MEULLES

NOTES sur MEULLES – 14429
Molis, Mollis ou Moeles

Archives du Calvados.
Meulles (Calvados ; jusqu’en 2015)
Canton actuel : Livarot
Arrondissement actuel :Lisieux
Code INSEE : 14429
Histoire administrative: A partir du 1er janvier 2016, Meulles forme avec Auquainville, Les Autels-Saint-Bazile, Bellou, Cerqueux, Cheffreville- Tonnencourt, La Croupte, Familly, Fervaques, Heurtevent, Livarot, Le Mesnil-Bacley, Le Mesnil-Durand, Le Mesnil-Germain, Les Moutiers-Hubert, Notre-Dame de-Courson, Préaux-Saint-Sébastien, Saint-Martin-du-Mesnil-Oury, Saint-Michel de-Livet, Saint-Ouen-le-Houx, Sainte-Marguerite-des-Loges et Tortisambert, la commune nouvelle de Livarot-Pays d’Auge (chef-lieu dans l’ancienne commune de Livarot), par l’arrêté préfectoral du 24 décembre 2015.
TA Livarot-Pays-d ‘Auge (Calvados ; à partir de 2016)

1 – Bibliographie.
1 – Pièces historiques.
3 – Archives ShL.

1 – Manoirs
Michel COTTIN – Visite du 22 janvier 1994.

– Manoir des ETEUX.
Grande bâtisse XVIIe – XVIIIe siècle dont certaines parties pourraient être plus anciennes. Sans grand intérêt.
– Manoir des Chênes.
Intéressant ensemble d’un manoir entouré d’un fossé quadrangulaire avec une étroite plate-forme au sud et des murs plongeant dans les fossés sur deux côtés.
Seuls les murs pignon sont en partie visibles. Celui de l’est présente au centre un large massif de cheminée encadre de deux pans de bois. La maçonnerie paraît pouvoir remonter au XVIIe siècle.
Le massif de cheminée sur pignon, à l’ouest semble appartenir à une construction plus ancienne et paraît être plaqué avec un ressaut. Cette cheminée possède d’ailleurs une modénature prismatique caractéristique de la fin du XVe siècle.
La partie supérieure du pan de bois du mur gouttereau sud (?) est actuellement recouverte d’un essentage d’ardoise qui laisse apparaître les saillies des parties supérieures des poteaux qui semblent être de l’extrême fin du XVe siècle ou des premières années du siècles suivant.
Cette façade a été récemment malheureusement fort mal restaurée et recouverte d’un essentage de tuiles disparates de couleur, posées comme pour une toiture masque entièrement le pan de bois ancien. Une aquarelle conservée par le propriétaire présente cette façade avant cette « restauration » avec des écharpes obliques calant les poteaux principaux ce qui laisse à supposer une reprise ancienne, de la fin du XVIIe siècle ou du premier quart du siècle suivant.
– La Batallière.
Imposante maison, bien proportionnée, avec cheminées sur les pignons, dont la façade principale est entièrement de brique – sans doute des toutes premières années du XIXe siècle tandis que la façade postérieure offre un emploi de brique beaucoup plus tardif avec des baies cintrées dont l’arc est souligné d’un cordon de briques saillantes. Le mur pignon visible de la route, par contre, a conservé son pan de bois avec des grands entrecroisements de colombes typiques de la seconde moitié du XVIe siècle. On voir encore, à gauche du massif les deux niveaux de volets à panneaux pleins, de cette époque, qui s’ouvraient sur ce pignon.

2 – Bibliographie:

CAUMONT Arcisse de: Statistique monumentale du Calvados, réédition FLOCH Tome III, page 750.
Editions FLOHIC: le patrimoine des Communes du Calvados page 1232.
LETOREY Dominique: des bois de Meulles à la Fontaine du val Ratier PAR 47e année – n°9 décembre 1997.
PERROTE J., Notice historique et statistique sur la commune de Meulles, Multig. s.l.n.d., 21 p.
= Arch. Départ. du Calvados, Br. 3325
Revue Le Pays d’Auge.
Henri Pellerin. Quelques notes sur la géologie du plateau de Meulles – 1956 – 03-mars
Henri Pellerin. La Statistique monumentale du Calvados – Canton d’ Orbec: Meulles de revues de 1962 à.1967
Meulles, CDMPA, pp. 64-67
Meulles, Manoir des Eteux, CDMPA, pp. 68-70

2 – Pièces historiques:

STATISTIQUE MONUMENTALE DU CALVADOS PAR ARCISSE DE CAUMONT.
Notes par M. Ch. Vasseur.
Meulles, Moloe, Molloe, Moeles, Meules.
La paroisse de Meulles s’étend dans la plaine qui sépare la vallée de la Touque de la vallée de l’Orbiquet. Son origine est fort ancienne, car on la trouve mentionnée dans des chartes dès le commencement du XIe siècle. Toutefois, jusqu’à présent, on n’a pas trouvé sur son territoire de vestiges de l’occupation romaine.
L’église est un grand vaisseau largement éclairé; le choeur forme une très-légère retraite sur la nef. On y entre par une porte moderne, ouverte dans le mur de l’ouest et précédée d’un appentis en briques qui joue le rôle de porche.
Au-dessus, dans le triangle du pignon, s’ouvre une fenêtre également moderne. L’amortissement du gable est une croix de fer dont le pied sort d’une gerbe de lis emboutie: je ne crois pas que cette oeuvre de ferronnerie puisse remonter jusqu’au XVIe siècle.
La tour flanque l’angle nord, au niveau du mur du portail; mais elle fait complètement saillie sur le mur latéral. Elle offre les caractères de l’époque romane. Deux contreforts très-plats en grison buttent chaque face; les murs sont en blocage de silex. La seule ouverture qu’elle possède est une petite fenêtre cintrée ouverte à la base, vers l’ouest. Le couronnement consiste en une pyramide carrée servant de base à une flèche couverte d’ardoise.
Les murs latéraux sont d’époques diverses. Celui du nord, divisé en travées régulières par des contreforts peu saillants et parementé en pierre de marne de grand appareil, date du XVIe siècle. Les fenêtres ont été repercées postérieurement, sauf une. Au midi, la première travée, près du choeur, est seule du XVIe siècle; le reste est moderne, comme toutes les ouvertures.
Le choeur tout entier appartient au XIIIe siècle, mais il a subi des remaniements considérables; les seules parties restées caractérisées sont les deux contreforts du chevet, la corniche en quart de rond des murs latéraux. Les fenêtres sont du XVIIIe siècle, ou même plus récentes du côté du nord; mais dans la travée centrale du midi subsiste une belle ogive à moulures prismatiques, avec un meneau et une tracerie flamboyante; les autres sont, comme au nord, sans caractère.
Une sacristie en pierre, du XVIIIe siècle, d’assez bonne construction, cache la plus grande partie du chevet; on constate pourtant encore qu’il était presque tout entier occupé par une large fenêtre.
Les combles sont couverts en ardoise, ce qui leur ôte beaucoup d’ampleur et d’effet.
L’intérieur, modernisé, peut se décrire en quelques lignes. Voûtes plâtrées, après enlèvement des charpentes apparentes. Maître-autel insignifiant, avec un tableau daté de 1821. Le tabernacle, de forme ovale, avec trois niches, offre des peintures intéressantes.
Dans la seconde fenêtre, au nord, il subsiste quelques fragments de vitraux, entre autres un petit sujet, venant d’un couronnement de fenêtre flamboyante, représentant le Christ en croix avec la Vierge et saint Jean.
Indiquons encore, comme méritant un coup-d’oeil, six stalles en chêne sculpté style Louis XV, d’un bon travail.
L’arc triomphal consiste en une ogive à moulures prismatiques portées sur deux pieds-droits semi-cylindriques, disposition propre au XVI, siècle.
Les deux petits autels qui l’accompagnent doivent remonter au règne de Louis XIV. Ils sont à tombeau droit. Leur retable se compose de deux colonnes corinthiennes cannelées, rudentées, portant un fronton cintré coupé eu volute, avec un cartouche au centre pour amortissement. Une niche occupe l’entrecolonnement.
La tour était autrefois en communication avec l’église au moyen d’une arcade légèrement ogivale, à large voussure sans aucune moulure, appareillée en grison. Ce caractère fixerait la construction de la tour à l’époque de transition, bien que son aspect extérieur accuse une époque un peu antérieure.
Les amateurs d’ancienne liturgie trouveront, dans la sacristie de Meulles, une petite bibliothèque digne de fixer l’attention.
Nous citerons seulement :
1° Un Missel de 1672. Lyon, Antoine Beaujollin.
2° Un Antiphonarium. Parisiis, Ve Hérissant, 1695.
3° Missale Romanorum ex decreto sacrosancti Concilii
Tridentini restitulum, etc. Lutetioe Parisiorum, sumptibus
Joannis Henault, MDCLV.
Le frontispice représente saint Pierre et saint Paul et deux anges au pied d’une croix.
M. Bouet a dessiné un lutrin qui pourrait être contemporain de ces vieux livres, et qu’en cette qualité, sans doute, on a relégué dans un magasin humide.
La Confrérie de charité a été érigée, en 1552, sous l’administration du cardinal Jacques d’Annebaut. Elle obtint une bulle d’Urbain VIII en 1637. Supprimée, à la Révolution, au nom de la liberté, elle s’est reconstituée en 4803; elle remplit encore ses fonctions.
Les statuts n’offrent rien de particulier. On trouve son blason dans l’Armoriai de d’Hozier.
L’église de Meulles fait partie du doyenné d’Orbec : elle est dédiée à saint Pierre. Le patronage appartenait à l’abbaye de St-Pierre-sur Dives. Primitivement, Beaudouin de Meulles, fils du fameux comte Gillebert de Brionne, en avait aumôné la moitié à l’abbaye de St-Amand de Rouen, pro maire sua.
Ce monastère a conservé dans la paroisse des biens taxés à 50 de décimes.
S’il faut en croire Farin, les religieuses Emmurées de Rouen reçurent aussi de saint Louis, au moment de leur fondation, une masure et jardin à lui appartenant a Meulles, diocèse de Lisieux, pour en faire une grange.
La croix de cimetière date du dernier siècle. L’if situé à l’angle nord-ouest de l’enclos est magnifique; son tronc mesure 11 pieds de circonférence.

Dictionnaire topographique du Département du Calvados – Hippeau, Célestin.
MEULLES, canton d’Orbec. Moloe, 1195 (ch. de Saint-Taurin d’Évreux). – Mollæ, Moeles, XVIº sº (pouillé de Lisieux, p. 32).-Par. de Saint-Pierre, patr. l’abbé de Saint-Pierre-sur-Dive. Dioc. de Lisieux, doy. d’Orbec. Génér.et élect. d’Alençon, sergent. d’Orbec.
Le fief noble de Grandouet, assis à Meulles, fut érigé en 1653.
Petit-Grandouet (Le), fief assis en la paroisse de Meulles, érigé en plein fief noble, relevant de la vicomté d’Auge, consistant en cinq aînesses, 1653 (chambre des comptes de Rouen).

Baasle (La), h – Basle (La), h – Barle (La), h – Beau-Fouquet (Le), h – Bénardière (La), h -Boissard (Le) – Bois-Villard (Le), h – Bos-Cautru Ou Cotru (Le), h.– Boscautru, 1198 (magni rotuli, P. 16, 2). – Brosse (La), h. – Bruyères (Les), h. – Chênes (Les), h. – Conquière (La), h – Cour-Neuve (La), h. – Couture (La), h. – Croix-De Meulles (La), h. – Croix-Pitard (La), h – Croix-Verte (La), h. – Delitière (La), h – Despréaux (Les), bourg, – Dillières (Les), h. – Droulinière (La), h. – Éteux (Les), h. Étaux, 1848(Simon).- GLU (LA), h. – Gignaudière (La), f. – Grandière (La), h – Hamel Crossart (Le), h. che de Meulles.- Le Hameau Boissard, XVIII°° (Cassini). – Heutière (La), h – Jobéterie (La), h – Lamberdière (La), h. – Livet, h. – Lozière (La), h.- Lozière (La), h.- Minerai (Le), h – Minerettes (Les), h. – Montfort, h. – Morinaie (La), h – Morandière (La), h. – Motte (La), h. – Nolard (La), h – Ormeaux (Les), h. – Petit-Vaast (Le), h. – Plumetières (Les), h –

Saint Anselme de Cantorbéry – Rémusat, Charles François Marie de.
Gislebert Ier, dont le père était un fils naturel du duc Richard Ier, mourut assassiné entre 1035 et 1039.
Ses deux fils, encore fort jeunes, se refugièrent à la cour de Flandre; c’est alors que Brionne leur fut enlevé.
Revenus en Normandie à l’époque du mariage de Guillaume le Conquérant :
– Richard,reçut en échange de Brionne Orbec et Bienfaite (Saint-Martin-de Bienfaite, Calvados), puis Le Hommet (Manche), et, en Angleterre, le comté de Clare et la seigneurie de Tunbridge.
Richard eut cinq fils, dont l’aîné fut Gislebert de Clare; Le second, Roger de Bienfaite, et le cinquième, Richard, abbé d’Ely.
– Baudoin, fut seigneur de Meulles (Calvados) et de Sap (Orne), puis châtelain d’Exeter. Baudoin eut Richard, baron de Oakhampton, Robert de Meulles, qui avait pour aïeul le comte Gislebert 2.

The Norman People And Their Existing Descendants In The British Dominions And The United States Of America
Roger de Molis détenu dans le Devon 1083, 1086. Le nom était originaire de Meulles, en Normandie.

Promenade dans le canton d’Orbec-en-Auge – R.GUIBLAIS.
La commune de Meulles doit son importance au croisement de deux voies antiques, celle d’Orbec à Vimoutiers et celle de Lisieux au Sap. Elle appartenait autrefois à l’ancien canton de Notre-Dame-de-Courson, elle a été rattachée au canton d’Orbec par arrêté du 6 Brumaire de l’an X (29-10-1801).
Il existait sur la commune de Meulles un nombre de fiefs assez important:
Les Chênes qui était habités par la famille de Vauquelin apparentée au poète Vauquelin de la Fresnay. L’ancien manoir à presque entièrement disparu, mais la maison qui remplace est toujours entourée de belles douves.
Le château de Montfort, construit au milieu du XIX° siècle, qui occupe l’emplacement d’une fortification très ancienne.
Manoir des Eteux, construction à pans de bois du XVII° siècle édifié par Monsieur de Mailloc dont les armoiries (trois petits maillets) sont gravées dans la construction.
La terre de la Grandière, où habitèrent, à la fin du XVIII° siècle, la famille Vitroul à laquelle se rattache Rose Vitroul de la Grandière, fondatrice des Augustines d’Orbec. L’ancien Manoir existait encore il y a quelques années (avant 1959).
Renseignements historiques.
— Le plus ancien seigneur de Meulles mentionné dans l’histoire est Beaudouin, deuxième fils du comte Gillebert de Brionne, issu des ducs de Normandie; il prit part à la conquête de l’Angleterre, et obtint du Conquérant la ville d’Exeter et la vicomté de Devonshire. Il mourut en 1091. Il eut un fils, nommé Robert, et une fille qui épousa Guillaume d’Avranches.
Un seigneur de Meulles se battit à Brenneville, en 1119, du côté de Guillaume Cliton, dernier rejeton des ducs de Normandie.
Vers 1207, Nicolas de Meulles fit des donations à l’abbaye de St-Pierre-sur-Dives; enfin, en 1366, Guillaume de Meulles aumônait aussi des biens à l’hôpital d’Orbec.
Le registre des dons de Henry V, roi d’Angleterre, parle de damoiselle Catherine de Meulles, veuve de feu Renard de Chambray; mais je n’ai pu établir une filiation suivie pour ces divers personnages qui, probablement, n’appartiennent pas à la même famille.
A la fin du XVe siècle et au XVIe on trouve mention d’un certain nombre de fiefs situés sur le territoire de Meulles : le Hamel Crossart, appelé par Cassini le Hameau-Boissard, possédé, en 1469, par Robin des Landes; Brionne, qui fut longtemps dans la maison d’Harcourt; les Esteux, dont on trouve en possession, en 1469, un nommé Pierre La Perque; en 1524, Marc de Malenoue; et au commencement du XVIII, siècle, Philippe de Mailloc, d’une autre famille que les titulaires de la baronnie de Mailloc; enfin la Cousture, dont jouissait, en 1562, Julien Cruerin, escuyer.
La paroisse de Meulles dépendait de l’élection de Lisieux, sergenterie d’Orbec. Elle comptait comptait 220 feux ou 1,100 habitants.
La population actuelle est de 780.
Maistre Pierre Després, régent au collége Dubois vers 1517, docteur en théologie et très-grand prédicateur, a vu le jour au village de Meulles.

Revue Le Pays d’Aude – Henri Pellerin.
Extraits des revues de 1962 à.1967:

Meulles.
Il existait, à l’époque antique, des endroits où l’on fabriquait des meules de silex ou de grès qui servaient non seulement à moudre le grain dans les moulins mais aussi à la préparation de certains aliments.
Ordéric Vidal nous parle d’une carrière de de meules qui fut donnée au prieuré Notre-Dame de Maule (commune de Basemont, Seine et Oise) vers 1106.

La paroisse de Meulles fut sans doute fondée avant les invasions normandes. En effet le vocable de Saint-Pierre était fréquemment donné aux églises qu’on érigeait à l’époque carolingienne.
Meulles apparaît dans l’histoire à la fin du X° siècle. Une chartre de Richard Ier, duc de Normandie, petit-fils de Rollon, souscrite entre 962 et 996, nous apprend que Meulles appartenait au duc de Normandie.
Dès le XI° siècle, Meulles apparaît comme une paroisse déjà importante. Gilbert, comte de Brionne en pris le nom.
Richard Ier mourut en 996. De son mariage avec Gonnor Danemarck, il laissa de nombreux enfants, dont Richard, qui lui succéda sous le nom de Richard II.
D’une concubine, il avait eu un autre fils Godefroy, élevé avec les enfants légitime du duc, et qui eut le comté d’Eu, de Brionne.
– Godefroy ; comte d’Eu, fut donc seigneur de Meulles à la suite de Richard Ier. Il dut mourir à 48 ans d’après certains historiens. Les fiefs n’étant pas encore héréditaire, ils redevenaient la propriété du Duc, ici à Richard II.
Il en disposa en faveur d’un de ses frères puinés, Guillaume qui avait épousé Lesceline, la fondatrice de l’abbaye de Saint-Pierre sur Dives.
Godefroy; comte d’Eu et seigneur de Meulles a laissé un fils, prénommé Gilbert, mineur a la mort de son père. Guillaume, son oncle, fut le tuteur du jeune garçon. Auquel il remit, vers 1020, tous ses pouvoirs. C’est sans doute vers cette époque que Gilbert récupéra le comté de Brionne, et les forteresses d’Orbec, de Bienfaite et de Meulles.
Il y avait donc une place forte à Meulles au XI siècle. Le village de la Motte situé au sud de la commune, aux confins de Familly, en garde le souvenir.
Le domaine que possédait Gilbert au diocèse de Lisieux comprenait Orbec, Bienfaite, Cernay, Cerqueux ; Meulles, Le Sap.
En bordure de ce domaine, se trouvaient les possessions des Giroie. A la mort de Giroie le Vieux, Gilbert de Brionne, qui convoitait ses terres, pensa que c’était l’occasion d’étendre son domaine.
La bataille rangée entre les troupes du seigneur de Meulles et celles des fils de Giroie eut lieu entre Montreuil-L’Argillé et le Sap. Les Giroie et leurs hommes poursuivirent les chevaliers de Gilbert de Brionne jusqu’à la forteresse du Sap qui fut prise.
Robert Le Magnifique prit parti pour les fils Giroie et leur donna forteresse du Sap qui faisait partie du domaine de Gilbert de Brionne.
En 1034 le duc de Normandie, Robert Le Magnifique, mourut au retour d’un pèlerinage en lieux Saints. Il avait laissé son fils Guillaume, le futur conquérant de l’Angleterre, sous la tutelle d’Alain II, comte de Bretagne. Ce dernier fut empoisonné en 1040. C’est Gilbert de Brionne qui fut désigné pour le remplacer. Chargé de la tutelle du futur Guillaume le Conquérant, une amitié solide et une estime profonde lièrent le pupille au tuteur.
Gilbert de Brionne est mort soit au combat en voulant reprendre Le Sap ou bien assassiné.
La mort de Gilbert de Brionne se situe après 1041. On craignait pour la vie des deux jeunes fils de Gilbert, Richard et Baudoin, et l’on trouva plus prudent de les envoyer à la cour de Baudoin, comte des Flandre. Cet exil dura, très probablement, huit à dix ans.
Le comte de Flandre intervint auprès de Guillaume le Conquérant pour que les deux fils de Gilbert de Brionne pussent revenir et rentrer en possession des domaines de leur père.
Meulles et Le Sap furent attribués à Beaudoin qui pris le nom de Baudouin de Meulles; alors que Bienfaite et Orbec furent donnés à Richard qui s’appela Richard de Bienfaite.
– Baudouin de Meulles fut gouverneur d’Exeter en Angleterre, de la vicomté de Devon, la baronnie d’Orkampton, avec plus de cet autres fiefs ou manoirs, qui s’ajoutaient à ce qu’il possédait déjà dans la région d’Orbec et dans le Contentin.
Vers 1050, Baudouin de Meulles, Cousin de Guillaume, duc de Normandie (et fils de ce Gilbert de Brionne), donna à l’abbaye de Saint-Amand de Rouen, l’église de Meulles, et la dîme qui y était attachée. A la fin du XII° siècle ou début du XIII° siècle, nous voyons, par Nicolas de Meulles, un descendant de Baudouin, cette dîme passer à l’abbaye de Saint-Pierre sur Dives. Celle-ci posséda le patronage jusqu’à la révolution.
Baudouin de Meulles est mort aux environs de 1090 ou 1991.
De sa femme Emma, cousine germaine de Guillaume le Conquérant, il eut sept enfants, quatre fils et trois filles.
Les fils se nommaient Robert, Guillaume, Richard et Viger (fils bâtard).

1°- Viger, fils bâtard, semble s’être dirigé vers la carrière des armes puis se fit moine.
2°- Guillaume eut dans son lot la place forte de Vernon et un certain nombre de domaines en Angleterre. Il ne semble pas avoir eu de postérité et ses biens passèrent à son neveu, Guillaume de Vernon, fils de son frère Richard.
3°- Richard hérita des terre du Contentin et d’un lot de domaines situés en Angleterre, ainsi que la baronnie de Reviers près de Creully. Il pris le nom de Richard de Reviers. Il épousa Adelise, fille de Guillaume de Peverel.
4° Robert, apparemment l’aîné, récupéra en 1090 la forteresse de Brionne qu’il dû rendre à Roger de Beaumont. En 1204, lors du rattachement de la Normandie à la France, Meulles fit partie du domaine royal jusqu’à la révolution. Quant au château de Meulles, il fut sans doute détruit lors de l’invasion des Angevins, en 1136.

– Le fief des Eteux.
Le fief des Eteux, était l’une des terres de la paroisse de Meulles. Elle se signale encore aujourd’hui par un manoir à pans de bois, qui n’a guère changé, du moins extérieurement, depuis les XVII° et XVIII° siècles, qui virent sa construction et son aménagement.
La terre des Eteux et son manoir sont intimement liés à l’histoire de la familles de Mailloc, qui les posséda durant les deux derniers siècles de l’ancienne France.
Il ne faut pas confondre cette famille avec celle qui posséda, depuis le haut Moyen-Age la baronnie de Mailloc dans la vallée de l’Orbiquet, entre Orbec et Lisieux, et dont le château passa aux Colbert-Laplace, au XIX° siècle.
Les Mailloc des Eteux étaient d’origine modeste. Leur premier ancêtre connu tenait une auberge à Orbec, au XVI° siècle, auberge qui fut achetée par les Capucins, lors de la fondation de leur couvent.
Le fils de l’aubergiste, Nicolas Mailloc, sieur du Clos-Hébert, se dirigea vers l’administration, en prenant une charge de contrôleur des actes en la vicomté d’Orbec. Il épousa Jeanne Certain.
Ils se constituèrent une assez grosse fortune et ils servirent avec conscience les derniers Valois et Henri IV.
Ils firent l’achat à la fin du XVI° siècle de la terre des Eteux.
Ils s’appelaient en ce temps-là « Mailloc », sans particule, ce qui laisse supposer qu’un lien lointain existait entre cette famille et les communes de St-Pierre, St-Martin, St-Julien et St-Denis de Mailloc. A moins qu’ils ne descendissent d’un enfant naturel des barons de Mailloc.
Quoi qu’il en soit de cette origine, nous voyons au début du XVII° siècle Yves Mailloc, fils de Nicolas, s’intituler sieur des Eteux et de Montfort. Il était conseiller et procureur du Roy, en la vicomté d’Orbec. Il fut anobli par lettres données au mois de septembre 1612.
Les armoiries qui lui furent concédées étaient d’argent, à un maillet de sable, au chef d’azur, chargé de trois étoiles d’or.
– Yves de Mailloc, qui acheta les premières fractions du fief de Montfort en 1616 et 1617 possédait déjà, à cette époque, la terre des Eteux, à Meulles, qu’il avait acheté à la familles De Mallevoue.
Il avait épousé Catherine (ou Françoise ?) Lignel, qui appartenait, comme lui, à la bourgeoisie orbecquoise.
Ils eurent au moins quatre enfants, une fille et trois fils.
L’aîné, prénommé Philippe, devait lui succéder sur la terre des Eteux. Il partagea avec ses frères François et Adrien, la succession de son père.
Philippe Mailloc, écuyer, sieur des Eteux et de Montfort, semble avoir agrandi la fortune foncière de sa famille, car nous le voyons s’intituler, seigneur des Eteux, de La Morandière, de Montfort, de la Lozière et du Hameau Boissard.
Il épousa Françoise de Rosey, qui appartenait à une bonne famille de judicature de Lisieux.
C’est lui qui fit l’acquisition de la seconde moitié de fief de Montfort en 1645
De l’union de Philippe Mailloc avec Françoise de Rosey naquiren, au moins huit enfants qui formèrent les diverse branches de la famille Mailloc.

1°- L’aîné, François, hérita des Eteux et de la Morandière. Il épousa par contrat passé le 15 juillet 1653, Marie d’Epiney (d’espinay) fille de Michel D’Epiney, chevalier, seigneur de la Halboudière.
2° – Philippe, prêtre qui eut dans son lot la terre des Eteux.
3° – Yves, seigneur de de Touteville et de Mesnil-Guillaume.
4° – Adrien, prêtre
5° – Pierre, qui acheva l’acquisition de la totalité du fief de Montfort en achetant à la famille de Mallevoue, en 1666, le château et le dernier lot des terres de Montfort.

L’ascension des Mailloc était terminé leur noblesse était un fait acquis, François s’intitula François de Mailloc, seigneur des Eteux et de la Morandière.
De son alliance avec Marie d’Epiney il eut au moins dix enfants. Il s’intitulait seigneur de la Morandière, de Montfort et de la Lozière.
Les Eteux ne furent pas dans son lot, mais dans celui de son frère cadet Philippe de Mailloc (?).
François de Mailloc était mort en 1674 et c’est lui qui fit construire le manoir des Eteux.
A son décès, les Eteux échurent à François de Mailloc, le fils aîné qui devint seigneur des Eteux et de la Morandière. Il épouse en 1675 sa cousine germaine Françoise de Mailloc fille de Pierre de Mailloc. Elle lui apporte la Lozière et de Montfort. De cette union naquirent au moins dix enfants.
– L’aîné, prénommé Pierre-Philipe (ou Philippe-Pierre ci-dessous dans Le fief de Montfort ) qui hérite des Eteux et de la Morandière.
Il épouse, en mars 1699, demoiselle Barbe de Mainteterne qui lui apporte la seigneurie de Familly.
De Barbe de Mainteterne, il eut au moins trois enfants dont :
– Nicolas- François de Mailloc hérite des nombreuse terres Familly, Morandière, Lozière et Montfort mais c’est à Familly qu’il demeurait. Il épouse, en décembre 1739, Marie-Anne-Catherine Alleaume .
– Philippe-Pierre de Mailloc. hérita de la Lozière après la mort de sa mère vers 1730. Il possédé à Meulles, les terres des Eteux, de la Morandière de la Lozière et de Montfort soit à peu près un cinquième du territoire de la commune. Il mourut vers 1755.
Ils eurent, au moins, deux enfants: Un garçon Pierre-François-Nicolas de Mailloc et une fille Marie-Anne-Catherine de Mailloc.
– Pierre-François-Nicolas de Mailloc hérite de la terre des Eteux. Quand la révolution éclata, il fut désigné pour être le premier Maire. Nous ne savons pas où il mourut et s’il laissa postérité.
Au XIX° siècle, les Eteux furent la propriété d’un notaire Orbecquois, M. Lemaitre. A sa mort, il passa à sa fille. Puis le Manoir appartient à Mr et Mme Lesage.

Le Fief De Boscautru.
Bos-Cotru, Bosc-au-Trun.
Le Fief De Boscautru, à Meulles; apparaît pour la première fois dans un texte du XII° siècle. On y retrouve le nom de Raoul du Boscautru. Vers 1231, on cite Guillaume De Boscautru, en la paroisse de Familly. Boscautru est signalé sur la carte du Diocèse de Lisieux, par Danville publié en 1727.
Le Boscautru, à partir du Moyen-Âge était un quart de fief de Haubert sis à Meulles, mais il s’étendait sur Friardel et Familly.
A la fin du XIV° siècle, le Boscautru était passé à la famille De Monnay. Jean de Monnay, seigneur de Boscautru mourut en 1411.
L’aîné Guillaume hérita de Boscautru le 24 Octobre 1413. Il eut un fils Jean qui était mort en 1444. La terre de Boscautru appartenait à ses enfants mineurs et c’est Henry de Monnai qui en avait la garde.
Au début du XVI° siècle Boscautru était passé à la famille De Manneville où nous trouvons un Geoffroy de Manneville, seigneur de Boscautru.
Puis Le Boscautru passa aux Puillois, famille de robe enrichie au moment de la guerre de Cent Ans. Un Jehan de Puillois fit l’achat de Boscautru.
Au Puillois succéda une famille Poullain. Un Louis Poullain était seigneur du Boscautru au milieu du XVI° siècle.
Ce fut son fils Jehan Poullain qui en hérita. Il ne devait pas la garder longtemps, en effet, nous voyons Nicolas Grieu, écuyer, faire hommage pour le fief de Boscautru le 17 février 1577. Celui-ci résolut de rétablir la splendeur et entreprit la reconstruction totale d’un nouveau manoir.
Nicolas Grieu eut pour héritier son fils Josias de Grieu qui mourut jeune, laissant un fils prénommé François, qui était mineur. L’héritier du Boscautru eut pour tuteur son parent Adrien De Grieu, seigneur de Bellemare et de Firfol. La tutelle fut préjudiciable à la situation financière du mineur. Le 28 mai 1624, il vendit Boscautru à Messire Robert de Croisy.
Toutefois, il se réserva le fief de Paperottes. Les sous-fiefs de Paperottes, de Fallet (Courtonne-la-Meurdrac et Villers) et une terre de Bellou dépendaient de Boscautru qui possédait un manoir dans un herbage, clos de mur, droit de colombier, de regard de mariage, services de Prévôté, droit de garennes etc.
Robert de Croisy ne devait pas garder le Boscautru.
Luc Morin, qui avait épousé Anne De Grieu exerça un retrait lignager et récupéra le Boscautru le 31 janvier 1624.
Un accord du 29 mai 1628 entre le seigneur de Friardel et celui de Boscautru précisa que, le fief de la Couture, sis à Meulles, qui avait eu un Manoir, un colombier et une garenne, le tout entièrement ruiné, à l’époque serait réuni, avec le fief des Hayes, sis à Familly, à la terre du Boscautru.
Cette famille qui allait posséder la terre et le manoir du Boscautru pendant tout le XVII° siècle semble originaire de Meulles où un domaine rural, nommé la Morinaye, situe sans doute son berceau.
Luc Morin eut, avec, Anne De Grieu, neuf enfants.
– Ce fut l’aîné, Jean Morin, qui hérita du Boscautru. Il mourut jeune.
Son fils, en qualité d’aîné, eut la charge de doter ses sœurs. Il épousa Marie Le Grix.
Une pénurie d’argent incita Marie Le Grix à demander une séparation de biens. La situation financière de Luc Morin étant devenu si mauvaise, la terre de Boscautru fut saisie et vendue le 15 novembre 1679 à Yves de Mailloc.
Cependant les quatre filles exercèrent le droit de lignage et choisir Georges Le Portier du Saussay comme acquéreur. Il mourut quelques années plus tard, ce fut son neveu, prénommé aussi Georges qui hérita du Boscautru.
– Georges Le Portier du Saussay est le fils de Jacques Le Portier, sieur de la Fosse, et de Marie Arnoult. Il épousa Françoise Anne Le Bas.
– Jean Georges Le Portier du Saussay, l’aîné, hérita du Boscautru. Il épousa Marie De Pardieu. Le jeune couple quitta la France pour aller vivre « aux Iles » Saint-Domingue. Jean Georges Le Portier du Saussay y mourut jeune.
C’est « aux Iles » que naquit leur unique fille et héritière Marie-Louise(Françoise ?) Le Portier du Saussay.
– Marie-Louise(Françoise?) Le Portier du Saussay revint en France en 1723. Elle épousa son cousin germain Georges Robert Des Mollières en 1743.
Marie- Françoise Le Portier du Saussay et Georges Robert Des Mollières De l’Aumondière représentaient la quatrième génération de la famille qui vivait au Boscautru. Dernière de sa lignée, le Boscautru, par son mariage, passa à la famille Des Mollières.
De leur union naquirent trois enfants dont :
– Marie Anne Caroline Des Mollières qui fut l’unique héritière. Elle épousa François d’Ouézy qualifié de seigneur-patron d’Olendon et de Montfort. Ils eurent quatre enfants.
La fortune des d’Ouézy disparue:
– suite à des problèmes dans les plantations où son fils, Claude Charles François, à Saint-Domingue où il mourut. Il essayait de liquider la situation ses parents.
– Avec la révolution
François d’Ouézy seigneur-patron d’Olendon, de Boscautru, de Montfort etc. est mort en 1928 à 80 ans. Ses filles se partagèrent l’héritage.
-Louise Aimée Agathe d’Ouézy d’Olendon qui avait épousé Mr de Gland de Villiers eut le Boscautru dans son lot. Elle vendit la terre de Boscautru; vers 1846-1847 à M. Jean Lambert Fournet, industriel de Lisieux.
– Jean Lambert Fournet, si remarquable sur le plan des affaires, n’avait aucune culture intellectuel, ni aucune formation artistique. Il le prouva en faisant détruire les deux ailes latérales du manoir de Boscautru. A la place de ces deux pavillons; il fit édifier deux prolongements de briques, qui étaient aussi solides que laids.
Jean Lambert Fournet était né Lisieux en 1790 , fils de Jean Baptiste Fournet et de Marie Anne Françoise David. Il se spécialisa dans le commerce de frocs et fonda à Lisieux un commerce de draps. Il mourut , à 40 ans, en l’an III.
– Jean Lambert, son fils, fonde le premier établissement mécanique qui connut une très grande prospérité. Il épouse, en 1817, Marie Aimée Brochaye qui lui donna trois enfants.
En 1840, il fonde, à Livarot, un autre « établissement mécanique » une filature de lin.
Il se constitua une immense fortune et l’achat de la terre de Boscautru, vers 1846, semble avoir été un simple produit de placement financier. Il maria ses deux filles :
– Marie Céline Fournet avec Pierre Auguste Duchesne.
– Amélie Fournet avec Charles François Edouard Herbet.
Il avait obtenu que ses gendres eussent le droit d’ajouter à leur patronyme celui de Fournet.
Jean Lambert Fournet mourut le 23 février 1871 à Lisieux et laissait deux filles, veuves toutes les deux.:
1) – Mme Amélie Herbet-Fournet, qui mourut en 1907 sans enfant. C’est elle, qui dans le partage de la succession eut la terre de Boscautru.
2) – Mme Marie Céline Duchesne-Fournet qui eut deux fils :
– Pierre Georges Duchesne-Fournet, né en 1840, marié en 1872 à Laure Lapierre.
– Paul Duchesne-Fournet, né en 1845 mort en 1906, épouse en 1874, Lucie Jobez qui lui donne trois enfants.
Jean Duchesne-Fournet
Marguerite Duchesne-Fournet
Pierre Duchesne-Fournet

– Marguerite Duchesne-Fournet, née en 1875; hérite du Boscautru. Elle épouse, en 1910, Mr Sadi Carnot, fils aîné de l’ancien Président de la République. Elle décède en 1938 laissant quatre enfants dont :
– Claude Paul Pierre Sadi Carnot, né en 1911 qui hérite du Boscautru.
Le manoir de Boscautru, qui est parvenu jusqu’à nous, est une construction de la seconde moitié du XVI° siècle. Il semble que ce soit Nicolas de Grieu qui avait acquis le Boscautru au milieu du XVI° siècle, qui ait été le constructeur..
La construction primitive comportait un corps de logis, sur un plan rectangulaire, épaulé latéralement par deux ailes en avancées.

Le Fief des Chesnes.
Il y avait déjà, au moyen-âge, un manoir des Chênes. C’était une petite forteresse, entourée de douves et munie d’un pont-levis. A la fin de la Guerre de Cent Ans il était en si mauvais état que les seigneurs des Chesne ne purent continuer de l’habiter.

1 – Richard Des Chesnes. Il vivait au début du XIV° siècle. En 1320, il possédait un manoir à Meulles. Il eut un fils :
1- Raoul des Chesnes qui eut deux fils :
1.1 – Raoul des Chesnes qui entra dans les ordres.
1.2 – Guillaume des Chesnes, qui eut deux enfants.
1.2.1 – Jeanne des Chesnes.
1.2.2 – Jean des Chesnes

1.2.1 – Jeanne des Chesnes, qui épousa Durant de Thieuville. Ils eurent deux enfants :
1.2.1 a – Durant de Thieuville qui épousa Marguerite de Bouquetot.
1.2 1 b –

1.2 2 – Jean des Chesnes, mort en1404, eut au moins trois fils :
1.2 2 1 – Georges des Chesnes, qui fut marié, emprisonné et exécuté.
1.2 2 2 – Guillaume des Chesnes, prêtre qui hérite de la terre des Chesnes.
1.2 2 3 – Jean des Chesnes, qui hérite de la terre des Chesnes à son tour ; après son frère Jean. Il se bat dans le camp Français, ses biens sont saisis et donnés à Jehan Chambellan. Il possédait également le fief de Montfort à Meulles (voir ci-dessous Le fief de Montfort). Mort avant 1444, il laisse trois enfants :

1.2.2.3 1- Tassine des Chesnes
1.2.2.3 2 – Philippe des Chesnes
Tassine des Chesnes et Philippe des Chesnes eurent en héritage le fief de Monfort, quelles se partagèrent. (voir ci-dessous Le fief de Montfort).

1.2.2.3 3 -Guillaume des Chesnes, hérita de la terre patrimoniale des Chesnes. Il vivait en 1439, à cette date il était seigneur des Chesnes. Il se maria deux fois dont avec Jeanne du Moutier.
Il possédait, en plus, une habitation et des terres à Heugon dans l’Orne. C’est là qu’il établit sa résidence.
Guillaume des Chesnes, écuyer, seigneur des Chesnes ; eut un fils prénommé Pierre.

– 1.2.2.3 3 a – Pierre des Chesnes possédait la terre des Chesnes par héritage paternel, lorsqu’il comparut les samedi et dimanche 17 et 18 mars 1469, à Beaumont-le-Roger, à la monstre de la noblesse du Baillage d’Evreux. Il s’y présenta en habillement d’archer, avec deux chevaux. Seigneur des Chesnes mais aussi du fief de Folleval. Il mourut avant 1484. Il eut un fils prénommé Pierre.

– 1.2.2.3 3 a 1- Pierre des Chesnes succéda sur la terre des Chesne. Il rendit aveu au roi, pour le Fief des Chesnes, le premier mai 1484. La terre des Chesne était un quart de fief du haubert relevant du roi, qui comprenait manoir, motte, colombier, droit de prévôté, rentes, terres et bois, d’un revenu de quatre-vingt livres tournois.
Le seigneur des Chesnes devait dix jours de garde au château d’Orbec, en temps de guerre, et à condition que le dit chastel soit en bon état.
Pierre des Chesnes avait l’intention, à la fin du XV° siècle, de reconstruire son habitation détruite par la Guerre de Cent Ans. Le manoir fut reconstruit durant tout le XVI° siècle et jusqu’au début du XVII° siècle. Pierre des Chesnes eut au moins deux fils :
– 1.2.2.3 3 a 1.1 – Guillaume des Chesnes
– 1.2.2.3 3 a 1.2 – Julien des Chesnes.

– 1.2.2.3 3 a 1.1- Guillaume des Chesnes eut dans son lot les terres et le manoir de Heugon. C’est dans cette paroisse que les Elus de Lisieux le trouvère en 1540. Il se déclara noble de toute ancienneté, et il prouva, par chartres et écritures, sa descente de degrés en degrés , qui vivait en 1439.
Guillaume des Chesnes de Heugon se maria deux fois.
En premières noces, une femme dont nous ignorons le nom
En secondes noces Anne d’Annebaut, fille de Guillaume d’Annebaut, chevalier, seigneur de Bonnebosc.
De son premier mariage, Guillaume des Chesnes eut une fille :
– 1.2.2.3 3 a 1.1 a – Jeanne des Chesnes, qui épousa Jean de la Boullaye.

De sa seconde union, quatre autres filles :
– 1.2.2.3 3 a 1.1 b – Catherine des Chesnes, qui épousa Antoine Thiesse, écuyer, sieur de la Halboudière.
– Jeanne des Chesnes, qui épousa François de Guerpel, écuyer, sieur de Loges.
– Anne des Chesnes, qui épousa Jacques Régnaut, sieur d’Ambleville.
– et X des Chesnes, qui épousa Guillaume de Prestevall, seigneur des Parcs, de Chambray et de la Brière.

– 1.2.2.3 3 a 1.2- Julien des Chesnes entra dans les ordres et fut prêtre. C’est lui qui hérita, à la mort de son père, survenue avant 1536 de la terres des Chesnes. Il rendit aveu au roi le 11 novembre 1536.

– 1.2.2.3 3 a 1.1 a – Jeanne des Chesnes, issue de son premier mariage et qui avait épousé Jean de la Boullaye, qui hérita de la terre des Chesnes à la mort de son oncle l’abbé Julien des Chesnes. Elle possédait les Chesnes en 1562. A cette date, elle avait perdu son mari et elle était veuve.
Il semble qu’elle n’eut pas d’enfants ; car à sa mort, elle légua le fief des Chesnes à sa sœur Catherine des Chesnes qui avait épousé Nicolas Thiesse.

– 1.2.2.3 3 a 1.1 b – Catherine des Chesnes. Sur un aveu de 1680, nous pouvons lire « Le fief des Chesnes appartenoit à Nicolas Thiesse, escuyer, sieur des Chesnes, à qui il appartenait comme héritier de Catherine des Chesnes à laquelle le fief était succédé par le décès de demoiselle Jeanne des Chesnes, sa soeur, à laquelle il appartenoit à droit successif de feu Julien des Chesnes, prêtre, son oncle. » Catherine des Chesnes et Nicolas Thiesse eurent :
– Nicolas de Thiesse sieur des Chesnes ; mort vers 1612, ne laissant que cinq filles dont :
– Anne de Thiesse qui hérite du fief des Chesnes. Celle-ci épouse, en 1602, René de Vauquelin, sieur des Ifs, fils de Louis Vauquelin et Jeanne des Buats, à qui elle apporte ce fief.
Anne de Thiesse vit encore en 1646, René de Vauquelin vivait encore en 1625, mais il décède avant sa femme.
De cette union naquirent a moins quatre fils dont :
– Louis de Vauquelin qui recueillit la terre des Chesnes en héritage. Né vers 1612, il mourut en 1692. Il avait épousé Françoise de Bernard d’Avernes, ils eurent huit enfants dont :
– Louis de Vauquelin, l’aîné, né vers 1656, mort en 1706. Il hérita Des Chesnes par avancement de succession de ses parents. Il épousa Louise de Brossard. De cette union naquirent huit enfants dont :
– Eustache de Vauquelin des Chesnes, né en 1692.
Il épouse, en 1720, Louise Le Michel d’Avrilly. Le couple commença à habiter Les Chesnes puis abandonna cette résidence pour St. Aquilin-d’Augeron. Le vieux manoir familiale fut abandonné définitivement, et cessa d’être habité noblement. A cette époque éclate la révolution.
De cette union naquirent environ sept enfants dont :
– Adrien- Eustache Louis de Vauquelin des Chesnes en 1724, qui épouse Marie-Louis-Claude Aubert d’Ailly. Ils eurent au moins trois enfants dont :
– Eustache-Louis de Vauquelin des Chesnes, né en 1769, qui hérita des Chesnes. Il épousa Victoire-Louise-Marguerite d’Ablon en 1805. Ils habitent au château d’Ailly.
Il est mort le 30 Août 1859 laissant une immense fortune terrienne partagée entre ses quatre enfants dont :
– Charlotte-Louise de Vauquelin (1806-1888) qui eut la terre des Chesnes. Elle épouse le comte Frédéric Le Boucher D’Emiéville. Elle eut deux filles dont:
– Marie-Valérie d’Emiéville, qui épousa Jacques-Louis-Ernest Cadeau d’Acy.
De cette union trois enfants :
1° Marie-Paule-Mathilde Cadeau d’Acy qui épousa René de Lavau.
2°Jacqueline-Marie-Josèphine Cadeau d’Acy qui épousa Adrien-Louis de Lavau, frère de René.
3° Anne-Marie-Thérèse Cadeau d’Acy qui épousa Paul-Marie-Joseph vicomte de Pioger.

Ce sont ces trois demoiselles Cadeau d’Acy qui héritèrent de la terre des Chesnes, qu’elles gardèrent en indivision avec leur tante Marie-Mathilde Le Boucher d’Emiéville. La tante eut la nue-propriété et les nièces l’usufruit.
A la mort de Melle Le Boucher D’Emiéville, les deux dames Lavau et la vicomtesse de Pioger eurent la propriété complète des Chesnes.
L’indivision fut préjudiciable à la terre des Chesnes. Les trois héritières trouvèrent plus conforme à leur intérêts de la vendre et cédèrent cette vieille terre des Chesnes à Mr. Georges-François Bisson, industriel et Maire de Livarot. Cette vente eut lieu vers 1934.
Puis les Chesnes ont appartenus à Mr Bernard Leboucher, dont la femme, Melle Bisson, et la fille de l’acquéreur. Mr Bernard Leboucher a entrepris la restauration intérieure.

Fief de la Losière ou Lozière.
La terre de la Lozière est située au nord du bourg de Meulles vieille les et en limite de la commune de Cerqueux. C’était jadis un huitième de fief, comportant cinquante-trois acres de terre, c’est-à-dire environ vingt-sept hectares et demi, en domaine fieffé et environ deux hectares, en domaine non fieffé.
Les aveux de la Lozière nous apprennent qu’au XV° siècle la Lozière comportait un manoir et un colombier. A la fin du XVI° siècle, l’ancien colombier était détruit (tombé en ruine à la suite de la guerre de Cent Ans), mais on précisait que le seigneur du lieu avait droit de le reconstruire.
Quant au manoir seigneurial, il subsista, semble-t-il, jusqu’au XVIII° siècle. Il fut abattu et l’on construisit à la place une modeste maison manable.
Le Fief de la Lozière relevait directement du Roi. Le seigneur de la Lozière avait droit de Manoir et également « pouvoir de moudre son grain au manoir de Canapville, à sa Majesté appartenant ».
Le nom primitif était La Lorière qui se modifia au cours des âges en Les Loreux, ou Le Loreur et se transforma à partir du XV° siècle en le Loreux. Les plus anciens seigneurs se nommaient Loreux.
Les Le Loreux habitaient Meulles dès la première moitié du XIV° siècle. Le marquis de Frondeville nous a signalé que le dénombrement de 1320 contient le nom de Jean Le Loureux, qui tenait à Meulles un septième de fief.
– Guillaume Le Loreux (époux de Alips), écuyer, demeurant à Orbec, probablement descendant de Jean Le Loureux, rendit aveux au roi, le 18 août 1411, pour un huitième de fief, sis à Meulles, nommé la Lorière. Il semble que Guillaume Le Loreux mourut dans le premier tiers du XV° siècle.
– Jean Le Loureux, son fils, est indiqué comme mineur, dans le compte de Jean Le Muet, en 1440. Il hérita de La Lorière. Il comparue (représenté par un nommé Martin Bastar) à la monstre de la noblesse du Baillage d’Evreux, tenue à Beaumont-le-Roger les 17 et 18 mars 1469. Jean Le Loureux y est qualifié « écuyer, seigneur de la Lozière).
– Jacques Le Loreur, sans doute le fils de Jean, possède à la fin du XV° siècle ; la Lorière. Il rendit aveux au roi, pour son huitième de fief nommé la Lorière, le 22 Juin 1483. Il garda la Lorière jusqu’à sa mort vers 1518.
– Charles Le Loreux, fils de Jean Le Loureux, rendit aveu au roi, pour la Lorière, le 22 Juin 1520 (on trouve la forme Le Lorreur). Ces deux aveux citent le manoir de la Lorière et son colombier comme encore existant. Il est qualifié « sieur de la Lozière et de Pierfitte par les élus de Lisieux en 1540. Il mourut au milieu avant 1566.
– Louis Le Loureux ; fils ainé et successeur de Charles Le Loreux, dans les rôles des taxes de l’arrière ban du baillage d’Evreux, dressé en1562, est qualifié « d’escuyer, seigneur de la Lozière, du hameau Boessar, la vavassorie Langloys et le Saulcey ». les trois premières terres se trouvaient à Meulles et le Saulcey pourrait-être, selon l’abbé Lebeurier, à Réville, canton de Broglie, Eure. Nous ne connaissons pas la date exact de son décès survenu après 1562.
La Lozière passa à son fils Jean Le Loureux qui la posséda pendant quelques année. Il mourut, sans postérité, à la fin XVI° siècle et sa fortune échut à sa sœur, qui avait épousé Philippe de Myée, baron de Coulonce et de Guesprey. Ce dernier rendit aveu au roi, pour le fief de la Lozière, le20 Mars 1596. Il précise qu’il est le représentant de sa femme « demoiselle Charlotte le Loureux, à laquelle le dit fief est déchu par le décès de Jean Le Loureux, écuyer, son frère »
Charlotte le Loureux, dame de la Lozière, perdit très jeune son mari. Elle se remaria, dans les dernières années du XVI° ou au tout début du XVII° siècle, avec Louis de Mallevoue, chevalier, seigneur du Plessis-Monnay. Elle lui apporta Fief de la Lozière, et c’est ainsi, par ce mariage, que Fief de la Lozière passa au début du XVII° siècle à la famille de Mallevoue, ainsi que des terres importantes en Haute-Normandie.
A sa mort Charlotte le Loureux laissait, de son second mariage, au moins trois fils Jacques de Mallevoue, Guillaume de Mallevoue et Henry de Mallevoue. Il semble que la Lozière ait été partagée entre les trois frères.
– Guillaume de Mallevoue, mort sans descendance, laissa la fraction qu’il possédait à ses nièces, filles de Jacques de Mallevoue. Ses frères avaient, eux aussi, une part de la terre des Le Loureux.
– Henry de Mallevoue échangea le 20 Avril 1656 la part de la terre de la Lozière, qui lui était échue, avec une ferme assise en la paroisse de Drucourt, et qui appartenait à Pierre de Mailloc. Dans l’acte, passé au tabellionnage d’Orbec, on précise que la Lozière « lui était échue par le décès de Charlotte Le Loureux, sa mère ».
Elisabeth Fouquier, veuve de Guillaume de Mallevoue et ses filles finirent, suite à des propositions avantageuse, par vendre à Pierre de Mailloc la terre et la seigneurie de la Lozière le 26 Juillet 1660 devant les tabellions d’Orbec.
L’intégrité du fief de la Lorière était reconstituée. Ils avaient reconstitué notamment l’ensemble du fief de Montfort qui bornait celui de la Lozière.
A quelle branche des de Mallevoue appartenait Louis de Mallevoue ? Il s’intitulait chevalier, seigneur du Plessis-Monnay (ou Plessis-Chantelou). Il se rattachait, sans erreur possible, à la branche des du Plessis.
Une généalogie de la famille de Mallevoue permet d’esquisser les différents rameaux de la famille de Mallevoue.
Les Mallevoue semblent originaires de la terre de Mallevoue, à Guerquesalles, près de Vimoutiers. La recherche de 1666 précise qu’ils vivaient « anciennement au lieu Malvoue » et « qu’ils s’appelaient Melles-oies » ce qui signifierait « les mauvaises oies ». C’est sans doute en cause de cette signification de leur nom qu’on leur donna comme armoirie « d’azur, à trois oies passantes d’argent ».
Une branche des Mallevoue se fixa à Meulles et nous trouvons au milieu du XV° siècles un Guillaume de Mallevoue qui s’intitulait seigneur du Plessis et des Eteux.
Il eut deux fils Jean de Mallevoue, qui forma la branche des du Plessis et Macé de Mallevoue duquel descendent les Mallevoue seigneurs des Eteux et de Boisnouvel.
Macé de Mallevoue eut un fils Gui de Mallevoue qui hérita des Eteux ; Le fils de Gui de Mallevoue, Jean de Mallevoue s’intitulait, lui aussi, seigneurs des Eteux.
La branche des du Plessis eut des attaches avec Meulles, par l’alliance de Louis de Mallevoue avec Charlotte Le Loureux, dame de la Lozière.
A la fin du XIV° siècle, les Mallavoue avaient déjà quitté la vallée de la Vie pour venir s’établir aux confins du Pays d’Ouche, près du Sap à Saint-Germain et à Notre-Dame -d’Aunai.

Le fief de Montfort.
Le fief de Montfort est situé à l’ouest de la commune en bordure de St-Sébastien-de-Préaux. Son nom évoque l’idée d’une fortification. Une voie antique passait à proximité de Montfort.
Un contrat de vente passé le 16 Juillet 1666 indique que le château était situé « sur une motte entourée de fossés » Montfort figurait comme plein fief, relevant du Roi.
Il y avait certainement au moyen âge une famille de Montfort dont nous ne savons à peu près rien. Au XV° siècle, Montfort était passé à la famille Des Chesnes.
Lorsque Jehan Des Chesnes possédait Montfort au début du XV° siècle, nous étions en pleine lutte de la guerre de Cent Ans. Il avait plus ou moins adopté le partie Anglais, alors que les autres gentilshommes de la région étaient restés fidèle au roi de France. Il mourut avant 1448. Un mémorial de l’Echiquier de Normandie pour l’année 1448, nous apprend que Jehan Des Chesnes seigneur de Montfort était mort en laissant pour seules héritières deux filles mineures (voir ci-dessus Le fief des Chesnes).
Le fief de Montfort fut divisé en deux partie. Cette division dura jusqu’au XVII° siècle, époque à laquelle la famille De Mailloc devait reconstituer l’unité du fief grâce à des achats judicieux.
– L’une d’elle épousa Macé de la Roche. Macé de la Roche qui n’était pas encore noble (anobli en 1454), rendit aveu au roi pour son fief de Montfort en 1455. Ce fief, échue par sa femme, comprenait les terres sises à Meulles et celles du Bosc-Renoult.
En 1469, lors de la montre générale de la noblesse du Baillage d’Evreux, il présente son fils Jehan de la Roche, armé de brigandines, salade et vougue, montés de deux chevaux.
Ce Jehan de la Roche était mort en 1485 et son fils Macé de la Roche rendit aveu au roi pour Montfort. Il eut à son tour un fils Geffroi de La Roche, seigneur, en partie, de Montfort.
Nous ne savons pas ce que devinrent les De La Roche à partir du milieu du XVI° siècle.
La part qui leur appartenait passa à Charles du Val et après ce dernier à la femme de Jacques Le Cornu, écuyer, sieur de Raconval.
C’est la famille Le Cornu qui posséda Montfort, en partie, à la fin du XVI° siècle et au début du XVII° siècle.
– L’autre épousa, avant 1644, Jehan Amiot, fils de Jean Amiot et de Marguerite Lion, seigneur de l’Ortier à Auquainville.
Ces Amiot semble originaire d’Orbec. Une généalogie nomme un Laurent Amiot qui achète le fief de l’Ortier, à Auquainville le 10 février 1361. Il eut un fils prénommé Jean, qui épousa Marguerite Louyn (nous pensons Lion).
Au lendemain de la guerre de Cent Ans, Jean Amiot, seigneur de l’Ortier et de Montfort, récupéra ses fiefs.
Il eut, au moins, six enfants dont Guillaume Amiot, écuyer, sieur de l’Ortier et de Montfort. Celui-ci un fils nommé Robin Amiot qui était à son tour seigneur l’Ortier et de Montfort.
Ce Robin Amiot , eut à son tour un fils, Louis Amiot qui habitait Meulles. Ce dernier eut un fils, prénommé lui aussi Louis , prêtre qui hérita de Montfort et qui fut. Probablement le dernier des Amiot seigneurs de Montfort.
Après lui, nous trouvons, pour cette moitié de fief de Montfort les Hautemer. La famille de Hautemer avait de nombreuses branches, dont celle du Maréchal de Fervaques. Nous n’avons pu rattacher Jacques de Hautemer qui posséda moitié de fief de Montfort après la mort de Louis Amiot, prêtre aux Hautemer du Fournet auxquels se rattachait le Maréchal de Fervaques, dont il était cependant le parent.
Comment avait-il acquis Montfort ? Y avait-il une alliance entre les Amiot et les Hautemer ?
Cette alliance ne serait pas impossible parce que nous avons relevé le mariage de Jean de Hautemer avec Renée Le Loureux dont la famille habitait La Lozière à Meulles.
Jacques de Hautemer était mort en 1562, nous ignorons le nom de sa femme.
Jacques de Hautemer laissa quatre filles dont :
– Marie de Hautemer qui épousa Sébastien Gallopin
– Une autre, dont nous n’avons pas le prénom, qui épousa Jacques de Mallevoue

Ce sont Sébastien Gallopin et Jacques de Mallevoue qui héritèrent, chacun pour sa part, de la moitié du fief de Montfort.
Sébastien Gallopin eut trois fils : Paul, Louis et François.
– Paul Gallopin, son fils aîné, reçu sa part de Montfort. Il ne sut pas gérer sa fortune et ses frères cadets rachetèrent la part du fief de Montfort.
– Louis Gallopin, prêtre, seigneur en partie de Montfort.
– François Gallopin, son frère, eut un fils nommé Pierre Gallopin qui hérita de la parts de Montfort de son père.
Les Gallopin possédaient une partie rurale du fief de Montfort, mais pas le château qui appartenait, après la mort de Jacques de Hautemer était passé à Jacques de Mallevoue, à cause de sa femme.
Jacques de Mallevoue, beau-frère de Sébastien Gallopin, avait épousé Melle de Hautemer, fille de Jacques qui lui avait apporté une fraction des terres de Montfort et le château.

Au début du XVII° siècle, le fief de Montfort se fractionnait entre :
1) – Nicolas Le Cornu qui vendit ce qu’il possédait à Montfort, le 7 juillet 1645, à Philippe de Mailloc. Son père Yves de Mailloc, sieur des Eteux, (voir Le fief des Eteux.) avait acheté l’autre moitié du fief de Montfort le 25 Avril 1617.
2) – L’abbé Louis Gallopin et son frère François Gallopin.
3) – Les enfants de Louis Mallevoue.

Les De Mailloc, qui avaient acheté, depuis peu, le fief des Eteux à la famille De Mallevoue rachetèrent, à Pierre Gallopin (fils de François), par échanges de terres, ses droits et jouissances sur le fief et seigneurie de Montfort, et à Louis Gallopin sa part du fief de Montfort.
Avec ses achats le De Maillocs possédaient presque la totalité du fief de Montfort. Il leur manquait l’élément le plus représentatif de ce fief « le château », qui appartenait à la veuve de Guillaume de Mallevoue, Elisabeth Fouquier, et ses filles.
Ce fut Pierre de Mailloc qui réussit à en faire l’acquisition le 26 Juillet 1666.
– Pierre de Mailloc, écuyer, sieur de Montfort (reçu par avancement d’hoirie), était le quatrième fils de de Philippe de Mailloc. Il a épousé, en 1620, Françoise (ou Marie) de Rosey, sa cousine maternelle.
Ci-dessus dans Meulles – La terre des Eteux. Il est indiqué « L’union de Philippe Mailloc avec Françoise de Rosey naquirent de nombreux enfants qui formèrent les diverse branches de la famille Mailloc ».
C’est Françoise (ou Marie) de Rosey qui dut apporter à son époux les terres qu’il céda à Henry de Mallevoue (Voir ci-dessus). De même quatre ans plus tard Pierre de Mailloc acheta le reste du fief à la veuve et aux filles de Jacques de Mallevoue.
De son mariage avec Françoise de Rosey, il eut un fils, Philippe de Mailloc, mort en bas âge et une fille Françoise de Mailloc, seule héritière qui posséda, par la suite les terres de la Lozière et de Montfort.
Françoise de Mailloc se maria à 17 ans avec son cousin germain François de Mailloc, écuyer, seigneur des Eteux et de la Morandière. Elle lui apporta la Lozière et de Montfort.
Pierre de Mailloc était mort en 1686.
François de Mailloc de la Morandière prend la titre de « seigneur de la Morandière de la Lozière et de Montfort ». En rendant aveu au Roi il précise qu’il agit au droit de sa femme « héritière de Marie du Rosy, sa mère ».
François de Mailloc et Françoise de Mailloc eurent au moins neuf enfants dont Philippe-Pierre de Mailloc.
– Philippe-Pierre de Mailloc. hérita de la Lozière après la mort de sa mère vers 1730. Il possédé à Meulles, les terres des Eteux, de la Morandière de la Lozière et de Montfort soit à peu près un cinquième du territoire de la commune. Il mourut vers 1755.
Il épousa, en mars 1699, demoiselle Barbe de Mainteterne qui lui apporte la seigneurie de Familly.
De Barbe de Mainteterne, il eut au moins trois enfants dont :
– Nicolas- François de Mailloc hérita des nombreuse terres Familly, Morandière, Lozière et Montfort mais c’est à Familly qu’il demeurait. Il épousa Marie-Anne-Catherine Alleaume ; Ils eurent, au moins, deux enfants : Un garçon Pierre-François-Nicolas de Mailloc et une fille Marie-Anne-Catherine de Mailloc.
Nous ignorons auquel de ces deux enfants la Lozière fut attribué à la mort de Nicolas- François de Mailloc.
La Révolution devait apporter bien des changements et beaucoup de familles anciennes perdirent un grand nombre de terres qu’elles possédaient depuis plusieurs siècles.
Comme la plupart des nombreux fiefs possédés par les Mailloc, la Lozière fut vendue.
A la fin du XVIII° siècle, Montfort, la Lozière fut vendue par les Mailloc à François Douézy d’Olendon, qui possédait Boscautru par sa femme.
Il eut deux enfants dont Louis-François Douézy d’Olendon qui hérita du fief.
Louis-François Douézy d’Olendon épousa Marie-Anne Caroline Des Mollières de l’Aumondière, fille de Robert-Georges Des Mollières de l’Aumondière et de Marie-Françoise Le Portier de Saussey. De par sa mère elle hérita du fief de Boscautru.
Louis-François Douézy d’Olendon eut au moins deux enfants Claude- Charles Douézy d’Olendon et Maie-Anne-Françoise-Rose Douézy d’Olendon.
Ces enfants étaient encore très jeunes lorsqu’éclate la révolution. Nous ne savons pas quel sort leur fut réservé. Attendu que le seigneur de Monfort avait une charge importante au Parlement de Rouen où il résidait souvent, nous supposons qu’il se cacha dans cette ville avec sa famille.

Au lendemain de la Révolution Mr Douézy d’Olendon, ayant perdu les grands revenus qui lui venaient « des Iles » vend à ses associés, Guillaume-Louis Toutain et Thorel, Montfort et la Lozière.
Ces derniers gardèrent ces terres jusqu’en 1846, date à laquelle, Montfort et la Lozière, furent cédés à Jacques Boursin, industriel à Lisieux. Melle Boursin, la fille du nouveau propriétaire, épousa Alphonse Bordeaux, filateur à Lisieux et par ce mariage la Lozière comme Montfort, passèrent à la famille Bordeaux qui pris d’ailleurs le nom de Bordeaux-Boursin.
Albert Bordeaux-Boursin fit construire sur Montfort une vaste demeure de plaisance, qu’on baptisa, très vite, Château de Montfort. Il avait un fils prénommé Victor-Albert, qui hérita de Montfort.

La Lozière appartint successivement au ménage Alphonse Bordeaux-Boursin; puis à son fils Victor-Albert Bordeaux-Boursin, qui se désintéressa de ses propriétés de Meulles, dont Montfort, qu’il vendit en 1913, au Comte Octave du Merle. Ce dernier les céda à son tour, dès 1914, à Mr Jean Duval.
Les Duval ont vendu Montfort en 1920 à Mme DEROV, une Belge, qui le céda, en 1922, à Mme Veuve Louis Henri Fournier. Celle-ci constitua une société familiale, avec ses gendres Brégy et Broutin, dénommée « Société anonyme du Domaine de Montfort ».
Les Fabricus ont acquis Montfort de 1935-1936 qui le revendirent à Victor Gasser.
Les héritiers Glasser décidèrent de s’en séparer auprès de Mr. Charles Jacques Delaville et la Lozière, en 1922, à Charles Pichereau.
Mr et Mme Charles Pichereau ont habité La Lozière jusqu’à leur mort; qui passa après eux à leurs enfants. La Lozière appartient à leur fille, Melle Pichereau.

Le Hameau Boissard.
Le Hameau Boissard est situé au sud du territoire de la commune de Meulles, en bordure de Familly. Il figure sur la carte de Cassini(1744) mais a été oublié sur la carte de l’ancien diocèse de Lisieux, par Danville, gravé en 1727. Ancienne agglomération importante à la fin du XVIII° siècle et début du XIV° siècle, il commença à se dépeuplé. Le lieu n’était plus un hameau et on le désigna sous le nom de « Boissard ».
Une des plus anciennes terres de la commune de Meulles, c’était un huitième de fief relevant du Roi.
Un manoir avait été construit là, dès le Moyen-Age, habité au XVI° siècle par la famille Le Loureux et remplacé au XVIII° siècle par un logis qui a subsisté jusqu’à nos jours. Les propriétaires du Hameau Boissard étaient alors les Mailloc des Eteux. Ils habitaient soit le château de Familly, soit un hôtel particulier à Orbec, soit au manoir des Eteux.
Le plus ancien seigneur du hameau Boissard était Robin de Landes, seigneur du Hamel Gossart, assis à Meulles, de la vavassourerie de Martainville. Il résidait hors du vicomté et ne s’est pas présenté à la revue des nobles, convoqués à Beaumont-le-Roger. Défaillance, assez grave sur le plan militaire, qui entrainait une saisie. Nous savons donc qu’en 1469, au lendemain de la guerre de Cent Ans Hameau à Boissard appartenait à Robin de Landes. Ce fief fût-il saisi ?
Nous perdons la trace de ce fief pendant un siècle. La recherche des élus de Lisieux en 1540, nous parle des propriétaires des fiefs de la Lozière, de Pierfitte, de la Morandière, de la Couture et de Montfort. Ils s’appelaient du Vieu, de Malmoine, le Loureux, le Petit, Gédoin, et Amiot. Le Hameau-Boissard et ses seigneurs n’y figurent pas. Il est à présumer que ces derniers habitaient ailleurs qu’à Meulles et sans doute en dehors de l’élection de Lisieux. Il arriva ce qui est inéluctable: le fief changea de mains. Il devint la propriété de la famille Le Loureux (voir fief de la Lozière). Nous ne saurions préciser à quelle date se produit cette dévolution; ce qui est certain c’est que les Le Loureux le possédé en1562.
Louis Le Loureux ; fils ainé et successeur de Charles Le Loreux, à du jouir Hameau-Boissard avant la mort de son père. A celle-ci, il eut, en qualité d’ainé, la terre de la Lozière
Le Hameau-Boissard échut à son frère cadet, Olivier le Loureux, qui fut seigneur du Hameau-Boissard, de la Pilatraie et de la Mare. Il se maria deux fois : il épousa d’abord Marguerite d’Irlande puis avec Marguerite Pluvier.
De Marguerite d’Irlande, il eut, au moins, quatre enfants, trois fils et une fille.
Olivier le Loureux est l’auteur de la branche des Le Loureux, seigneurs du Hameau-Boissard, qui garderont ce fief pendant près d’un siècle.

Bulletin de la Société des antiquaires de Normandie.
Extraits:
– Le seigneur de Néhou était Baudouin de Meulles, fils de ce Gilbert de Brionne que Robert le Magnifique avait nommé tuteur du Bâtard en partant pour Jérusalem. Le fief natal de Baudouin se trouvait au Sud-Ouest d’Orbec dans le Calvados. A la disgrâce de Néel de Saint-Sauveur, il avait obtenu la seigneurie de Néhou et l’avait conservée après le pardon accordé au vicomte. Sa participation à la conquête lui valut de grandes récompenses dans le Devon et l’île de Wight: un total de 164 manoirs, dit l’historien anglais Hume. Il fut l’ancêtre des Reviers-Vernon, bien connus dans l’histoire de Normandie. Son fils, Richard de Reviers, se montra si généreux envers l’abbaye bénédictine de Montebourg qu’on l’a qualifié de fondateur.

– Diocèse De Lisieux Meules (Calvados, canton et doyenné d’Orbec).
Molis (ecclesia de). Baudouin de Meules, fils de Gilbert, comte de Brionne, fit don à Saint-Amand de la moitié de l’église et des dîmes de Meules avec les oblations. Nous ne trouvons pas l’abbaye en possession de ce patronage, mais elle garda toujours une partie des dîmes. En 1266, saint Louis donna au couvent des Emmurées de Rouen la dîme qu’il possédait à Meules, sauf la portion qu’il prenait en commun avec l’abbesse de Saint-Amand.
Ces deux abbayes se partagèrent désormais les dîmes de Meules. « Et rechoivent les dames de Saint-Amand le parisy…et les religieuses de Saint-Mahieu n’ont que le tournois», nous dit Guillot Le Tuilier. Une grange et un jardin complétaient les possessions de Saint-Amand à Meules.

Généanet Auteur de l’arbre: Louis BRUN.
Rollon (Rollonides) le Riche qui eut :
– Guillaume I° Longue épée Duc de Normandie (2e, 927-942), Comte de Rouen (927-942)
Duc de Bretagne (931-937), Jarl des Normands qui eut :
– Richard I° Sans Peur – le Vieux – le Grand, Duc de Normandie (3e, 17 février 942-996), Comte de Rouen (17 février 942-996), Jarl des Normands qui eut :
– Geoffroi (Richardides) de Brionne, Comte d’ Eu (996-après 1023) Comte de Brionne qui eut :
– Gilbert (Richardides) de Brionne, Comte d’ Eu (vers 1025-1040), Comte de Brionne (vers 1025-avant 1040), Seigneur du Sap de Bienfaite qui eut :
– Baudouin de Meules, Baldwin Fitz Gilbert, Baron de Néhou (1047), Seigneur de Reviers, de Montebourg de Meules, Shérif du Dévon.

Thèse Discipline : Archéologie présentée et soutenue publiquement par Emilie Cavanna.
Jehan Amiot, écuyer, et sa femme Philippine des Chesnes, tenant des fiefs de Lortier à Auquainville et de celui de Montfort à Meulles. Biens confisqués en 1436, compris dans les revenus des terres saisies par le Roi (d’Angleterre).
Louis Amiot: « seigneur de Montfort (à Meulles), a dit être noble d’ancienneté et descendu de Jean Amiot, son bisayeul, et damoiselle Marguerite Lion, sa bisayeule, à laquelle était Louis Amiot: « seigneur de Montfort (à Meulles), a dit être noble d’ancienneté et descendu de Jean Amiot, son bisayeul, et damoiselle Marguerite Lion, sa bisayeule, à laquelle était succédée la dite terre de Montfort; et pour fournir de ces choses, a fait apparoir de la copie d’une lettre contenant la vérification d’un aveu baillé à Macé de la Roche, écuyer, en l’an 1455, à cause de certain fief dont la dite terre de Montfort étoit tenue; et pour ce que la descente du dit Louis Amiot n’étoit suffisamment fournie par sa production, et aussi qu’il ne fournissoit sa dite noblesse de plus ancien temps, le procureur du Roi a requis que le dit Amiot soit assis au profit du dit sieur.

Camps, enceintes, mottes et fortifications antiques du Calvados, par M. le Dr Doranlo – Prospections GRAPPA.
En outre du hameau de « La Motte)) situé sur les confins de Familly, il faut mentionner la ferme de « Montfort)) qui doit également son nom à un ouvrage fortifié (8).
(8)Cad, B, 72-86; E, 29-40 et 43-51.

3 – Archives ShL:

962-996 – Meulles
Richard Ier fondateur de St Taurin d’Evreux, lui donne (…) dans le Lieuvin, de la terre à Martainville, Ormes (Ormes = canton de Conches, Martainville = canton de Beuzeville.), à Meulles.
… In Lisvino terram apud Martini Villam et apud Ulmeia et apud Molas, unde plurimorum vavassorum redditur servitium monachis et liberas consuetudines par totam terram suam…
= FAUROUX M. 1961, n°5, p.76

1444
Compte de Jean Le Muet
p. 183 (196) – De la ferme des Moustiers Hubert par Guillaume Le grain. Pour les deux pars à ce terme, ije derrain paiementxxi L vj s. viij d. (En février 1432 (n.st.) avait eu lieu une information sur la valeur de cette ferme à la requête de Pierre Loret, de Meulles, pleige de Jehan du Mesnil, naguère fermier. Elle conclut à la modération p. 184. du fermage qui était alors de 120 l. t. (A.N. P. 19102 et 19141, n° 24794).
Page 217: Il y avait deux verderies dans la sergenterie d’Orbec, l’une pour le massif boisé de Meulles et des Moutiers-Hubert, et l’autre pour celui qui s’étendait au Nord-Ouest d’Orbec. ces forêts ont eu tantôt deux verdiers différents, tantôt un seul verdier.
= EDIT.: Henri de FRONDEVILLE, Le Compte de la Vicomté d’Orbec pour la Saint-Michel 1444. Jean Le Muet, Vicomte et receveur dans Etudes lexoviennes, IV.

1529, samedi 29 mai – Le Pré-d’Auge, Meulles
Noble homme Claude Le Louveulx, seigneur de La Lozière et de Soussay et maistre Guillaume Le Louveulx, seigneur de Formentin, vendent à noble homme Robert de La Rivière, seigneur du Pré-d’Auge, le fief, terre et seigneurie de l’Epée, sise au Pré-d’Auge et paroisses de Manerbe, Saint-Désir, La Boissière et Saint-Ouen-le Pain, moyennant 1300 livres ts. en principal, et dix écus d’or de vin. Passé à Lisieux, en l’Hostellerie du Beuf. Le même jour, les frère Le Louveulx achètent le fief de Lyvet, à Meulles.
= Arch. SHL. 9F. Deville. B. Copie dossier Achats de fiefs.

1668 – 21 avril
Archives SHL: 1F614: 21 avril 1668: dépôt de contrat de mariage: Paul Cordier (Meulles) et Marguerite Chevreul; (Moutiers Hubert ?)

1726: archives SHL
1F325: 3 août 1726: contrat de mariage de Thomas Hue de¬ Cerqueux et de Marie Le Guay de Meulles.

1769.
Voir archives SHL: FONDS BOUDARD:
2FA38: 1769: BOUDARD acquiert la terre de La Nollard à Meulles. Vendeur Dossin.

1776: archives SHL
1F649: 1776: Meulles: lettre du curé assurant le départ.

Carnets de Charles Vasseur: « Doyenné d’Orbec »
III – MEULLES (Molis, Mollis ou Moeles)

– Insinuations
– Sous l’invocation de St Pierre
– Curés:
Milcent 1764
Bieville 1774
Dauge 1784/1787

La moitié de l’église avait été donnée primitivement à l’Abbaye St Amand de Rouen par Beaudouin de Meulles, fils du Comte Gillebert
Description de l’église de 1863
Croquis des armes de la Charité de Meulles créée en 1552 sous le pontificat de Jacques d’Annebault.

Le 30 septembre 1821 le commissaire Boyer demande que l’on écrive au Maire de Meulles pour s’opposer aux travaux que la fabrique de l’église veut faire exécuter, savoir faire ouvrir une porte sous une des croisées latérales ce qui dérangerait la régularité des croisées.

Robert de Meulles, son fils, était gouverneur de Brionne en 1O90
Mathilde, fille de Beaudouin, épousa Guillaume d’Avranches, fils de Guillaume de la Haye-Paisnel.
Un seigneur de Meulles combattit à Brenneville en 1119, dans le parti de Guillaume Clyton
Guillaume de Meulles fit des donations à l’hôpital d’Orbec en 1366.
Nicolas de Meulles fit une donation à l’Abbaye de St Pierre sur Dives vers 1207.

Le sergent fieffé de la grande ferme de Meulles avait droit d’herbage pour 12 vaches et un taureau dans la forêt de Moutiers-Hubert.

Les Religieuses emmurées de Rouen reçurent de Saint Louis, dans leur charte de fondation (1269) une masure et un jardin à lui appartenant pour en faire une grange .Le roi ne se réservait que le Justice desdits lieux.

Beaudouin de Meulles, ingénieur militaire en 1068

Maistre Pierre Despres ou Depatis, régent au collège du Bois, vers 1517, du village de Meulles, depuis docteur en théologie et si grand prédicateur que Feu Monsieur de Lisieux, le Cardinal Leveneur, le fit son grand vicaire.

Le 13 avril 1419, avant Pâques, respit ( ?) à Damoiselle Catherine de Meulles, veuve de Feu Regnaud de Chambray escuyer, de ses héritages à elle rendus, dont hommage fait le 27 mars 1419, l’an 7 du règne, mandé aux bailli et vicomte d’Evreux, de Beaumont et de Bretteville, laisser jouir.

Comptes de l’élection de Lisieux, Etat du Roy 1746
Rentes créées par édit d’août 1720, appartenant à des communautés ecclésiastiques.
La Confrérie du Rozaire de la Charité de Meulles.

La Morandière, fief possédé en 1570, par Messire Jacques du Tertre escuyer vicomte d’Orbec.

Robin de Landes, seigneur du Hamel-Gossart fief assis à Meulles, de la vavassourerie de Martainville qui était possédé en 1469 par Robin de Landes qui comparut aux Montres de la Noblesse du bailliage d’Evreux.

Les Esteux ou les Etieux, fief, fut possédé comme Bailleul au commencement du 18eS. Par Philippe de Mailloc
On trouve dans les Montres du bailliage d’Evreux de 1469 un Pierre la Perque qui se qualifiait seigneur des Esteux.

Recherche de 1524

La paroisse de Meulles
Marc de Malenoue ou Malenoie, seigneur des Esteux a fait appar. de sa noblesse par sentence donnée aux généraux.
Charles Leloureur a fait appar. de sa noblesse par sentence donnée aux généraux le 15 avril avant Pâques.

Recherche faite en 1540, parles élus de Lisieux des nobles de leur élection...L’abbé de la Roque
Jacques du Vieu, soi – disant personne noble, qui avoit été accusé de dérogeance pour tenir à titre de ferme aucuns héritages de
Thomas de Saint-Aubin et Jean du Bosc, en a, été suffisamment atteint par sa confession faite le 21e. jour d’août dernier passé; puis lequel temps le dit du Vieu est allé de vie à trépas, au moyen de quoi n’a été plus avant procédé contre lui sur le fait de sa noblesse.
Décédé depuis le 12 août 1540, résidant à Meulles.

MEULES.
3. Macé de Malmoine, pour lui et son fils, et a dit être d’ancienne noblesse, et pour justification d’icelle, a fourni d’un …. de la cour, donné de nos dits sieurs les généraux à son profit et entente , le 30 mars 1519.
4. Charles le Loureux, Sr. de la Losière et de Pierfitte , a pareillement dit être noble d’ancienneté, et l’a fourni par arrêt de la Cour, donné à son entente, le 15e. jour d’avril 1518.
5. Antoine le Petit, Sr. de la Moranderie, a déclaré, par Me. Hugues le Petit, son frère, qu’il n’entend jouir du privilége de noblesse, et qu’il est, passé à longtemps, assis en la parroisse du Tertre; de laquelle assiette il est apparu par la copie du rôle de ladite parroisse.
6. Pierre Gedoin , Sr. de la Couture, suivant l’assignation à lui faite pour dire les causes de son exemption, avoit dit être personne noble d’ancienneté. Pour de quoi faire apparoir temps lui avoit été donné jusqu’à la Saint-Michel dernière, dans lequel temps il ne s’est comparu ni du depuis, combien que plusieurs fois il a été convenu instance du procureur du Roi. Au moyen de quoi, comme contumax, ledit procureur du Roi a requis ledit Gedoin estre assis.
7. Louis Amiot, Sr. de Montfort, a dit être noble d’ancienneté et descendu de Jean Amiot, son bisayeul, et damoiselle Marguerite Lion , sa bisayeule, à laquelle était succédée la dite terre de Montfort; et pour fournir de ces choses, a fait apparoir de la copie d’une lettre contenant la vérification d’un aveu baillé à Macé de la Roche, écuyer , en l’an 1455 , à cause de certain fief dont la dite terre de Montfort étoit tenue; et pourceque la descente du dit Louis Amiot n’étoit suffisamment fournie par sa production , et aussi qu’il ne fournissoit sa dite noblesse de plus ancien temps, le procureur du Roi a requis que le dit Amiot soit assis au profit du dit sieur
Arrière-banc 1562 Julien Guérin, escuyer, seigneur de la Cousture, paroisse de Meulles.

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