SAINTE MARIE AUX ANGLAIS




NOTES sur SAINTE MARIE AUX ANGLAIS

1 – Notes de Michel Cottin
2 – Notes de Dominique FOURNIER.
3 – Bibliographie.
4 – Pièces Justificatives.
5 – Archives ShL.

1 – NOTES de MICHEL COTTIN:

Presque oubliée, loin des grands axes routiers, l’église de Sainte-Marie-aux-Anglais étale sa blondeur lumineuse au milieu des hautes frondaisons qui lui font un écrin. Toute visite est un enchantement de l’œil et de l’esprit, à chacune d’elle un nouveau visage se révèle livrant un peu plus de son âme.

Voici un peu plus d’un siècle et demi, des hommes, séduits par sa beauté noble et discrète, se sont battus pour sauver ce délicat édifice religieux, l’un des plus achevés et des plus purs de l’ancien diocèse de Lisieux.
Par leur vigilance éclairée, leur désintéressement et leur pugnacité, ils nous ont légué un joyau à nul autre pareil, un témoin sans lequel notre connaissance de l’architecture des premiers âges de l’art gothique resterait incomplète.

Et pourtant, les églises rurales du diocèse dont la construction remonte aux XIe et XIIe siècles ne sont pas rares, même si les dévastations des guerres entre Etienne de Blois et ses compétiteurs furent innombrables, radicales parfois, mais elles sont bien souvent parvenues jusqu’à nous amputées, mutilées de tant de d’ajouts ou de transformations que seuls une baie ou un élément d’appareillage subsistent de la construction originale, témoignant de leur origine.

A Sainte-Marie-aux-Anglais, il en est tout autrement. A part deux fenêtres repercées, l’une dans le chœur qui paraît remonter au XIVe siècle et l’autre dans la nef à la fin du XVe siècle, l’unité de cet archétype de l’architecture de transition reste entière.

HISTORIQUE

L’histoire de cette église se limite dans l’état actuel de nos connaissances aux rares mentions des pouillés et aux débats nés de son abandon au XIXe siècle.

Nous apprenons à la lecture des Pouillés, dont le plus ancien remonte à 1350 [1] que cette paroisse De Beate Sancta Maria ad Anglicos dépendait du doyenné de Mesnil-Mauger et devait à l’évêque une somme de 30 livres au titre des décimes, somme qui se situe dans une honnête moyenne comparée aux contributions des paroisses environnantes.

Dès cette époque, l’église appartenait au seigneur du lieu qui en avait le patronage [2]. C’était d’ailleurs une des particularités du diocèse de Lisieux où 50% des églises avaient des patrons laïques. [3] et cela malgré la très vive activité des évêques qui depuis le XIIe siècle s’étaient portés acquéreurs des patronages laïques [4] dont le premier connu est Gaufridus Sancte Marie. Réputé successeur du constructeur ou du donateur, le patron présentateur avait le privilège de nommer à la cure, de reposer lui et les siens dans le chœur et certains honneurs et prééminences: banc, encens, eau bénite, litre, etc. lui étaient dus à ce titre, tandis qu’une notable partie de la dîme pouvait lui revenir. Au XIVe siècle ce patronage était passé dans la famille Drosay, suivant en cela le sort et l’histoire du manoir proche.

On a beaucoup épilogué sur l’origine de ce qualificatif d’Anglais accolé à celui du nom de l’église. Les mentions de ce nom de peuple sont nombreuses dans la toponymie normande où nous le retrouvons entre autres dans les Angloischeville, les Englaicherie et les nombreux (5) Englesqueville, du Calvados [5], l’Anglesqueville-Lestre de la Manche  [6], les Anglesqueville-la-Braslon, Anglesqueville-L’Esneval ou Anglesqueville-sur-Saône, de la Seine-Maritime [7] . A quelques reprises, François de Beaurepaire a abordé la question [8] de ces villes anglaises qui, selon lui, évoquent la pénétration anglo-saxonne qui accompagna la colonisation des Vikings [9].

Dans le cas présent, l’adjectif suivant le nom de la paroisse, paraît être un patronyme, révélateur de la présence d’une famille de ce nom et de cette origine. Ce toponyme serait alors d’une création plus tardive [10] correspondant peut-être à la fixation des noms de famille à la fin du XIIe siècle   [11] .

L’ordonnance de 1836 prescrivant la fusion des trois communes de Sainte-Marie- aux-Anglais, Doux-Marais et Saint-Maclou en une seule, puis la décision de désaffecter l’église de la première, mirent très fortement en péril l’avenir de ce monument dont Arcisse de Caumont dans le Bulletin monumental de 1849 dit qu’il s’agissait là d’un des plus remarquables de la région. Devant l’urgence des travaux nécessaires à sa conservation, il rappelait que la Société Française d’Archéologie, Société qu’il avait fondée quelques années auparavant à Caen, avait déjà voté une somme de 200 F. [12] sur la demande du Dr BILLON pour aider à en consolider les murs . Il signale qu’à l’occasion d’une visite avec Victor Petit, Pelfresne et Renault, ils firent tomber l’épais badigeon  qui recouvrait les fresques qu’il avait précédemment signalées dans le chœur. Nous avons pu poursuit-il reconnaître sur le mur du côté de l’évangile, la représentation de la Cène, et sur le mur faisant face à l’autel, au dessus de l’arc triomphal, le Christ et deux autres personnage.

Mais il s’en fallait que son état soit satisfaisant et ajoute-t-il: « Quoique classé au nombre des monuments historiques, l’église de Sainte-Marie-aux- Anglais est très compromise, on n’y fait pas de réparations, les portes sont ouvertes, et sans les travaux pour lesquels vous avez contribué, et que l’on doit au dévouement de M. Billon et de quelques propriétaires ( notamment M. de la Porte, propriétaire du château voisin) un craquement considérable qui s’est manifesté dans les murs latéraux du sanctuaire aurait fait des progrès effrayants; nous espérons que le tirant qui a été établi arrêtera les progrès du mal, mais il restera bien d’autres réparations à faire et nous appelons sur cet édifice la sollicitude de l’administration départementale et de M. Danjoy, qui nous avait promis de la visiter et de s’intéresser à sa conservation ».

Quelques années plus tard, dans le Bulletin monumental de 1866  [13], il écrivait que cette église « était sans contredit, une des mieux conservées et des plus curieuses « .

La Société Historique de Lisieux, nouvellement fondée, s’intéressa beaucoup à cette église, certains de ses membres: le Dr BILLON, Arthème PANNIER, Charles VASSEUR ou Louis Rioult de NEUVILLE, étaient des collaborateurs fidèles d’Arcisse de Caumont, prenant une  part active aux travaux de la Société Française d’Archéologie. C’est ainsi qu’ils visitèrent cette église le 3 septembre 1878 et nous savons par le procès-verbal qui en fut dressé, qu’elle se trouvait alors dans l’état de dégradation le plus regrettable.

Depuis, à plusieurs reprises, cette église a fait l’objet de travaux conduits par les Monuments Historiques et le dernier en date concernait la reprise des peintures murales du chœur, mais sa cpnservation générale reste toujours précaire.

DESCRIPTION

I.- ARCHITECTURE

L’extérieur

L’ensemble de cette église surprend en Pays d’Auge où les monuments religieux de belle qualité sont rares, généralement fort transformés, dénaturés par de multiples reprises et des ajouts [14]. Ici, tout participe à une impression de plénitude: la puissance et l’équilibre des proportions, la qualité de l’appareillage, la délicatesse de la décoration.

Le plan et l’élévation

Cette église présente le plan habituel des églises augeronnes avec un chœur presque rectangulaire, légèrement plus étroit que la nef. Une sacristie qui avait été accolée au chevet a disparu dans les travaux de restauration du XIXe siècle, permettant de restituer le plan original.
En élévation, nous remarquons de hauts murs coupés aux deux tiers supérieurs par un cordon de pierre formant tablette pour les ouvertures en plein cintre. Des contreforts plats, larges et à ressauts, proches des contreforts romans, raidissent l’ensemble des maçonneries.
A leur partie supérieure les murs sont couronnés d’une élégante corniche à modillons dont une grande partie fut refaite au XIXe siècle.

L’appareillage

Alors que nombre d’églises de la région augeronne n’offrent que des appareillages de blocages enduits, l’on remarque, à l’entour de Saint-Pierre-sur-Dives, l’emploi fréquent de maçonneries de moyen appareil, aux joints très minces [15], exécutées avec soin et précision. C’est le cas près d’ici de l’église d’Ouville-la-Bien-Tournée, de la tour de Mesnil-Mauger, mais aussi de tout un groupe d’édifices édifiés un peu plus loin vers l’Ouest, au delà de Saint-Pierre-sur Dives.
Cette mise en œuvre de produits carriers bien dressés, correspond selon la remarque de J.-F. MARECHAL, à l’introduction en Normandie, à la fin du XIIe siècle, d’outils fabriqués avec des aciers scandinaves d’une très grande tenue de coupe.
Il serait intéressant à ce sujet de vérifier la dimension moyenne de ces blocs de pierre qui, produits peut-être, directement en carrière devaient répondre à une certaine standardisation [16].

Les ouvertures

L’accès principal se fait par le pignon occidental percé d’une porte romane dont l’archivolte est ornée de zigzags multiples. Au dessus, trois fenêtres cintrées sans colonnes ni moulures, occupent la façade. Dans le mur gouttereau Nord, on remarque une porte très élégante permettant au clergé et au seigneur d’accéder directement dans la nef en bas de celle-ci, ce qui est un emplacement inhabituel, commandé sans doute par la situation du manoir. Son archivolte porte des tores en zigzags entrecroisés dessinant des losanges [17]. Les mots PIERRES REVEL sont gravés sur la voussure, en caractère du XIIIe siècle.

Cette église présente le rare intérêt d’avoir conservé la presque totalité de ses ouvertures hautes anciennes, en lancettes, dans chacun des intervalles des contreforts. Sur les murs latéraux Nord et sur le pignon occidental, celles-ci reposent sur le cordon que nous avons signalé et sont percées au centre des panneaux délimités par les contreforts.

L’intérieur

Le chœur rectangulaire comprend deux travées séparées par un arc doubleau retombant sur une colonne ronde cantonnée de deux colonnes engagées recevant la croisée d’ogive. Les sommiers sont formés d’un tore prismatique dégagé d’un cavet. Ce type de voûtement de pierre est assez rare dans la région, mais se retrouve pratiquement dans la même disposition aux églises de La Houblonnière et de Lieury à quelques kilomètres d’ici. Ils ne sont pas toujours d’une très grande qualité et, à voir les raccordements des tailloirs avec les cordons toriques des murs gouttereaux, on peut douter que le voûtement ait été prévu dans le plan original. Tout ceci indique un certain archaisme qui se retrouve également dans les bases des colonnes avec leur tore aplati et leur griffe qui sont à rapprocher de celles de saint-Pierre-sur-Dives [18] et la sculpture des chapiteaux dans laquelle on décelle des réminiscences du chapiteau à godrons du siècle précédet

Dans tous les cas, les tailloirs se prolongent par une tablette qui ceinture le monument et reçoit les fenêtres hautes comme à l’extérieur. Ces tailloirs sont ornés dans le chœur d’une frette élégante.

L’arc triomphal possède lui aussi une décoration de chapiteaux et de tailloirs dont l’intrados est simplement décoré d’un chanfrein tandis qu’une moulure décore la face vers la nef. Les chapiteaux, sculptés de motifs floraux et de masques, relèvent de la décoration romane, marquant un retard caractéristique par rapport à la décoration de la Cathédrale Saint-Pierre de Lisieux, se rapprochant indéniablement de celle de Saint-Pierre-sur-Dives.

Les Charpentes

A Sainte-Marie-aux-Anglais on doit parler de charpentes au pluriel puisque nef et chœur ne procédant de la même technique de couvrement, chacune de ses parties possède un type de charpente approprié.

L’étude de celle du chœur à partir du dessin publié par de CAUMONT [19] – l’actuelle a été refaite dans les années 1960 sur un modèle très différent – montre, selon l’étude de François COTTIN [20], qu’il se serait agit d’une charpentes du milieu du XIIIe siècle, s’apparentant à celles des cathédrales de Bayeux et de Rouen ou à celle du château de Blois.

La charpente de la nef, charpente mixte à chevrons porteurs et fermes assemblés les uns et les autres sur trois sablières couronnant les murs goutterauxpour sa part, remonterait, quant à elle, à la première moitié du XIIIe siècle. Des jambettes et des liens cintrés – assemblés à queue d’aronde – donnent à l’ensemble une forme en plein cintre destinée à recevoir un lambrissage de merrain qui n’a jamais été ni remplacé ni réparé- tout au moins dans les parties subsistantes. La jonctions des ais de bois est masquée par un couvre-joint plat décoré de deux quarts-de-rond peints en rouge.
Ce merrain formant la voûte a été recouvert de peintures faites vraisemblablement à l’aide d’un canon [21].

Un petit clocher en bois couvert d’ardoises s’élève entre chœur et nef qui abritait une cloche dont nous parlerons plus avant.

Les fresques

Des fresques, nous l’avons vu en reproduisant la correspondance de de CAUMONT, décoraient les murs. Elles furent recouvertes, comme en beaucoup d’endroits, de ce badigeon blanc dispensé généreusement par les blanchisseurs du XVIIIe siècle, et par cela même en partie protégées. Cette décoration peinte recouvrait toute l’église [22], présentant en partie basse dans la nef des motifs de fausse pierre et au-dessus des scènes chevaleresques sans doute des XIVe et XVe siècles tandis que dans la partie haute du chœur se déroulent des sujets religieux: la Cène, la Passion du Christ, l’histoire de la Vierge, etc. Les couleurs dominantes sont d’abord le rouge d’ocre, puis le jaune, le bleu se voit aussi dans quelques parties. L’ensemble est traité avec beaucoup d’aisance, d’un simple trait, telle une esquisse.

MOBILIER

La désaffectation de l’église a entraîné la disparition quasi totale de son mobilier .

Cloche

A partir des publications du Dr BILLON  [23] et de Louis REGNIER de l’inscription de la cloche de cette église, le hasard nous a permis, voici près de trente ans, de la localiser dans le campanile de l’H“pital de Saint-Pierre-sur-Dives et [24]. Cette inscription rappelle le souvenir de Choron, le dernier seigneur de Sainte-Marie-aux-Anglais, dont nous aurons à reparler:

L’AN 1785 [25] J’AI ETE NOMMEE ROZALIE PAR LOUIS FELIX MARC D’AMBRY CONTROLEUR GENERAL DES FERME A CAEN et MARIE ROSAILE GEOFFROY EPOUSE DE MESSIRE ETIENNE LOUIS CHORON ECUYER CONSEILLER SECRETAIRE DU ROY DIRECTEUR GENERAL DES FERMES A CAEN – M.I.A. LAVILLETTE DE LISIEUX M’A FAITE – JEAN JAQUETE TRESORIER EN CHARGE.

Statuaire

Du côté de l’évangile, sous deux arcades paraissant avoir été pratiquées après coup dans l’épaisseur du mur [26] reposent deux gisants de pierre qui  ne semblent pas remonter au-delà du XIIIe siècle. Ce sont ceux sans doute de seigneurs locaux, les Sainte-Marie, sur lesquels nous possédons quelques renseignement remontant au XIIe siècle. L’une de ces statues représente un guerrier vêtu de sa cotte de mailles et de sa cotte d’armes, les jambes également maillées, les pieds éperonnés. Il porte, suspendu à gauche, son écu de forme aigu‰ par le bas, et son glaive à deux tranchants. Les mains sont croisées sur la poitrine, des anges supportent le coussin sur lequel repose la tête; un lion est sous les pieds.

L’autre statue est celle d’une femme, probablement l’épouse de ce guerrier; elle porte au-dessus de la cotte hardie, un surcot sans manches et fendu par devant. La main gauche tombe le long de la taille et paraît tenir un mouchoir ou un gant; l’autre bras est ployé et repose sur la poitrine. Cette statue est plus grossière que la précédente, elle dénote un ciseau moins exercé.

Tableaux

Au temps d’Arcisse de Caumont, l’un des deux autels secondaires possédait encore sa contretable décorée d’un tableau daté de 1574 et portant le nom  de Jacques LOUVET.

Essai de datation

Aucun document écrit ne subsiste concernant l’érection et l’édification de ces petites églises rurales élevées par les seigneurs laïques et leurs tenanciers et en cette absence, on ne peut proposer que des datations relatives, basées sur l’analyse des structures et des percements, l’examen stylistique, la nature et l’emploi des matériaux.

Près de deux siècles après les travaux de de CAUMONT, les études autorisant la datation de ces monuments de la transition à partir d’un large Corpus nous manquent encore à l’échelon régional, les ouvrages de RUPRICH-ROBERT ou d’ANFRAY, les articles généraux de L. SERBAT ou de E. LEFEVRE-PONTALIS [27] datent maintenant de près d’un siècle et n’atteignent nullement l’exhaustivité. Et, il faut le reconnaître, la recherche a peu avancé en ce domaine. Quoique relativement anciens, les excellents travaux de Louis REGNIER – auteur de la monographie de Sainte-Marie-aux-Anglais [28]  –  en particulier sur les églises du Vexin, travaux dans lesquels il tentait de faire la part des archaismes ou des conservatismes d’une part et des innovations d’autre part [29] restent toujours d’actualité, tout particulièrement en raison de leur précision descriptive. D’importants travaux récents sur l’architecture romane, tels ceux du Professeur MUSSET [30] et de ses élèves [31] ont été menés mais l’enquête de ces  étudiantes ne porte pas sur la totalité des monuments et les caractères spécifiques ne sont pas toujours mis en avant.

Pourtant, cette question nous concerne tout particulièrement car la Nor mandie, au centre de l’Empire des Plantagenêt, fut un terrain particulièrement fécond dans la création de l’art ogival et nous avons sous les yeux, une foule de petites églises, où suivant le cas, le modèle roman perdure [32] alors le style gothique perce au travers d’essais plus ou moins importants, ce qui rend d’autant plus délicate la proposition de datations fiables [33].

En ce qui concerne tout particulièrement Sainte-Marie-aux-Anglais, monument extérieurement très homogène, on s’accorde généralement pour fixer son édification aux dernières années du XIIe siècle, c’était l’opinion de Ch. VASSEUR et de Louis REGNIER, ce dernier s’appuyant sur la modénature des ogives et leur placement tandis que François COTTIN, au vu de la technique des charpentes y voyait pour sa part une construction ne remontant pas au-delà de la première moitié du XIIIe siècle pour la nef [34] et de la seconde moitié du même siècle pour le chœur.

Nous partageons l’analyse de Louis REGNIER reprise par Monsieur Lucien MUSSET et nous pensons que la date proposée par François COTTIN pour la nef est un peu basse et qu’il faudrait faire remonter la construction  des murs au troi sième quart du XIIe siècle. Par contre, en effet, le voûtement du chœur, les charpentes, une partie de la décoration murale et la statuaire peuvent être attribuée sans difficulté au XIIIe siècle.

L’histoire de l’architecture de nos églises n’a pas fini de susciter l’intérêt et l’on peut espérer que nombre d’entre elles, même les plus modestes, fassent l’objet d’une monographie. Les travaux d’Arcisse de Caumont et de ses amis restent souvent d’actualité, mais de multiples travaux nouveaux incitent à replacer nos études dans une optique plus large et un souci de la précision de la description dans l’esprit des analyses de L’Inventaire [35].

Michel COTTIN

ANNEXE

Les ateliers d’architecture entre Touques et Orne à la fin de l’époque romane.
En fait, si modeste soit-elle, l’église de Sainte-Marie-aux-Anglais pose problème car nous devons l’étudier en fonction des grands monuments et une de nombreuses petites églises rurales. Parmi les premiers, il nous faut classer la cathédrale de Lisieux [36], l’abbatiale de Saint-Pierre-sur- Dive [37] et les abbayes caennaises, tout en faisant l’impasse sur les grands monuments monastiques totalement disparus: Sainte-Barbe-en-Auge  [38], Saint-Désir-de-Lisieux [39], Troarn, Le Val-Richer, Fontenay, Barbery, etc. qui n’ont pu être sans influencer ces petites oeuvres rurales aussi.
Nous trouvons donc des oeuvres variées, parfois très curieuses, mais mal répertoriées à ce jour car se rattachant à de multiples types et sous-types. Contemporaines les unes des autres, pour la plupart, elles accusent de notables différences révélatrices d’ateliers distincts, les uns oeuvrant sous la direction de l’évêque ou des abbés, les autres, sans doute itinérants travaillant à la commande dans une zone comprise d’Ouest en Est, entre le Bessin et les avant-buttes d’Auge; et du Nord au Sud, de la Manche, au Sud de la Plaine de Caen.

Notre connaissance de la gestion de ces petits chantiers dus à des patrons, généralement laiques, [40], sont inexistantes, les seuls documents dont nous disposions concernant uniquement les grands chantiers ecclésiastiques [41]. .

A notre avis, l’influence lexovienne n’est nullement avérée et vraisemblablement les constructeurs – ici Arnoult, là Haimon – de ces grands monuments entourés sans doute d’une « loge » ne devaient pas participer à des petites oeuvres laïques. Tout au plus, la comparaison par Georges HUARD des bases de Lisieux au boudin applati avec celles de Saint-Pierre-sur-Dives au boudin épais, fort proches de celles de Sainte-Marie, laisse à supposer que l’influence est plus pétruvienne que lexovienne.

En l’absence d’une recherche d’ensemble [42], on peut proposer l’hypothèse de l’existence d’un certain nombre de courants qui parfois s’interpénètrent:

– Type à clochers à pyramides de pierre et hautes baies, simples ou géminées (Cuverville, Demouville,  Norrey-en-Bessin, Rouvres, Saint-Sylvain, Fierville, Condé-sur-Laison, Mézières)[43].

– Type à décoration d’arcatures [44] extérieures (Putot-en-Auge, Cintheaux, Moult, Ouézy, Ouville- la-Bien-Tournée, Saint-Laurent-de-Condel, etc.)

– Type à clocher-porche ou sans clocher de pierre: Cabourg, Lieury, Mittois, Sainte-Marie-aux-Anglais, Valsemé, Branville, Grainville-la-Campagne, etc.

L’église de Sainte-Marie-aux-Anglais se rattache à ce dernier type, dont la décoration fort discrètes, mais révélatrice de la transition de l’architecture romane à l’architecture gothique, est parfois d’ailleurs classée avec les premières. Parfois, mais ce n’est pas la règle, ces églises possèdent un chœur voûté
sur croisée d’ogives et n’offrent aucune décoration d’arcatures, conservant la tradition pré-romane des petites fenêtres en meurtrières.

CARTES POSTALES
Sainte-Marie-aux-Anglais – Eglise
Sainte-Marie-aux-Anglais – Manoir de sainte-Marie-aux-Anglais, XVIe siècle – » Le manoir, aujourd’hui richement restauré ». (Librairie-Papeterie Albert Grente, 10, rue Pont-Mortain – Lisieux)
Sainte-Marie-aux-Anglais – Domaine de Sainte-Marie-aux-Anglais (grande demeure de 8 travées avec porte dans la 4e traverse d’allège – bois droits – Six travées en profondeur – Toitures à 4 pans – Cheminées harpées, l’une parallèle au pignon, à la jonction des arêtiers et la seconde parallèle et en avant du faîtage. En arrière, grande cave à fromage. (J. Fillion, phot. édit. Lisieux)
Cesny-aux-Vignes – Ferme de l’Eglise (Fillion,édit., Lisieux)

[1] Auguste LONGNON, Pouillés de la province de Rouen, Paris, Imprimerie nationale, 1903.

[2] Les biens des églises avaient été saisis par Charles-Martel et une partie seulement restitués par Carloman et Pépin-le-Bref. Voir: Alain ERLANDE-BRANDENBURG, La Cathédrale, Paris, Fayard, s.d. (1989), pp. 79-80.

[3] Jean GAUDEMET, Les institutions ecclésiastiques en France du milieu du XIIe au début du XXIVe siècle, dans Ferdinand LOT et Robert FAWTIER, III.- Institutions ecclésiastiques, p. 205.

[4] Ainsi, dans une de ses lettres, Arnoul, évêque de Lisieux, peut écrire: « Ils m’accusent d’avoir dilapidé mon église moi qui lui ai acquis plus de 1.200 livres à perpétuité, qui en ai porté cinq cents dans le trésor… qui en ai augmenté de 600 livres de revenu la mense commune des chanoines… » Lettre d’Arnoult publiée dans le Spicilège, t. III, p. 511. Traduction de Brial.

[5] C. HIPPEAU, Dictionnaire topographique du Calvados, Paris, Imp. Nationale, 1883. Concernant Englesqueville-sur-Touques, voir la forme Anglica villa attestée en 1247: Querimonniae Normannorum anno 1247, Ed. Léopold Delisle in Recueil des historiens de la France, t. 24, 1ère partie, Paris, 1904, p. 4 et 7.

[6] François de BEAUREPAIRE, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, Paris, Picard, 1986.

[7] François de BEAUREPAIRE, Les noms des communes  et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, Picard, 1979, pp. 29-30.

[8] François de BEAUREPAIRE, « Les noms d’Anglo-Saxons contenus dans la toponymie normande », Annales de Normandie, 1960, pp. 307-316; « Quelques finales anglo-saxonnes dans la toponymie normande », Annales de Normandie, 1963, pp. 219-236 ; Toponymie et évolution du peuplement sur le pourtour de la baie du Mont-Saint-Michel in Millénaire monastique du Mont-Saint-Michel, II, pp. 49-72; « Cherbourg, nom de lieu anglo-saxon », Revue de la Manche, 4, 1962, fasc. 14, pp. 191-193.

[9] François de BEAUREPAIRE, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, p. 68.

[10] Au vu de la seule table onomastique de LECHAUDE d’ANISY in MSAN, VII et VIII on remarque que ce patronyme est l’un des plus courants en Normandie aux XIIe et XIIIe siècle.

[11] Pour une bonne part des toponyme comportant le préfixe Anglais et le suffixe ville, nous avons des témoignages d’emploi parfois très ancien tandis que dans ce cas, la première mention, à notre connaissance ne remonte qu’au XIIIe siècle. Voir la charte de 1277 citée par C. HIPPEAU, Dict. topographique, 1883, p. 259.

[12] Cf. Bull. mon, XIV, 1848, p. 484.

[13] Bull. mon, 4e série, t. II, 32, 1866, p. 585 .

[14] Quelques constructions parasites ont été démolies au siècles dernier.

[15] Voir à ce sujet le travail de Georges BOUET, Analyse architecture de l’abbaye de Saint-Etienne de Caen, Caen, Le Blanc-Hardel, 1868, pp. 17, 46-47, 60-61, etc. Cet auteur est l’un des tous premiers à signaler l’importance de ce détail pour la datation des constructions.

[16] Les récentes recherches sur les carrières, l’extraction et la taille de pierre attendent une synthèse, mais dans l’espace lexovien, ce sujet est pratiquement vierge pour cette époque. Dans un travail en préparation sur Pont-l’Evêque, nous avons particulièrement étudié ce sujet.

[17] Sur cette décoration, voir: René FAGE, « La décoration géométrique dans l’école romane de Normandie », CAF, 1908, II, pp. 615-633.

[18] Voir à ce sujet Georges HUARD, La cathédrale de Lisieux aux XIIe et XIIIe siècles dans  Etudes Lexoviennes, II, p. 15.

[19] Bulletin mon. de 1866, p. 588.

[20] Cette étude, présentée à la Société Historique de Lisieux le 24 novembre 1959, fit l’objet d’un résumé publié dans le BSHL, 1959-196O, Nø 3O, pp. 42-43.

[21] Nom local relevé par François COTTIN, des pochoirs destinés à ce type de décoration peinte.

[22] DEUne partie de la décoration du chœur a été reproduite par les spécialistes du Musée des Monuments Français – Voir Paul DESCHAMPS et M. THIBOUT, La peinture murale en France au début de l’époque gothique, Paris, 1965, pp. 66-68.

[23] Bull. mon., 27, 1860, p. 569.

[24] Billon avait lu la date de 1785, date qu’il s’agirait de vérifier.

[25] M. Henri VAUTORTE, alors Maire de saint-Pierre-sur-Dives, nous en avait très aimablement vérifié l’inscription et avait pour sa part relevé la date de 1783.

[26] Il s’agissait là d’une pratique assez courante dans la région que l’on retrouve à Vieux-Pont, aux Authieux-Papion, à Launay-sur-Calonne, etc. mais généralement, les gisants ont disparu.

[27] L. SERBAT, Guide du Congrès de Caen, in CAF, 1908 et E. LEFEVRE-PONTALIS,  » Les clochers du Calvados « , Bull. mon., 75, 1908,2, pp. 652-684

[28] Louis REGNIER, « L’église de Sainte-Marie-aux-Anglais (Calvados) », Bull. mon., 1903, pp. 205-231, ill.; t. à p.: Caen, Delesques, 1903, 31 p., ill.

[29] Sur cette question, voir en dernier lieu : Willibald SAUERLANDER et Jacques HENRIET, Le monde gothique . Le siècle des cathédrales 1140-1260 Paris, Gallimard, 1989, 464 p. 427 ill. ( Coll. L’univers des formes) et la critique de Anne PRACHE, in  Bull. mon., 146-IV, 1990, pp. 447-448 .

[30] Lucien MUSSET, Normandie romane, La Pierre Qui Vire, Zodiaque, t. II.

[31] Martine TREUIL-DEMARS et Annie-France BELZIC, Les églises romanes du Nord du Pays d’Auge . Mémoi re maîtrise, Université de Caen, 1975 ; pp. 19-28 ; Isabelle BASTIDE, Les églises romanes du Sud  du Pays d’Auge, Mémoire de Maîtrise sous la dir. du Prof. Musset, septembre 1976.

[32] C’est d’ailleurs le cas à Sainte-Marie où l’arc ogival de la porte latérale présente un décor roman de bâtons brisés.

[33]  Nous aurons l’occasion de revenir sur ce sujet dans une note sur « Les ateliers d’architecture entre Touques et Orne à la fin de l’époque romane ».

[34] Il étayait son jugement en faisant remarquer que les maçonneries n’avaient pu rester plusieurs décennies sans couvrement et qu’il ne paraissait pas possible de dater les oeuvres de charpenterie du XIIe siècle. Il y a là, en effet, un point resté sans réponse.

[35] C’est l’objet de la collection en cours de paruion dont le premier tome  contient quelques apreçus nouveaux sur la question: M. BIDEAULT et C. LAUTIER, Ile-de-France gothique. Les églises de la vallée de l’Oise et du Beauvaisis, Paris, Picard, 1987, 400 p., 280 ill.

[36] Voir entre autres l’étude Alain ERLANDE- BRANDEBURG, « La cathédrale de Lisieux, les campagnes de construction », CAF, 135, 1974.

[37] Outre la notice de Arcisse de CAUMONT dans sa Statistique monumentale, voir : Elisabeth GAUTIER-DESVAUX –  » Saint-Pierre-sur-Dives « , CAF, 132, 1974, pp. 188-214.

[38] Sur cette église dont la trace se lit très nettement sur les photographies aériennes, voir les travaux en cours de M. FOUQUES.

[39] Voir les travaux de Georges-Abel SIMON et de François COTTIN, « L’abbaye bénédictine de Notre-Dame-du-Pré-lès-Lisieux d’après les dernières fouilles » BSHLx., 1930-1940, pp. 16-26; et t. à p.: Caen, Ozanne, s.d., 11 p., 1 pl. h.t.

[40] L’ouvrage de Bernard BECK, Quand les Normands bâtissaient leurs églises, 15 siècles de vie des hommes, d’histoire et d’architecture religieuse dans la Manche, Coutances, OCEP, 1981, 185 x 230, 204 p. ill. couv. ill., comme son titre l’indique concerne surtout la Manche et les mentions de constructions par des patrons laïques ne remontent pas au delà du XVe siècle.

[41] Sur la cathédrale de Lisieux, voir les documents analysés par George HUARD, La cathédrale de Lisieux aux XIe ey XIIe siècles in Etudes lexoviennes, II, 1919, pp. 1-36.; sur l’abbatiale de Saint-Pierre-sur-Di ve, voir les différentes éditions de la lettre d’Haimon et la traduction de l’abbé J. DENIS, L’église de l’abbaye de Saint-Pierre-sur-Dives en 1148. Lettre de l’abbé Haimon sur les circonstances merveilleuses qui ont accompagné la construction de cet édifice, précédée d’une notice historique sur l’abbaye, Caen, Chénel, 1867, plan.

[42] Il serait intéressant de cartographier ces divers types de constructions et de rechercher leurs liens avec les grands établissements monastiques de la région: Saint-Pierre-sur-Dives, Troarn, Barbery, Saint-Martin-de-Fontenay et les abbayes caennaises.

[43] Les travaux de E. LEFEVRE-PONTALIS sur « Les clochers du Calvados », CAF, 1908, pp. 652-684, ill. – ont été repris par Denise JALABERT, Clochers de France, Paris, Picard, 1968, ix-101 p. mais certaines de ses analyses ne doivent être acceptées qu’avec la plus extrême réserve.

[44] Cf. Pierre HELIOT, « Les arcatures décoratives sur les murs des églises romanes en Normandie et leur influence », Annales de Normandie, XVII, 3-1967, pp. 187-222.

2 – Notes de Dominique FOURNIER:

Sainte-Marie-aux-Anglais, ancienne paroisse puis commune, réunie en 1973 au Mesnil-Mauger.

— ♗ Dioc. de Lisieux, archid. d’Auge, doy. du Mesnil-Mauger; par. de Sainte-Marie, patr. le seigneur, Gaufridus Sancte Marie vers 1350, puis le prieur de Sainte-Barbe-en-Auge aux 17e et 18e s.
— ♔ Gén. d’Alençon, él. de Falaise, serg. de Saint-Pierre-sur-Dives.
— Distr. de Lisieux (1790-1795), arr. de Lisieux (1800); cn de Mézidon (1790), Mézidon-Canon (1972).
— ❖ Commune accrue le 14 décembre 1836 de celles de Doux-Marais et de Saint-Maclou.

Attestations :

Hugo de Sancta Maria f-12e s PAG 32a § I, Paien de Sainte Marie 1261/1266 RDBR 119, Sancta Maria Anglica s.d. SMC III 492, Sancta Maria ad Anglicos 1277 CNo 214a § 900, parrochia […] Sancte Marie ad Anglicos 1302 PAG 35a § VII, Paien de Sainte Marie 1312 CGB 30 § 160, Gaufridus Sancte Marie; ecclesia Beate Marie ad Anglicos ~1350 PDL 257C, Saincte Marie es Angloiz 1450 ANDG 276 § XLVI, Sainte Marie es Anglois 1469 ANDG 289 § LIII, ecclesia B. M. ad Anglicos 16e s. PLXDF liv, Scte Marye aulx Angloys 1562 JSG II 769, Ste. Marie aux Anglois 1612/1636 EPEN, Sainte Marie1640 RFBC 41a, Nostre Dame ad Anglicos 1648 BEL 24, S.t Martin aux Anglois [sic] 1667 CGN, Ste Marie aux Anglois 1677 RGEP, Ste Marie 1709 DR II 92b, Ste Marie aux Anglois 1713 DG, S Martin [sic] 1716 CDN, Ste Marie aux Anglois 1718 DDS, S. Martin aux Anglois [sic] 1719 GGN, S. Marie aux Anglois1720 CTN-2, CPdA, Sainte Marie aux Anglois 1735 NDR 83a, Ste Marie aux Ang. 1730/1739 CTDLD, S. Martin aux Anglois [sic] 1751 GGNB, 1758 CGDN,Ste Marie aux Anglais [lire sans doute Anglois] 1760 ERB, Ste Marie aux Anglois 1753/1785 CC, Sainte Marie aux Anglais 1793 SC, Ste Marie aux Anglois1790/1795 DL, Sainte-Marie-aux-Anglais 1801 BLRF, 1802 DPAL III 167b, Ste.-Marie-aux-Anglais 1804 DUF IV 700c, Ste Marie Aux Anglais ~1812 CN,Ste.-Marie-Aux-Anglais 1828 IDN 503, Ste.-Marie-aux-Anglais 1830 DUGP II 106b, 1837 DGU II 152b, Ste Marie aux Anglais 1840 CTCM, Ste-Marie-aux-Anglais 1843 ADDC 323, Sainte-Marie-aux-Anglais 1844 PLXDF lv, 1845 HDL II 423, Ste Marie-aux Anglais 1835/1845 EM, Ste Marie 1854 ANI, Sainte-Marie-aux-Anglais 1876 ALPE 97, 1880 GDC 64b, 1883 DTC, Ste Marie-aux-Anglais 1884 CADL, Sainte-Marie-aux-Anglais 1903 PPR, Ste-Marie-aux-Anglais 1921 AL 276b, Sainte-Marie-aux-Anglais 1939 AL 422a, 1946 INSEE, Ste-Marie-aux-Anglais 1962 ADN, 1982 IGN, Sainte Marie aux Anglais 1982, 2012 PTT, Ste-Marie aux Anglais 2012 IGN.

Étymologie : toponyme médiéval formé d’après la dédicace de l’église paroissiale à sainte Marie, attestée à la fin du 12e siècle. Le déterminant -aux-Anglais semble faire allusion à un peuplement local originaire d’outre-Manche, mais aucun document historique ne vient confirmer ce fait. Arcisse de Caumont cite, hélas sans source ni date 1, une forme latinisée Sancta Maria Anglica, “Sainte-Marie-l’Anglaise”, qui va dans ce sens. L’ethnonyme semble plus probable ici qu’un nom de famille Langlois, qui ne peut cependant être exclu a priori.

3 – BIBLIOGRAPHIE:

AUMASSON Xavier, dans Bulletin de l’Association provinciale des architectes français, supplément au nø du 15 décembre 1902 – Lyon, Imp. Waltener et Cie,

BASTIDE Isabelle, Les églises romanes du Sud  du Pays d’Auge, Mémoire de Maîtrise sous la dir. du Prof. Musset, septembre 1976, pp. 60-80 et pl. 66-79
sources citées : AD. Calvados :
Série O
Série F. Don Masselin – Notes d’Eugène Simon, t. V,59-64 et 212-217

BILLON Dr, BM, t. XIII-1846 (1847) – p. 192: tombeaux

BOUCREL Marie-Thérèse,  » La ‘Danse Macabre’, étude littéraire et iconographique « , Ecole des Chartes,, Positions des thèses de la promotion 1937, p. 5-12

(Note d’Yves NEDELEC: « mention d’une Danse macabre disparue à Sainte-Marie aux-Anglais

CAUMONT Arcisse de, « Eglise romane de Sainte-Marie-aux-Anglais, BM, t. XIII-1846 (1847) – (p. 121: église romane, fresques, pierres tombales, autels, statues – Demande de conservation); p. 557 : promesse de subventions de la SFA et de la Soc. D’Emulation de Lisieux; p. 629 : Commune rattachée à celle du Doux-Marais;
CAUMONT Arcisse de, Bull. mon., t. XV-1848 (1849) – pp. 438-440: reproduction extérieure, intérieur du chœur – Eglise classée; pp. 488: Dégradations.
CAUMONT Arcisse de, Bull. mon., t. XVI-1849 (1850) : pp. 593-594: tombeaux, fig.
CAUMONT Arcisse de, Bull. mon., t. XXII-1855 (1856), p. 636 : Félicitations à M de la Porte de Lisieux, qui a payé 3.000 F. la réparation de l’église auxquels s’est ajoutée la somme de 200 F. par la SFA.
CAUMONT Arcisse de, Bull. mon., t. XXVII-1860 (1861), p. 569 : épigraphie campanaire, cloche de 1785
CAUMONT Arcisse de, Bull. mon., t. XXXII-1865 (1866), pp. 586-592 : description générale, reproduction des lambris, élévation des fermes des deux charpentes, inscriptions XIIIe siècle, contretable ornée d’un tableau XVIe siècle
CAUMONT Arcisse de, Statistique monumentale, t. V, pp. 492-500, ill.

CAF., 1870, pp. 110-113, fig.

COTTIN François, L’Eglise de Sainte-Marie-aux-Anglais, Communication à la SHL, 24 novembre 1959

COTTIN Michel, L’église de Sainte-Marie-aux-Anglais, présentation aux membres de l’Association Le Pays d’Auge (1992)

LE PREVOST Auguste, Pouillé de Lisieux, pp. 46-47

MUSSET Lucien, Normandie romane, I,  La Pierre Qui Vire, Zodiaque, 1967-1974 ; I, 3e édit. 1987 ;I, pp. 305-306, pl. 140 à 143

NEDELEC Yves,  » L’église de Sainte-Marie-Aux-Anglais « ,  Société d’archéologie et d’histoire de la Manche – Mélanges multigraphiés, 10e série, 1981, pp. 221-222

PELLERIN Henri, « L’église de Sainte-Marie-aux-Anglais », PAR, 20, Nø 8, Août 1970

REGNIER Louis, « L’église de Sainte-Marie-aux-Anglais (Calvados) », Bull. mon., 1903, pp. 205-231, ill.; t. à p.: Caen, Delesques, 1903, 31 p., ill., 6 pl. h.t.; BSAN, XXVII – 1902-1905 (1909), pp. 41-68, ill.

VASSEUR Charles, voir « Doyenné de Mesnil-Mauger »

Voir:
Congrès archéologique 1848 p.91
Bulletin Monumental 1866 p.585.
Musée de Caen p.102 n°534.
Viollet le Duc – Dictionnaire d’Architecture V P172.
Congrès archéologique de 1870 p.109.
A B C – I – p.95 vue du côté nord de l’église.
p.347 vue des deux pierres tumulaires.
p.226 vue intérieure avec des peintures murales
Bulletin monumental 1852 p.628
Bordeaux – Serrurerie p.75
d’Hozier 518.

4 – Pièces Justificatives:

1407 – 11 septembre
Information de Guillaume Le Diacre, vicomte de Falaise, sur l’âge de Guillaume Le Gras, né à Sainte-Marie-aux-Anglais vers 1378, pour la mise hors de garde noble de sa femme Perrote de Forges,née vers 1382-1383, fille de Roger de Forges, dit Becquet, chevalier mort au dernier voyage de Flandres, qui est en la garde du roi comme héritière de ses frères et possède les fiefs d’Olendon, de sassy, de Ranville, de Launay (commune de Blangy-le-Château), une fiefferme à Banneville (canton de Villers-Bocage), deux vavassories à Rouvres et une maison à Caen.
= Arch. nat. Dom Lenoir, 5, pp. 359-360.
+ IND. M. NORTIER, Cahiers L. Delisle – XVIII, fasc. 3-4, 1969, p. 21.

1604 – 3 février – Sainte-Marie-aux-Anglais
Jehan de Drosay – écuyer – sieur de Sainte-Marie-aux-Anglais – reconnaît être tenu faire à Jacques Dastin – sieur de Saint-Laurent-du-Bois-Normand – 167 livres 7 sols de rente
= Arch. M.C. Fonds et analyse Et. Deville – minute papier

1610   15 janvier
Archives SHL 1F621 : 15 janvier 1610 : Avis du Garde des sceaux de la vicomté ­ de Falaise : contrat entre Jehan de Drosey de Ste Marie aux­  Anglais et Jacques de Courcy patron de Magny pour une rente à­  Julien de Beaurepère, sieur de Jort et de Pierrefitte.

1610
Carnets de Charles Vasseur: « Analyses et transcriptions… » HH 2
Parchemins destinés à la destruction, provenant de chez CHATELET père,
paraissant provenir de chez Monsieur BOUDARD, receveur de l’Evêque (février 1860)

101- 15 janvier 1610
Quittance donnée par Noble Homme Jean de DROSEY, sieur et patron de SAINTE-MARIE-AUX-ENGLOIS à Noble Homme Jacques de COURCY, sieur et patron et MAGNY, pour la somme de 1400 livres, moyennant laquelle il reste chargé de 100 livres de rente envers Noble Homme Julien de BEAUREPERE, sieur de JORT et de PIERREFITTE.
Témoins : Noble Homme Charles DUROUIL, sieur de LAROULLIERE, Messire Isaac CHARLOT, escuyer, licencié en loys, avocat, sieur de BOISSET.
107 – 26 aôut 1638
Acte par lequel Esmes de BERNIERE escuyer, sieur de DOUMARESQ, Jean de
BERNIERE, escuyer – sieur de VAUX, et Messire Salomon MANCHON; sieur de la NOE, s’obligent envers Jean de PAULMIER, escuyer – sieur de VENDEUVRE, Jean de PAULMIER, escuyer – sieur de TILLY et Damoiselle Anne de PAULMIER, veuve de feu Roulland de COUREY, vivant escuyer, sieur et patron de MAGNY, de les décharger envers Renée de la HAYE, veuve de feu Messire Jacques LE BOUCHER vivant – sieur de MENILLE – de 50 livres de rente constituée par contrat de…….
HH 6    172 à 180
p.8/179 – 12 février 1622
Vente faite par Nobles Hommes Edmes de BERNIERES, sieur du Doul-Maresq, Jacques de COUREY sieur de MAGNY-la-CAMPAGNE, Jean de COUREY, sieur de VALLEE et Jacques POUTREL, à Noble Homme Pierre COSTANT, sieur de BISSIERES, de 100 livres de rente constituée sur eux par le capital de 1400 livres.
Témoins : Noble Homme Jean PICOT, sieur de PERCY, etc…..

1616
H 1 PARCHEMINS ET PAPIERS ACHETES PAR MONSIEUR PANNIER CHEZ LA FEMME GRANDVAL FRIPIERE  PROVENANT DE LA FEMME HARDOUIN DE PRESTREVILLE
1616 13 juin, page 117
Noble Homme Jehan Leprévost, sieur des Partz de la paroisse de Mesnil-Mauger et Noble Homme François Leprévost, sieur des Petitz Prais au Douls Marescq.

5 – ARCHIVES ShL:

SAINTE MARIE AUX ANGLAIS (9)
Sainte Marie aux Anglais – B.M ad Anglicos.

Sous l’invocation de Notre Dame

Patronage :
XIVe: Gaufridus S. Mario
XVIe: dominus loci,
XVIIIe: prieur de Ste Barbe.

Curés:
Auzouf 1764/1774,
Hubert 1785/1787.
Insinuations:
En 1751 lors de la déclaration des bénéfices, le curé qui avait droit à toutes les dîmes se nommait François Ouzouf et le patron se nommait Claude de Mathan.
Vase de la renaissance en terre cuite coloriée, trouvé en terre à Ste Marie aux Anglais, doit dater des premières années du XVIIIe siècle.
Description de l’église du 17 avril 1856 par Pannier
Description de l’église 1847 par de Caumont

Description de la cloche:
L’an 1785 nomme Marie Rosalie par Louis Félix Marc Dambry, contrôleur général des fermes au département de Caen et Marie Rosalie Geoffroy, épouse de Messire Etienne Louis Choron, écuyer conseiller secrétaire du Roy, directeur général des fermes à Caen.
M.J.A Lavillette de Lisieux m’a faite ;
Jean Jaquete trésorier en charge.
Description du château par Pannier.
Jean de Drosay, sieur de Ste Marie aux Anglais professeur de l’Université de Caen, mort vers le milieu du XVIe siècle.
Jean de Drosay, sieur de Ste Marie aux Anglais fut promeu au degré de Docteur es Droits et par lui fut escrit et composé un livre   … suite en latin
Jean Acard, curé de Ste Marie aux Anglais – d’argent au lion de gueules (d’Hozier n°266)
Messire Jean Drosay de Ste Marie aux A,nglais, reconnu noble par Montfaut en 1463.
L’un de ses descendants du même nom de Jean et aussi seigneur de Ste Marie aux Anglais, fut professeur de jurisprudence à l’Université de Caen ; il est l’auteur d’une Grammaire hébraïque, grecque, latine et française, publiée en 1544, et d’une Méthode pour apprendre le droit selon l’esprit de Justinien. Il mourut vers le milieu du XVIe siècle.
On trouve au XVIIIe siècle, la famille de Mathan en possession de Ste Marie, Anne Marie de Mathan, fille de Jean Joseph, seigneur et patron de Pierrefitte e de Ste Marie aux Anglais, épousa en 1728 Jean Jacques Charles le Alière ou (Libière ?), écuyer, baron de Petitville, d’une famille anoblie en 1697 ; elle mourut en 1742 dans laisser de postérité.
En 1751 Claude de Mathen était également patron de Ste Marie
Est-ce un membre de cette même famille qui repose sous la pierre tumulaire que l’on voit encore dans le chœur de l’église ? Les armes de la famille d Mathan qui sont de gueules à 2 jumelles (?) d’or et un lion passant en chef de même, paraissent identiques à celles que l’on distingue encore sur la pierre.
Avant la Révolution de 1793 cette terre aurait appartenu à un Monsieur Dambry, contrôleur général des fermes à Caen, dont le nom se trouve dans l’inscription de la cloche. Mais cette cloche est-elle bien celle de Ste Marie et en outre cette tradition est-elle fondée ?
Alexandre Etienne Choron né en 1771 à Caen, mort à Paris en 1834. musicien distingué.

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT

Ste-Marie-aux-Anglais, Sancta Maria Anglica.

L’église de Ste-Marie est, sans contredit, une des mieux conservées et des plus curieuses de l’ancien diocèse de Lisieux. Le choeur et la nef appartenaient en entier au style roman et n’ont subi presque aucune altération depuis leur origine. Le plan, conforme à celui d’un grand nombre d’églises rurales, présente deux corps allongés : l’un (le choeur) plus étroit que l’autre et moins long, tous deux terminés par un mur droit. La sacristie, appuyée sur le chevet, est, en effet, une addition très-moderne et d’une construction fort différente du reste.
La façade occidentale de la nef présente une porte romane dont l’archivolte est ornée de zig-zag multiples. Au dessus, trois fenêtres cintrées, sans colonnes ni moulures, occupent le diamètre de la façade.
Des fenêtres de même forme et de petite dimension se voient dans les murs latéraux.
Le choeur est voûté en pierre.
Dans la nef, les planches en merrain qui forment le contour apparent de la voûte ont été couvertes de peintures, faites vraisemblablement à l’aide d’un canon, suivant le procédé que j’ai indiqué dans mon Abécédaire d’archéologie, p. 657 de la 4. édition.
La disposition des charpentes de la nef est indiquée dans l’esquisse. Celle du choeur, au-dessus des voûtes en pierre, par cette autre coupe.
Dans le petit clocher en bois couvert d’ardoise, élevé entre choeur et nef, existe une cloche qui a été nommée, au siècle dernier, par Choron, seigneur de la paroisse; c’était le père de l’illustre musicien Choron, qui est né à Caen en 1771.
Dans le mur latéral du nord qui fait face à l’ancien manoir et se trouve du côté du chemin, existe une porte très élégante, dont l’archivolte porte des tores conduits en zigzag et dessinant des losanges. Sur les pierres qui forment le tympan de celle entrée on lit, en caractères majuscules gothiques, les mots suivants : + Pierres : Revel : le.

Le même prénom, écrit en lettres absolument de même forme, Pierres: se trouve gravé sur le larmier qui surmonte le chapiteau d’une des colonnes de la porte occidentale; cette écriture paraît au moins du XIVe siècle.
Les modillons sont très-bien conservés et tout est intact du côté du nord ; du côté du sud, on a refait deux fenêtres vers la fin du XVe siècle : l’une dans la nef, l’autre dans le choeur.
Ce dernier offre, du même côté (sud), une porte cintrée sans moulures, sauf pourtant la pierre formant la clef de la voûte sur laquelle on voit une espèce de palmette perlée.
L’intérieur de l’église présente plusieurs genres d’intérêt.
D’abord, les chapiteaux des colonnes ont tous une forme élégante et une décoration végétale annonçant le XIIe siècle; le tailloir qui les surmonte est, dans le choeur orné d’une frette élégante en zig-zag. L’arcade entre choeur et nef est en arc brisé et dénote, comme les chapiteaux, l’époque de transition.
Les fresques qui décoraient les murs attirent à juste titre l’attention de l’observateur; elles ont été, comme partout, couvertes d’une épaisse couche de chaux étendue par un barbouilleur de village, dont le pinceau paraît avoir été un balai; mais quelques parties de cet enduit sont détachées ; d’autres ont été enlevées par les curieux, et l’on a pu reconnaître que toute l’église était peinte à la détrempe et présentait une suite de sujets. Les couleurs dominantes de ces figures sont, d’abord le rouge d’ocre, puis le jaune ; le bleu se voit aussi dans quelques parties. Ce qui m’a paru remarquable, c’est la simplicité du travail qui ne consiste guère, pour quelques personnages, que dans une esquisse, et qui pourtant produit un certain effet.
Nous sommes parvenus, M. Pelfresne, M. Victor Petit, M. Renault et moi, à faire tomber la plus grande partie de l’épais badigeon qui recouvrait les fresques que j’avais précédemment signalées dans le choeur. Nous avons pu reconnaître, sur le mur du côté de l’évangile, la représentation de la Cène, et sur le mur faisant face à l’autel, au-dessus de l’arc triomphal, le Christ et deux autres personnages.
Quoique classée au nombre des monuments historiques, l’église de Ste-Marie-aux-Anglais s’était très-compromise ; et sans les travaux qui y ont été faits et que l’on doit au dévouement de M. Billon et de M. de La Porte, propriétaire du château voisin, travaux auxquels a pris part aussi la Société française d’archéologie,un craquement considérable qui s’est manifesté dans les murs latéraux du sanctuaire aurait fait des progrès effrayants. La Société a contribué aux frais pour 200 fr. Mais M. de La Porte a fourni une somme beaucoup plus considérable pour l’accomplissement de ces travaux : la Société française d’archéologie lui a voté des remerciements. nous espérons que le tirant qui a été établi arrêtera le progrès du mal. Il reste encore des réparations à faire.
Deux statues tumulaires se voient du côté de l’évangile, sous deux arcades qui semblent avoir été pratiquées après coup dans l’épaisseur du mur ; ces statues me paraissent du XIIIe siècle, et je n’ai aucuns renseignements sur les seigneurs qu’elles représentent ; mais ce sont des seigneurs de la paroisse. L’une offre l’image d’un guerrier vêtu de sa cotte de mailles et de sa cotte d’armes, les jambes également maillées, les pieds éperonnés. Il porte suspendu, à gauche, son écu de forme aiguë par le bas, et son glaive à deux tranchants. Les mains sont croisées sur la poitrine ; des anges supportent le coussin sur lequel repose la tête; un lion est sous les pieds.
L’autre statue est celle d’une femme, probablement l’épouse de ce guerrier; elle porte, au-dessus de la cotte hardie, un surcot sans manches et fendu par devant. La main gauche tombe le long de la taille et paraît tenir un mouchoir ou un gant; l’autre bras est ployé et repose sur la poitrine. Cette statue est plus grossière que la précédente, elle dénote un ciseau moins exercé.
Deux autels existent à droite et à gauche de l’entrée du choeur, ils sont en pierre. L’un d’eux a son contre-retable orné d’un tableau, donné en 1574 par Jacques Louvet.

Manoir.
— Au nord de l’église est un manoir, dont le côté droit est très-élégant, offrant au centre une tourelle à pans servant d’escalier et des fenêtres à croisées de pierre. Ce manoir, auquel la rivière de Viette pouvait servir de défense d’un côté, a appartenu à plusieurs familles; il était, en dernier lieu, la propriété des héritiers de Mme de Séligny, desquels M. de La Porte, de Lisieux, membre de l’Association normande, doit l’avoir acheté.
On distingue sur la porte d’entrée de la tourelle un écusson mutilé. Les salles du rez-de-chaussée ont été peintes au commencement du XVIIIe siècle. M. Bouet a dessiné quelques écussons, plus ou moins effacés, à l’intérieur du château.
La pièce au sommet de la tour a été pavée en briques émaillées.
Sur l’appui d’une des lucarnes de la partie moderne du château 011 a replacé cette devise, en caractères gothiques :
UNG BON VOULOIR
L’esquisse (page 501) donne une idée de l’extérieur de ce manoir, du côté le plus ancien.

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