BRIAND (rue Aristide)

A gauche, Cadastre A.D du Calvados – A droite, image originale Géoportail .

HISTORIQUE:

– Les textes des noms de rues proviennent du: Dictionnaire historique et étymologique des noms de rues et lieux-dits anciens et modernes de Lisieux, Société Historique de Lisieux, 4e édition revue, corrigée et augmentée, 2024 (inédite) Dominique Fournier. DRL.
Voir Sources des abréviations.

BRIAND (RUE ARISTIDE) : rue Aristide-Briand 1937 GIL, 1939 AL, rue A Briand ~1938 PCL, rue A. Briand 1944 PA, rue Aristide-Briand 1955 LPDA 91, rue Aristide Briand 1972 PCN, 1982 PTT, 1995 PVLPA, 2001 PVAN, 2004 PTT, 2019 LVL. — Deux anciennes rues ont été regroupées sous ce nom :
a) la rue du Doyen (17e s.), puis successivement cul-de-sac du Doyenné (18e s.) et rue du Patriote (1791), impasse menant de la rue Porte de Paris (haut de la rue Henry Chéron) à l’hôtel du Haut-Doyenné (actuelle École de Musique).
b) la rue du Bailli, qui la prolongeait vers le sud jusqu’au portail nord de l’église Saint-Jacques. Elle est exactement parallèle au cardo (axe nord-sud) de l’ancien castrum du Bas-Empire, et représente sans doute un vestige du plan quadrillé de l’agglomération gallo-romaine. Elle prit le nom de rue de la Poste aux Lettres à l’époque de la Révolution, puis de rue de la Paix en 1794, allusion à la Justice de Paix qui s’y trouvait.
Les deux tronçons furent rattachés en 1809 sous ce dernier nom. Par association d’idées, la voie reçut enfin en 1937 le nom de rue Aristide Briand, “l’apôtre de la paix”. La portion sud de cette voie fut partiellement détruite par les bombardements de 1944; les quelques bâtiments à pans de bois subsistants le furent en août 1945. La rue fut reconstruite selon le même tracé.
Aristide Briand (1862-1932), maintes fois président du Conseil, fut le précurseur de l’union européenne; il reçut le prix Nobel de la Paix en 1926.

Bailli (rue du) : [acc.] vicum qui nuncupatur Baaillie 1293 CEL, la rue du Bailly 1391 RGG 133 § 274, 1392 RGG 215 § 476, une place en jardin assise en la rue du Bailli 1456 CEL, [le] pavement de la rue de Bailli 1457 CEL, la rue de Bailly 1515 TLX, la rue du Bailly 1685 RC dxxiij, rue du Bailly 1782 PDC, 1785 PVFL. — Cette rue reliait au Moyen Âge l’église Saint-Jacques à l’extrémité est de la future rue Henry Chéron; en 1785 elle aboutissait à la rue Porte de Paris (même endroit) et se prolongeait au-delà par le cul-de-sac du Doyenné. Avec la rue au Char, elle constituait à cette époque le quartier de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie lexovienne. Elle fut appelée rue de la Poste aux Lettres à l’époque de la Révolution; en 1794, elle prit le nom de rue de la Paix (actuelle rue Aristide Briand), en raison de la présence à cet endroit de la Justice de Paix. On lui rattacha en 1809 le cul-de-sac du Doyenné (entre-temps devenu la rue du Patriote).
La légende selon laquelle la rue du Bailli fut ainsi appelée “parce qu’elle était habitée par un bailli” ou “parce que le baillif ou officier de justice y tenait audience” doit être rejetée, en raison de la première attestation vicum […] Baaillie, totalement incompatible avec une telle étymologie. Ce nom ne semble guère se rattacher qu’au verbe baaillier “bâiller; être ou rester entr’ouvert”, et pourrait faire allusion à l’étroitesse proverbiale de la voie : l’encorbellement des maisons permettait en effet que l’on s’y donnât la main de part et d’autre de la chaussée (l’extrémité nord de la rue Aristide Briand, ancien cul-de-sac du Doyenné, peut en donner une idée). Dans ce cas, la baaillie serait “l’entrebâillée”, “la mi-close” . L’étymologie populaire aura par la suite confondu baaillie avec baillie “bailliage, juridiction du bailli”, et transformé la rue baaillie en rue du bailli, apparemment dès le 14e siècle.

Paix (rue de la) : rue de la Paix 1794 ERD, rue de la paix 1818 PAV, rue de la Paix 1820 AVL, Rue de la Paix 1825 CN, rue de la Paix 1826 CN, Rue de la Paix 1845 PDD, rue de la Paix 1867 SMC, Rue de la Paix 1869 PVLCa, rue de la Paix 1876 ALPE, Rue de la Paix ~1882 PVLB, 1896 NPLM, rue de la Paix 1899 PVLC, 1921 AL, Rue de la Paix 1927 PLBM, rue de la Paix 1937 PLL. — Nom donné en 1794 à l’ancienne rue du Bailli (devenue un temps rue de la Poste aux Lettres), en raison de la Justice de Paix qui y était installée. Ce nom fut étendu en 1809(1) au cul-de-sac du Doyenné (entre-temps rebaptisé rue du Patriote), par lequel la rue se prolongeait au-delà de la Grande Rue. Il fut abandonné en 1937 pour celui de RUE ARISTIDE BRIAND, “l’apôtre de la paix”.
(1)Note Shl : 4 Septembre 1809.

Doyenné (Cul-de-sac du) :

Cul-de-sac du Doyenné.
Vue de gauche, au fond, le porche de l’hôtel du haut-doyenné et sur la droite, le Manoir Desmares. Vue de droite, l’impasse derrière le manoir.

La venelle ou Rue tendant au manoir de monsieur le doyen de Lisieux 1514 FED, la rue au Doyen 1685 MC, C. de Sac du Doyenné 1785 PVFL. — Cette étroite et sombre ruelle prolongeait en 1785 l’ancienne rue du Bailli (rue Aristide Briand) au delà de la rue de la Porte de Paris (haut de la rue Henry Chéron), et permettait d’accéder aux bâtiments du HAUT-DOYENNE [→].
À l’époque de la Révolution (1791), elle devint la rue du Patriote. Rattachée à la rue du Bailli en 1809, elle prit le nom de rue de la Paix, puis enfin de RUE ARISTIDE BRIAND [→].

Patriote (rue du) : rue du Patriote 1791(1) HL. — Nom révolutionnaire de l’ancien cul-de-sac du Doyenné (extrémité nord de la RUE ARISTIDE BRIAND, au-delà de la rue Henry Chéron).
(1)Note Shl : 1 Avril 1791

Poste aux Lettres (rue de la) : rue de la Poste aux lettres 1794 [LSL], rue Poste aux Lettres 1794 ERD. — Premier nom révolutionnaire du tronçon sud de la rue Aristide Briand, de l’église Saint-Jacques à la rue Henry Chéron (initialement rue du Bailli); il fut changé en rue de la Paix en 1794. Ce dernier nom s’étendit en 1809 au cul-de-sac du Doyenné (entre-temps devenu rue du Patriote), au-delà de la Grande Rue.
Site de la Poste, avant qu’elle n’émigre Place Royale (place François Mitterrand), puis rue des Mathurins (rue Pierre Colombe), rue du Bouteiller (rue du Docteur Degrenne), dans la Grande Rue (rue Henry Chéron, au coin de l’actuelle rue des Mathurins), puis enfin place Thiers (place François Mitterrand), dans les locaux actuels construits en 1912, à l’emplacement de l’ancienne prison (aile du palais épiscopal construite au 18e siècle par Henri-Ignace de Brancas).

Origine des noms de quelques rues de Lisieux, et particularités sur quelques-unes – Dingremont, A.-J.-L.
Cette rue en comprenait jadis deux : l’une nommée rue du Doyenné, parce  qu’elle conduisait à l’hôtel de ce dignitaire, et l’autre rue du Bailli,  parce qu’elle était habitée par un bailli ou par une personne portant ce nom.
Le 1er avril 1791, on donna à la première le nom de rue du Patriote et, le  23 octobre 1794, on nomma la deuxième rue de la Paix. Le 4 septembre 1809, elles reçurent ensemble ce dernier nom.

La Rue de la Paix à Lisieux – Deville Etienne,  » Le Réveil de Lisieux 1919.
En entrant dans la rue de la Paix, depuis la Grande-Rue, maison à droite .
Le rez-de-chaussée garde encore ses anciennes, dispositions. La première mention que je connaisse est du 6 mai 1597. Elle appartenait alors aux membres de la famille Lebourgeois, originaire d’Hermival, représentés par Jean et Richard, fils et héritiers de Guillaume Lebourgeois, leur père. Ils vendent, moyennant 35 écus sol, à un bourgeois de Lisieux, Maurice Costentin, marchand-cirier, la cave et la chambre du 3ème étage.
Trente ans plus tard, une partie de cette maison appartenait à Jean et Claude Lou, père et fils.
Le 15 octobre 1627, ils vendirent à Germain Langlois, bourgeois de Lisieux, une chambre, un cabinet et le grenier au-dessus moyennant 90 livres tournois.
Les n° 12 et 14 sont des constructions de la même époque que le n° 10.
A droite n° 14.
Vue vers la rue H.Chéron et cul-de-sac du Doyenné.

Le n° 16 offre encore une ancienne demeure replâtrée, où  se trouvaient un ou plusieurs corps de logis que messire Pierre Baillehache, curé de St-Pierre de Touques, vendit le 29 avril 1549, à Jehan Robillard, bourgeois de Lisieux, moyennant la somme de 250 livres tournois.
Dans ce périmètre,  je placerai volontiers un corps de logis que messire Guillaume Hellot, prêtre , vend, le 30 septembre 1524, moyennant cent livres, au même Guillaume Baillehache.
Toujours à droite, trois immeubles dont l’emplacement et non précisé. D’abord deux maisons faisant partie de la succession de feu noble Jehan Lebuignetier et de son épouse Magdeleine de Mauregard, que se partagèrent, en février 1523 , leurs enfant Robert, écuyer, grainetier du Pont-Audemer, Claude et Jean.
Le 1er décembre 1518, messire Jehant Demannoury assigne une rente de trente livres tournois sur plusieurs maisons, manoir et jardin « estant rue du Bailly » le tout lui appartenant. La maison est bornée d’un côté par Jean de Mauregard, écuyer, grenetier du grenier à sel ; d’un bout, notre rue de la Paix et d’autre bout celle ou siet la cour d’église aud. Lisieux, c’est-à-dire la rue au Char actuelle.
C’est également de ce côté droit de la rue que je place la maison et l’héritage que messire Denis Grip, prêtre, chapelain de la chapelle Saint Thomas en la Cathédrale Saint-Pierre, vend à Guillaume Duprey, curé de Martainville le 22 Juillet 1513, moyennant soixante livres tournois. Il l’avait acquise le 27 novembre 1512,d’un certain Pierre Regnier.
Le n° 22 offre une porte élégante en accolade terminée par un haut fleuron.
Numéro 22
Vue vers l’église St-Jacques.

Le ° 24 a été replâtré. Galerie du haut et le petit tourillon, à peine en encorbellement, qui ne manque pas d’élégance.
Le n° 30 offre une porte analogue à celle du n° 22. Les propriétaires, inconnus aujourd’hui, ne permettent pas de localiser précisément leur emplacement.
N° 30
Porte en accolade terminée par un haut fleuron.

Le 26 février 1508, le trésor de l’église représenté par Jehan Le Valloys, Davy Boctey, Robert Duval, Jehan Desbois, Jehan Le Liquerre, Richard Trinité, Robert Regnoult, Jehan Duval, Jehan Delaballe, Guillaume Filleul et autres paroissiens de Saint-Jacques, baillent à rente à Jacques Dandel, prêtre une maison et héritage jouxte : d’un côté et d’un bout, Robin Germain ; d’un côté et d’un bout, les hoirs, maitre Guillaume Gosset, et d’autre bout, la rue, moyennant une rente annuelle de huit livres à servir au trésor de l’église Saint-Jacques.
Vente d’une chambre, consentie par Guillaume Lefèvre, chaussetier, en faveur de maître Loys Toustains. La maison où se trouvait cette chambre étaient bornée par Jacques Duhamel, une cour et d’autres biens appartenant à Guillaume Lefèvre. Vente faite moyennant quinze livres tournois.
La fin de cette rue se termine par un curieux manoir de la fin du XV° (1 )  siècle. Rez-de-chaussée en pierre et moellons, fait assez rare dans les constructions de cette époque, car la maison ne semble pas avoir été remaniée. Ce manoir appartenait en 1511 à Jacques Debray, de Glos, qui le vendit le 12 juillet de cette année à Jacques Leroy. Le 22 Août 1514 Jacques Leroy revend son manoir à Turin Duhamel. L’immeuble est indiqué comme assis en la paroisse St-Jacques, « faisant le coin de la rue du Bailly, prés l’église dudit lieu de Saint-Jacques ». Vente faite moyennant la somme de cent dix livres, et comprenait en outre un petit jardin sis près des fossés de la ville non loin de la porte d’Orbec.
(1) Note ShL: Au n°  40 angle rue St-Jacques n° 6. curieux manoir de la fin du XV° siècle, long logis.
N° 40
Au n°  40 rue de la Paix, angle rue St-Jacques n° 6

De l’autre côté de la rue, en allant vers la rue H.Chéron la première maison rencontrée a subi de nombreuse modifications et autrefois maison du Théologal.
Près de cette maison, qui porte (en 1919) le n° 41, s’élevait au XVI° siècle une petite maison dans un jardin qui appartenait, en 1518, à messire Jean de Mannoury. Le 19 mars 1539, il vend cette propriété à Guillaume Lehérichon moyennant 115 livres tournois. Les abornements sont très intéressants, ils permettent de situer précisément le manoir de Cormeilles. Le jardin en question était borné, d’un côté, le prébendé de St-Jacques ; d’autre côté le manoir de Cormeilles appartenant à Martin Legras ; d’un bout, les murailles de l’enclos de la ville ; et d’autre bout, la dite rue du Bailly. Or nous savons, par un acte du 8 Octobre 1457, que le manoir de Cormeilles servait d’abornement à un jardin dont on ne connaissait pas l’emplacement. Maintenant qu’il est permis de situer exactement ce jardin, on peut affirmer que le manoir de Cormeilles se trouvait être la troisième demeure sur ce côté de la rue, sur l’emplacement actuel (1919) des propriétés de Mmes Raffit et Duputel.
A la fin du XVIII° siècle, ce manoir appartenait à la famille de Semilly.
Non loin de là, se trouvait une propriété composée d’une maison, cour et jardin qui appartenait, en 1513, à messire Jean Pichon, baillée depuis le 24 juin 1500, à messire Jehan Le Pain. Ce dernier la remit au propriétaire le 4 août 1513. Les abornements sont ; d’un bout, les murs de la ville, d’autre bout, la « rue de Baillif » d’un côté, les héritiers de Nicolas Gosset ; et d’autre côté, Davy Boctey.
Joignant immédiatement cette propriété, se trouvait un autre manoir avec jardin que, le 15 septembre 1515, Robert Carrey, baille à ferme, pour quinze ans, à messire Jehan Rochon, moyennant dix livres tournois par an. Ce manoir était borné, à droite par Davy Boctey, et à gauche par le « tripot ».
De ce côté de la rue, mais un endroit non préciser, se trouvait, en1528, « une place vide estant en courtil » que Guillaume Delaballe vend le 3 juillet à messire Pierre Rochon et à messire Isaac Rochon, moyennant cent livres tournois.
Au n° 33,  ancien manoir replâtré.
Au n° 29, curieuse maison à pans de bois dont deux mascarons du XVI° siècle.
Au n° 27, Ancien manoir en partie de pierre.
Au n° 25, maison qui offrait, jadis un intéressant appareil de briques et pierres, rappelant le XVI° siècle, elle a été odieusement replâtrée en 1915.

Le bureau de la Poste aux lettres était établi, en 1791, dans cette rue.

Histoire de Lisieux : ville, diocèse et arrondissement. Tome 1-M. Louis Du Bois.
1795 à 1790. Construction, parDulong, d’un théâtre à Lisieux près de la porte de Paris : une partie des matériaux de l’église Saint-Germain servirent à cette construction. Jusqu’à cette époque on avait joué la comédie dans le grenier à sel, rue du Baillif.

MONUMENTS:

Dominique Fournier. DRL.

Cormeilles (manoir de) : [une maison] appartenant aux religieux, abbé et couvent de Cormeille 1457 NHL 45, le manoir de Cormeilles 1697 [SMC III 271]. — Ancienne maison de la rue du Bailli (rue Aristide Briand), non localisée avec précision. Ancienne propriété de l’abbaye de Cormeilles, elle fut léguée en 1697 par Anthoine de Semilly, écuyer, sieur du Quesnay, à Jean Olivier de Semilly, officier du régiment de Courtebourne-dragons (armée d’Espagne); ce dernier fut tué en 1707 [SMC III 271].

Desmares (manoir) : manoir Desmares 1946 [PTVL]. — Manoir en colombages situé rue Aristide Briand, dans l’ancien cul-de-sac du Doyenné; c’est l’un des rares édifices en bois sculpté qui ait été préservé dans le centre-ville. Il date de la fin du 15e ou du début du 16e siècle et porte l’écusson de l’évêque Blosset de Carrouges (1482-1505) [1] sculpté au centre d’une grande arcade en accolade dont les pieds-droits sont ornés de deux Sauvages armés de massues (cf. illustration ci-contre et p. 52). Voir également l’hôtellerie du Sauvage, qui était décorée d’un motif similaire. — Le nom de Desmares représente celui d’un ancien propriétaire.
☞ Le nom de famille Desmares est attesté à Lisieux dès le 14e siècle : la maison Jehan des Marez 1343 LXM CXLI, la maison des hers [= héritiers] Jehan des Mares 1349 LXM CXLVII [Saint-Désir]; G. Desmares 1390 RGG 113 § 227 [Saint-Désir]; la veufve Charles des Mares, tiserant 1684 RTL; en], G. A. Roussel Desmarres 1783 HEL I dcx, médecin, est nommé troisième échevin de Lisieux à cette date. — Ce nom évoque un lieu-dit les Mares, ou une caractéristique du lieu d’habitation primitif.

Haut-Doyenné (Le). — a) ancien édifice : Decanatus ~1350 PDL 245A, l’ostel du doien dudit lieu de Lisieux 1448 NHL 13, Decanatus 16e s. PLXDF xxiv, la tour du doyenney 1563 RCM, la tour du doyenné 1564 RCM, le Doyenné 1760 ERB dxxviij. — b) édifice actuel : Doyenné 1790 PLE. — Résidence du Doyen du Chapitre de la cathédrale, qui portait à Lisieux le titre prestigieux de Haut-Doyen [2]. Le doyen, premier dignitaire du Chapitre, était élu par les chanoines et présidait leur assemblée; il également le chef du chœur, dont il détenait le droit de correction. Le premier Haut-Doyen connu à Lisieux est Guillaume de Glanville, élu à cette dignité en 1099 [HEL I clxxxxvij].
Le bâtiment actuel du Haut-Doyenne fut construit à la place du précédent en 1769; il était entouré de jardins à la française dont la création fit disparaître l’ancienne rue des Places qui reliait à cette époque le chevet de la cathédrale Saint-Pierre à la rue Porte de Paris (haut de la rue Henry Chéron). Il est ainsi décrit dans les états de sections de 1791 [ES] : une maison, trois cours, un jardin potager, un parterre, un bosquet en terrasse, un bosquet à côté du jardin. C’est actuellement le siège de l’École de Musique de Lisieux.

Théologal (maison du) : M[ais]on du Theologal 1790 PLE. — Ancienne maison attitrée au théologal du Chapitre. Elle était située à l’extrémité sud de la rue du Bailli (actuelle rue Aristide Briand), contre l’église Saint-Jacques).Le Théologal de Lisieux n’était souvent ni Dignité ni Chanoine, mais jouissait de prérogatives telles que le bénéfice d’une prébende distributive (celle de Saint-Jacques); membre du Grand-Chœur, proposé par l’Évêque, sa fonction était d’expliquer la Sainte-Écriture et les matières théologiques. Le dernier en titre semble avoir été le sieur Vitrouil de La Grandière, chanoine théologal et fabricier de Saint-Pierre de Lisieux en 1789 [QFSP 11].

Écoles Chrétiennes : — a) voir rue du Bouteiller — b) rue de la Paix : Ecole Chrétienne 1921 AL. — Établissement de l’École Congréganiste ou Congrégation des Frères de l’École Chrétienne, anciennement situé rue du Bouteiller (rue du Docteur Degrenne).
L’institution des Écoles Chrétiennes fut fondée à Reims en 1680 par Jean-Baptiste de La Salle, à Paris en 1688, et à Rouen en 1718; les frères possédaient également une maison à Saint-Yon [Essonne], d’où leur noms de frères Saint-Yon [→ les Sintions].
Ces derniers furent appelés à Lisieux par l’évêque Caritat de Condorcet [→ rue Jacques de Condorcet], afin qu’y soit fondée une École de la Doctrine chrétienne pour l’instruction gratuite des jeunes garçons. L’école fut fondée le 21 septembre 1776 dans les locaux de la rue du Bouteiller, et commença à fonctionner le 1er avril 1777. Elle fut supprimée sous la Révolution (25 octobre 1791) et rétablie sous l’Empire (16 janvier 1811), et servit d’école communale jusqu’au 1er juin 1881 [3], époque à laquelle elle fut remplacée par une École Laïque [4]. Les Frères émigrèrent en 1884 dans les bâtiments du Haut-Doyenné.
Haut-Doyenné, impasse A.Briand, façade nord.
La congrégation est aujourd’hui représentée à Lisieux par l’école Saint-Jean-Baptiste de La Salle [→].

Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle (école) : Ecole Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle 1972 PCN, Ecole Saint J.B. de la Salle 1991 PTT, Ecole St Jean Baptiste de la Salle 1995 PVLPA, Ecole Saint-J. Baptiste de la salle 2001 PVAN, École Saint-Jean-Baptiste de la Salle 2004 PTT. — Dernier avatar de l’École Congréganiste ou Écoles Chrétiennes [®; voir aussi les Sintions], située rue du Canada. Après la Seconde Guerre mondiale, cette institution, précédemment installée dans les locaux du Haut-Doyenné, émigra sur le plateau Saint-Jacques dans le bâtiment qui abrite maintenant le foyer Sainte-Thérèse. L’école actuelle fut construite au cours des années 1980. Dirigée par un laïc à partir de 1982, elle vit les derniers Frères la quitter en 1987.
Dans le premier tiers du 20e siècle, le bâtiment de la rue du Bouteiller devint la maison du Peuple, puis maison des Syndicats, et aujourd’hui maison des Combattants [→].

Statistique monumentale du Calvados. 1867 – Caumont, Arcisse de.
Extraits.
Laquelle des maisons de la rue de la Paix se nommait le manoir, de Cormeilles? Ce manoir avait été donné par testament en 1697, par Anthoine de Semilly, écuyer, sieur du Quesnay. à Jean Olivier de Semilly, tué le 12 mai 1707 à l’armée d’Espagne, où il servait dans le régiment de Courtebourne-dragons.
Où était, dans la même rue, le.. manoir du sieur d’Hermival? (Côté Est- Moisy).
Maisons anciennes rue de la Paix :
Au n°. 9, Maison fort simple à son étage supérieur, offre aussi deux Sauvages armés de massues, sur les pieds-droits d’une grande arcade en accolade dont la destination ne paraît pas facile à déterminer ; mais elle est un peu antérieure aux précédentes, car on y voit l’écusson de l’évêque Blossel de Carrouges, qui occupa le siège épiscopal, de 1482 à 1505.
Aux n°. 8 et 10.
Aux n°. 18 et 24 offrent, l’un et l’autre, de jolies portés en accolades, avec feuilles frisées, panaches, clochetons imbriqués, etc.

Numéro 21, façade et cour intérieure.

Au n°21, maison évidemment ancienne, d’un caractère fort sévère, mais qui n’offre rien de remarquable. M. le docteur Billon nous apprend que cette maison possède une cave fort remarquable, voûtée en ogive, qu’il regarde comme datant du XIIIe siècle ou du commencement du XIVe.
Au n°. 25 ; maison des dernières années du XVI
Au n° 27. Façade de la Renaissance avancée, essentée au XVII, siècle. Quelques sculptures seulement restent visibles.

Aux lendemains des Bombardements:


A gauche vue vers l’église St-Jacques. A droite vue vers la Rue H.Chèron.

ACHIVES ShL:

Bulletin de la Société historique de Lisieux.
Année 1874, n° 5.
On voit, dans un acte du 8 octobre 1457 (f° 58), qu’un jardin situé entre la rue du Bailly (aujourd’hui rue de la Paix) et les fortifications de la ville, avait pour abornement, d’un côté, une maison «appartenant aux religieux, abbé et couvent île Cormeille. » Dans sa Statistique monumentale de l’arrondissement de Lisieux, p. 271, M. de Caumont parle d’une maison appartenant à la famille de Semilly, située rue de la Paix, et qui, à la fin du XVII° siècle, était encore connue sous le nom de Manoir de Cormeilles. Cette maison, que notre savant archéologue a vainement cherché à retrouver dans la rue de la Paix, est très-probablement celle mentionnée dans l’acte de 1457.

Année 1919, n° 24.
1646 , 22 juillet – Lisieux
Etienne Deville communique une note relative à une concession d’eau , obtenue en 1646 par François de La Morlière , grènetier au grenier et magasin à sel de Lisieux . Moyennant une rente annuelle de quatre livres , le corps commun de la ville autorisa François de La Morlière à faire faire dans sa maison de la rue du Bailli , aujourd’hui rue de la Paix , une fontaine à l’endroit qu’il jugerait à propos pour sa commodité . Il devait faire le travail à ses frais et entretenir , bien et duement la conduite partant du gros canal de la rue jusqu’à sa maison.

Cartulaire Shl avec inventaires ShL et sources bibliographiques diverses du Xe siècle à 1940 :
– 1508, 26 février – Lisieux
Jehan Le Valloys, le jeune, trésorier du trésor de l’église Saint-Jacques, Davy Boctey, écuyer, Roger Duval, Jehan Desbois, Jehan Le Liquerre, Richard Trumey, Robert La Vache, Guillaume Carrey, Robert Regnoult, Jehan Duval, Jehan Levesque, Guillaume Duval, Colin Petit, Jehan Mahiet, Guillaume Filleul, Henry Franchoys, Davy Thomas et Jehan De La Balle, tous paroissiens de Saint-Jacques, pour eux et se faisant fort des autres paroissiens, baillent à rente, à vénérable et discrète personne, Me Jacques Dandel, prêtre, notaire en cour ecclésiastique à Lisieux, une maison et héritage sis en la rue du Bailly, jouxte d’un côté Robin Germain, d’un côté et d’un bout les hoirs Me Nicolas Gosset, en son vivant chevalier, et d’autre bout lad rue de Bailly, moyennant huit livres de rente par an aud. trésor.
= Tabell. Lisieux – Analyse Et. Deville.
– Le 11 janv. 1787. Me Pierre Sebire. Acte de procuration.
Fait et passé à Lx, en l’hôtel de M. l’abbé Naulin( ?), vicaire général, situé rue du Bailly, parr. St- Jacques.
Le 29 déc. 1752. Me Joseph-Christophe Durand, conser du roy, président au grenier à sel dud. Lx et y demeurant rue du Bailly, parr. St- Jacques. Cette maison et ses dépendances étaient bornées au N., par plusieurs ; au S., par l’église Saint-Jacques; à l’O., par la rue du Bailly ; et à l’E., par le boulevard d’Orbec.
Le haut- doyen habitait le manoir décanal situé à l’est de la Cathédrale, au bout de la rue du Bailly (aujourd’hui rue de la Paix). Les jardins du doyenné s’étendaient, d’un côté, depuis les remparts de la ville (aujourd’hui place de la Victoire ou Leroy-Beaulieu) jusqu’aux maisons qui bordaient la rue de Paris ; d’un autre côté, depuis le jardin supérieur de l’évêché, appelé le jardin des Cascades, jusqu’au boulevard Pont-l’Evêque.
C’est dans ces jardins que M. Le Bas de Fresne, haut -doyen, fit construire, vers 1769, sur l’emplacement de l’ancien doyenné, le bel édifice(1) que nous admirons encore maintenant. M. Le Bas ne put jouir longtemps de son oeuvre ; il mourut en 1773, et la Révolution ne laissa son successeur l’habiter que quelques années.
(1) Il sert aujourd’hui d’école aux Frères de la Doctrine chrétienne expulsés de leur maison par la tyrannie maçonnique.
Le 18 févr. 1741, le sr de Boctey, acolyte, bachelier de la Faculté de Paris et Me ès-arts, demeurant au collège de Lx, pair. St-Benoît, à Paris, et ayant élu domicile en la maison de lad. dame Marie de Venois, sa mère, demeurant à Lx, parr. St-Jacques, rue du Bailly.

– HH 4. Registre fait en l’année 1660 par Maistre Pierre Thiron Avocat au conseil dans lequel sont escriptes les principales affaires de sa maison. p.5/176 – 3 mai 1631
Vente par Jean Lefebvre, marchand bourgeois de Lisieux, aux prêtres et chapelains faisant la commune (?) du petit choeur de l’église cathédrale de Saint Pierre de Lisieux, stipulés et représentés par Vénérables personnes Messire Gabriel Cottin, Robert Descetz et Jacques le Chevallier, tous prêtres et chapelains, de 2 corps de logis situés paroisse Saint-Jacques, rue du Bailly, bornés par le sieur d’hermival, Messire Simon le Changeur, prêtre, et le rempart, tenus de la Comté de Lisieux par les rentes et faisances qu’ils y sont tenus faire.
– Cartulaire de L’Evêché de Lisieux: Saint-Jacques de Lisieux.
No 26—f 37.
1456. 15 Mars. — Mémorial d’assises… Allain de Banery, après qu’il eut longuement procédé, gaiga à tenir de mon dit Seigueur une place en jardin, assise en la rue du Bailli, par 20 s. de rente.

Inventaire Claude Lemaitre 2023.
7 – Classeur beige.
Etude d’une maison située rue de la Paix n°9, manoir Desmares par François Cottin.

Inventaire Etienne Deville.
cartons C4/13 – Dossier renfermant :
Feuillet représentant la rue de la Paix à Lisieux JC Contel.

Fonds Etienne Deville Série 9 F.
9 FA – 4 – Lisieux
16 – Rue du Bailly
1515, 15 septembre – Lisieux
Robert Carrey, chanoine de Lisieux, curé de Moyaux, baille à ferme pour quinze ans, à Me Jehan Rochon, curé de Beuvillers, un jardin et une maison à lui appartenant situé et assis paroisse Saint-Jacques, jouxte d’un côté la rue du Bailly, d’autre côté les murs de ceste ville de Lisieux, d’un bout le tripot et d’autre bout, le jardin appartenant à Davy Boctey, écuyer, moyennant 10 livres tournois par an. = Tabell. Lisieux – Analyse Et. Deville

Fonds Caillaux 3F
3F 146 1833-1835 – Lisieux , rue du Bailly et rue au Char : procès relatifs à des écoulements.

Fonds Erudits NE 26 NEDELEC Yves.
3.32 Courteilles (de) – Vente d’une propriété, rue de la Paix,2 ex.,13/03/1846.

Fonds Enveloppes.
Enveloppe n° 230 Cartes postales, Lisieux : la rue de la Paix.
Enveloppe n° 246 Cartes postales, vieilles maisons rue de la Paix.

Fonds STURLER – Photos et Pellicules.
52 D
Rue de la Paix.
Gravures Jean Charles Contel rue de la Paix.
Gravure auteur ? Rue de la Paix.

[1] Ses armes étaient palé d’or et d’azur de six pièces, au chef de gueules, chargé d’une fasce violée d’argent.
[2] De même que le Chantre était le Grand-Chantre [→ la Grande Chantrerie], et le Pénitencier était le Grand-Pénitencier [→ la Pénitencerie].
[3] Il s’y tint à partir de 1838 des cours gratuits d’instruction primaire “pour les enfants mâles qui travaillaient dans les usines” SL.
[4] Formeville, t. II, p. 126.

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