiques dans certaines de ses parties.
Un autre intérêt de cette demeure réside dans le fait qu’elle a conservé une partie de son lambrissage, en particulier de celui qui entoure l’escalier à vis, même si celui-ci a disparu.
Les travées A, B et C, nous l’avons vu, correspondent partiellement à une extension et ont été assez bouleversées au cours des ans et pour l’allège de la fenêtre on a adopté une décoration de croix de Saint-André..
Intérieurement cette partie a conservé en plafond un curieux habillage de panneaux moulurés et embrevés dans des cadres d’assemblage.
Une petite cheminée de pierre, à contrecœur cintré, a été plaquée au dos du massif principal.
Rien ne subsiste ici de l’ancien accès à l’étage.

1 – b3 Technique d’encorbellement.

Techniquement, la charpente de cette construction se rattache à une école ou un atelier, assez bien représenté dans l’ouest du Pays d’Auge et qui jusqu’à ce jour n’a jamais fait l’objet d’une étude exhaustive[15]. Il s’agit en effet de l’emploi d’un faux-encorbellement mouvementant la façade, différent de l’encorbellement par panneaux sur sommiers [16] ou du traditionnel encorbellement à trois pièces: sablière haute de rez-de-chaussée, entretoise et sablière basse d’étage. Dans le cas nous intéressant ici, une seule pièce horizontale reçoit les tournisses du rez-de-chaussée, forme saillie et reçoit les tournisses d’étage. Nous avons déjà eu plusieurs fois l’occasion d’aborder ce sujet [17] et la liste des manoirs présentant cette caractéristique s’allonge sans cesse au fur et à mesure que nos études progressent. Citons ainsi au hasard: le Manoir de la Roque, à Montpinçon[18], le Manoir de la Bruyère, à Auvillars, le Manoir de la Roquelle, à Castillon, le logis du Prieuré, à Saint-Loup-de-Fribois [19], le logis de bois de Grandchamp, etc.

1 – b4 Décoration sculptée.

En réétudiant conjointement la décoration sculptée d’un certain nombre de manoirs de la région: Le Coudray, à Tortisambert, La Plesse, Saint-Loup-de-Fribois et de la Varinière,  il nous est apparu que les unes et les autres présentaient des analogies allant au-delà des habituelles conventions d’époque. Elles sont toutes d’une manière ou d’une autre à mettre en relation avec les anges musiciens sculptés sur le porche de l’église de Saint-Martin-du-Mesnil-Oury [20]. L’on remarque en effet tout particulièrement une similitude dans le traitement des ailes des anges musiciens du porche de Saint-Martin et du saint Michel de la Varinière; de même que l’on retrouve à la Plesse, au Coudray et à Fribois, des arcatures de même dessin qu’à la Varinière.

1 – b5 Datation.

Dans nos précédentes études, nous appuyant sur les peintures des cheminées de l’étage, du château de Grandchamp-le-Château, nous avions pensé proposer une datation proche des environs de 1540/1550.
Or, le porche de Saint-Martin porte l’inscription et le chronogramme suivants:
« CE FUT FAIT L’AN MIL DC ET XX (1520) PAR NOS MICHELLE NOEL ET J(e)HA(n) MOTEY ».
En nous basant sur ces informations et sur les similitudes déjà relevées, c’est à notre avis autour de cette date et en toute hypothèse aux premières décennies du XVIe siècle qu’il faut faire remonter l’édification de ces édifices à faux encorbellement, d’autant qu’il est à remarquer que toutes ces constructions comportent des structures primaires; poteaux corniers et des poteaux de travées très puissants, dans des sections supérieures à 0.30 m. – avec des sommiers atteignant même des sections de 0.30 x 0.40 m. – sections qui ne se rencontrent plus dans les charpentes de la seconde moitié du XVIe siècle.
Mais seule, bien entendu, une analyse dendrochronologie permettrait de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse.
Michel COTTIN
Décembre 1994

[1] Selon Henri NAVEL, « Recherches sur les anciennes mesures agraires normandes. Acres, Vergées, Perches », BSAN, LX, 1932 (1933), pp. 29-183, il s’agirait d’une acre de 160 perches de 22 pieds, pied de 12 pouces, soit 81 ares 72.
[2] AD. Orne, 1E 1027.
[3] Cette imposition perçue lors de ventes immobilières, état égale au treizième de la valeur du bien vendu; elle était payée par l’acquéreur au seigneur dont ce bien dépendait.
[4] Cette famille a participé activement à l’installation des Bénédictines à Vimoutiers, fournissant même les trois premières supérieures connues: Catherine de James de Saint-Jores (1661-1666), Marguerite-Cécile de James de la Milleraye (1670-1671) et Geneviève de James (1686-1711). Sur cette fondation voir  Louis DUVAL, Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790. Orne. Archives ecclésiastiques. Série H.; Tome quatrième. Prieurés et couvents de femmes, Alençon, Herpin, 1903: Prieuré des Bénédictines de Vimoutiers: D X – XII et nos 4772-4835. La terre de la Varinière était d’ailleurs chargée d’une rente en leur faveur Voir l’acte cité de 1782.
[5] Voir Antoine CATHERINE, Histoire de la Ville et du Canton de Honfleur, Honfleur, Le François, 1864, p.
[6] Un Pierre Varin figure dans un acte de 1588 – Arch. SHL. 9 FA. Paroisses.
[7] Voir acte de 1549. Arch. SHL. Analyse Et. Deville.
[8] GRAVELLE-DESULIS, « Recherche de la noblesse d’Alençon faite par de Marle … suivant l’arrêt du Conseil d’Etat du 22e jour de mars 1666 », Annuaire de l’Orne, 1866, p. 267.
[9] G.-A. PREVOST, Armorial général de France (Edit de Novembre 1696). Généralité d’Alençon, Rouen-Paris, 1922, t. I, p. 3.
[10] Id°
[11] Cf. acte du 2 juin 1782. = AD Orne 1E 1027 .
[12] Mission Falaise-Rugles 1955 – 16-14-18-14 / 024, 025 et 026.
[13] Voir fig. 1.
[14] Il est difficile de juger de l’esthétique de cette cheminée qui vraisemblablement est enterrée d’une trentaine de centimètres.
[15] Voir la note que nous lui avons consacrée dans: Michel COTTIN, « La diversité du patrimoine augeron », PAR, 44, N° 10, Octobre 1994, pp. 11-22.
[16] Cette technique n’a également jamais été étudiée localement bien qu’il en subsiste encore quelques rares témoignages.
[17] Voir entre autres: Michel COTTIN, « Vie rurale et constructions en pans de bois du Pays d’Auge aux 17° et 18° siècles », BULL. FOYER RURAL DU BILLOT, septembre 1987, n° 19, p. 36-37 et 39,
[18] Michel COTTIN, « Le Manoir de la Roque, à Montpinçon », BULL. FOYER RURAL DU BILLOT, Septembre 1991, N° 35, pp. 9-18.
[19] Michel COTTIN, Le Prieuré de Saint-Loup-de-Fribois. Notes de présentation archéologiques. Promenade de Printemps Société Historique de Lisieux, 26 juin 1994 (à paraître).
[20] Jean-Michel GADRAT, « Eglise de Saint-Martin-du-Mesnil-Oury », BSHL, 1990-1991 (1994), 2e fasc., n° 32, pp. 17-26, ill.

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